Ville Du Nord Et Villes Du Sud

Avril 2014

Dès l'Antiquité, les villes sont des lieux de concentration de population, de pouvoirs politique, économique, financier, intellectuel. Elles ont des activités caractéristiques que l'on ne trouve pas dans les espaces ruraux, des hôpitaux, des universités, des sièges sociaux d'entreprises, des administrations. Elles sont attractives.

Aujourd'hui, dans le monde, les villes sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus peuplées. Elles sont le cadre de vie de plus d'un être humain sur deux ; en 2010, on comptait 3,5 milliards d'urbains, et en 2025, 25 aires urbaines auront de plus de 10 millions d'habitants. Et, cette tendance à l'urbanisation se poursuit particulièrement dans les villes du Sud. Ces villes sont, en effet, en train de rattraper leur retard en terme de taux d'urbanisation par rapport aux villes du Nord. Les villes du Sud comptent 2 milliards d'habitants, un chiffre qui devrait doubler d'ici 2025. Et la majorité des mégapoles, villes de plus de 8 millions d'habitants, sont situées au sud, même si elles sont nombreuses au nord ; Mexico compte par exemple 20 millions d'habitants.

On distingue ainsi souvent les villes de l'hémisphère Nord, les villes du Nord, et les villes de l'hémisphère sud, les villes du Sud. Pourtant, ces villes sont toutes confrontées à de mêmes multiples problèmes, humains, environnementaux... .

Ainsi, en quoi les villes du Nord et les Villes du Sud sont-elles comparables ou se différencient-elles ?

Cette question peut être étudiée au niveau de l'étalement urbain, des transports et de l'environnement urbain.

Les villes qu'elles soient des villes du Sud ou des villes du Nord doivent toutes gérer le même problème de l'étalement urbain qui renforce les inégalités sociospatiales ; elles sont des lieux de fracture.

Les villes du Nord et du Sud ont un point commun : l'extension de la superficie urbanisée. Les villes s'étirent de plus en plus, cet étalement se fait en périphérie des villes, là où les terrains sont disponibles et là aussi où les terrains sont moins chers que dans les centres-villes. Les banlieues absorbent donc la campagne environnante. On parle aussi de périurbanisation. L'étalement urbain prend ainsi tous les espaces disponibles même les espaces à risques. C'est un phénomène de plus en plus important au sein des villes, et tellement important que certaines villes se rejoignent en créant ainsi des mégalopoles, comme la mégalopole japonaise.

Certes, dans les villes du Sud, on assiste à un développement anarchique de la ville sans aucun plan d'aménagement. Les villes du Sud continuent à s'étaler de plus en plus en raison d'un important exode rural et de l' accroissement naturel. Et, la transition urbaine n'est pas terminée ; le rythme de la croissance urbaine est d'environ 4-5% par an. C'est le cas de Mexico qui a vu sa surface doublée et pour laquelle ville l'exode rural est encore inachevé.Les hommes sont attirés par une vie meilleure, trouver un emploi, avoir accès à des services, des infrastructures... .Ils s'installent donc généralement à la périphérie des villes ou dans des espaces non urbanisés où il manque des infrastructures pour les recevoir. Cet étalement est visible sous forme d'habitats informels.

La croissance urbaine des villes du Nord est aux environs de 1% par an. A l'inverse des villes du Sud, la transition urbaine est achevée : il n' y plus d'exode rural et la croissance démographique tend à se stabiliser. Pourtant, les villes du Nord continuent à s'étaler dans l'espace. C'est l'envie de se loger dans une maison, un pavillon, d'accéder à des logements moins chers, d'être éloigné des nuisances de la ville, de vivre dans un cadre de vie agréable qui expliquent le départ des urbains du centre vers les périphéries des villes, donc l'étalement urbain. Il est visible sous de formes de lotissements, de résidences pavillonnaires. Il est maîtrisé et structuré. Citons comme exemple la ville de Londres où il existe des plans d'aménagement avec les villes nouvelles autour de Londres.

Cet étalement urbain a pour conséquence que les villes du Nord comme celles du Sud sont des lieux de fracture. Les villes sont structurées en quartiers, ce qui a souvent pour conséquence la ségrégation socio-spatiale, voir socio-ethnique. C'est la mise à l'écart de populations considérées comme différentes du point de vue social, ethnique ou culturel et qui vivent dans des quartiers distincts. Cette ségrégation socio-spatiale et socio-ethnique est présente dans les centres et les périphéries de toutes les villes. La discrimination peut donc se faire par l'argent, le niveau de richesse, la situation sociale, les riches d'un côté et les pauvres d'un autre, mais aussi sur l'origine ethnique comme en Afrique du Sud avec les quartiers de blancs et les quartiers de noirs.

On trouve les populations aisées dans les quartiers centraux qui concentrent les activités les plus dynamiques, voir le centre de Londres qui a été rénové, où les entreprises se sont installées pour développer leurs activités. Dans ces quartiers, les prix des logements y sont très élevés, ils sont donc réservés aux populations aisées. Elles peuvent aussi s'installer dans des quartiers périphériques pavillonnaires, résidentiels parfois fermés, des lotissements. Dans les années 1970, se sont développés aux Etats-Unis, les Gated-Communities des lotissements fermés et surveillés avec des gardes armés ; ils ne sont pas spécialement réservés aux villes des pays riches, ils se développent aujourd'hui dans un nombre important de pays du Sud.

Les populations pauvres n'ont pas le même choix. Elles doivent souvent se loger dans des quartiers moins attractifs, des centres anciens dégradés, des grands ensembles de qualité médiocre ; elles ont tendance à être aussi repoussées vers les périphéries .Ces populations pauvres habitent aussi dans des quartiers informels et des bidonvilles où les conditions de vie sont très difficiles ( manque d'hygiène, d'eau, d'électricité... ), et que l'on trouve essentiellement dans les villes du Sud, et qui sont parfois aux portes des

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