Les mythes de fondations coloniales
Dissertation : Les mythes de fondations coloniales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lfrip • 11 Décembre 2020 • Dissertation • 1 765 Mots (8 Pages) • 405 Vues
les mythes des fondations coloniales
Dans le monde occidental , les récits de fondation, ou ce que l'on appelle communément les « mythes fondateurs » révèlent la façon dont les sociétés, les peuples ou les nations ont pu se représenter leurs origines à un moment donné de leur histoire. C'est le cas des grandes cités du monde gréco-romain, ou encore de ces villes européennes qui, à l'époque médiévale, ont récupéré ou inventé des traditions qui faisaient remonter leurs origines à l'époque de l'Antiquité en s'associant à l'histoire d'un grand héros de la mythologie. De plus, les mythes de fondations coloniales ont un rapport prédominant avec la Grèce.
Nous pouvons alors nous demander que font ressortir les mythes des fondations coloniales sur les origines de la Grèce, des civilisations ainsi que des cités anciennes
Nous allons tout d’abord nous intéresser au fondement et aux fondations anciennes de la Grèce, de ses origines et de ses civilisations, puis à la construction des mythes coloniales et de leur composition, enfin nous prendrons un exemple, celui d’Athènes et de ses légendes de fondation.
I fondement et fondation ancienne (Grèce)
I-1 Les origines
Dans la tradition littéraire, la fondation d’une ville remonte souvent à un synoecisme qui consiste en la réunion de plusieurs villages en une cité. et également d’après la définition de Thucydides, à un Sunoikizein, qui signifie fonder ensemble une ville . Mais c’est d’abord la constitution d’un espace politique commun, le regroupement de divers groupes humains dans une polis.
La date de fondation des cités coloniales d’Occident nous est donnée par plusieurs sources littéraires, mais c’est Thucydide qui fournit le système le plus complet et le plus cohérent : fondation de Naxos vers 735, Syracuse vers 733, Mégara Hyblaea vers 728.
La date de fondation d’une cité est sans doute une date commémorative d’un des événements particuliers qui marquent le processus de fondation. Mais nous ignorons si ces dates de fondation correspondent à l’arrivée des colons sur le site ou à l’une des phases successives de stabilisation de l’habitat
I-2 civilisations
D'après Hérodote, l'historien des guerres médiques, ces Pélasges qui est le nom donné par les Grecs anciens aux premiers habitants de la Grèce, avant les grandes invasions achéennes, éoliennes et ioniennes. sont à la fois préhelléniques et ancêtres des Doriens, auraient migré à la suite de l'arrivée des « Grecs » ; ce peuple aurait subsisté en Italie du Sud et dans l’Hellespont (Région située de part et d’autre du détroit des Dardanelles). On observe plutôt diverses traditions qui ne concordent pas toujours entre elles, mais qui , du fait qu'elles existent, méritent d'être rapportées. L'identification à un ancêtre primordial et les traditions montrant la participation au processus civilisationnel. C'est ce que montre à sa façon la Périégèse en donnant de la visibilité aux traditions péloponnésiennes, et en montrant du même coup leur relativité, leurs existences parallèles.
II construction des mythes coloniales
- l'âge héroïque
La conception de l'histoire du monde des Grecs anciens plaçait, entre l'apparition de l'humanité et l'époque présente, un âge héroïque où avaient vécu des hommes mortels, mais plus grands, plus forts et, de façon générale, dotés de qualités supérieures à celles des hommes du présent : c'étaient les héros, issus directement ou indirectement d'unions entre des divinités et des humains. L'âge héroïque était considéré comme ayant réellement existé ; il ne s'étendait pas sur une très longue période, seulement quelques générations, et n'était pas pensé comme très éloigné dans le passé, puisque les héros étaient considérés comme les fondateurs des dynasties royales de nombreuses cités grecques
Cependant, ces héros fondateurs, selon le contexte dans lequel ils sont représentés, peuvent être rangés du côté des héros civilisateurs, épiques, ancestraux ou légendaires, panhelléniques ou locaux. Il ne semble donc pas exister de héros-type qui conviendrait à la définition du « héros fondateur »,
Il est important de rappeler l'importance des fondateurs éponymes ( c'est-à- dire les fondateurs qui ont donné leurs nom aux cités) qui, pour la plupart, étaient fils de héros et, dans certains cas, fils de dieu. Le rappel de leur nom suffisait à attribuer à ces cités une existence.
Héros guerriers, souverains régionaux, les fondateurs étaient de plus étroitement liés au domaine religieux et à la piété;ancestrale, ces fondateurs sont bien souvent associés à l'édification de temples, de sanctuaires et à l'établissement de cultes dans les cités, rappelant que chez les Grecs, la fondation d' une cité était perçue comme un geste éminemment religieux
- dieux et déesses
À l'époque des fondateurs héroïques, la frontière entre l'humain et le divin était progressivement en train de se définir. D'après la tradition, les divinités ont progressivement pris leur place dans les cités, en ayant des attributs spécifiques liés à des pratiques de culte locales, ce dont témoigne la présence des nombreux sanctuaires.
En ce qui concerne la fondation des cités, les divinités occupent cependant un rôle secondaire (des divinités) par rapport à celui des héros, car dans le contexte péloponnésien par exemple, la naissance des villes relevait essentiellement du domaine d'intervention des hommes. Les dieux et déesses interviennent toutefois dans quelques récits, dont ceux qui rappellent une querelle pour la possession d’un territoire
- diffusion et enjeux des récits
Les récits de fondation sont tous désignés pour entretenir, de façon effective ou potentielle, des rapports étroits avec la société ou les groupes d'individus dont ces traditions rappelaient les origines. L'existence d'un héros fondateur, le contexte entourant la naissance d'un peuple ou d'une cité pouvaient, au besoin, servir les intérêts des communautés ou des groupes concernés. Chaque époque ou génération semble avoir pu véhiculer, modifier ou réinventer de nouveaux récits à partir desquels une cité parvenait à se rapprocher ou à se démarquer d'une autre cité.
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