Les Lumières

« Les Lumières » est l'expression désignant le mouvement intellectuel, philosophique et scientifique qui apparaît en France comme en Europe au XVIIIe siècle. Elle est portée par des philosophes et des savants qui cherchent à éclairer les hommes des « lumières de la raison » et qui en viennent à remettre en cause les fondements culturels, idéologiques et politiques des sociétés auxquelles ils appartiennent.

La période des Lumières commence après la mort de Louis XIV, lors de la régence de Philippe II d'Orléans (1715-1723), période où la critique commence à émerger. Son essor plus particulièrement est entre 1748 et 1762 lors de la publication des œuvres majeures en France.

Nous pouvons donc nous demander ce que sont les Lumières en France dans le contexte européen et en quoi leur esprit témoigne d'une révolution intellectuelle ?

Afin de répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps les origines de l'esprit des Lumières et les philosophes qui les constituent. Puis, nous nous concentrerons sur leurs démarches intellectuelles, leurs idéaux et leurs valeurs. Enfin nous analyserons la diffusion de leurs idées et leurs pérennités.

Les lumières se développent dans toute l’Europe, ce mouvement prend de l'importance surtout à partir du XVIIIe siècle. Dès la première moitié du XVIIIe siècle, la diffusion des idées des anglais Isaac Newton et John Locke, surtout dans son Traité pour la tolérance, a un rôle fondamental. Les idées des lumières découleraient de ces deux scientifiques. Les Lumières commencent en France sous la Régence : après la mort de Louis XIV, en 1715, sous la régence de Philippe II d’Orléans (1715-1723). C'est une période de frivolité, de fantaisie à la cour et la critique sous toutes ses formes se développe : Montesquieu publie ses Lettres persanes, en 1721 et Voltaire ose écrire des vers contre le régent qui lui vaudront un séjour à Bastille. Le mouvement des Lumières s'est aussi inspiré des découvertes de Nicolas Copernic au XVIe siècle, puis surtout des théories de Galilé (1564-1642) qui avaient été tous deux condamnés par la religion.

La figure idéale des Lumières est le philosophe, homme de lettres avec une fonction sociale qui exerce sa raison dans tous les domaines pour guider les consciences, prôner une échelle de valeurs et militer dans les problèmes d’actualité. C’est un intellectuel engagé qui intervient dans la société. Les philosophes français ont une même attitude d’esprit. Ils ont la même manière d’envisager la connaissance et le rapport au savant. Ils cherchent des vérités objectives par des expériences et des observations. Ils pratiquent des démarches de recherches et d'investigations. Voltaire et Rousseau mais aussi Diderot, Condorcet sont les philosophes emblématiques des Lumières. Ils sont représentatifs de l’époque de part leurs idées, leur origine sociale et leur combat. Par exemple, beaucoup ont dénoncé l'esclavage et la traite des Noirs. Ils ont aussi critiqué : la colonisation. Montesquieu, dans l'Esprit des lois, tout comme Voltaire dans Candide.

Cependant, les philosophes ne sont pas tous issus des mêmes milieux : certains, la majorité, sont de familles bourgeoises comme Voltaire, d'autres viennent de la noblesse tel que Montequieu d'autres encore viennent de milieux plus modestes comme Diderot. De même, ils n'ont pas tous la même éducation : Diderot a eu une éducation religieuse alors que Montesquieu a eu une formation juridique. Idéologiquement, les philosophes ont aussi des différences : Voltaire critiquaient les propositions de Rousseau et refusaient l’athéisme du baron d’Holbach car il croyait davantage au déisme.

Les démarches intellectuelles des lumières se veulent raisonner. Il s'agit de tout examiner par la raison qui agit comme un filtre dans le but de faire reculer l’ignorance. Ils considéraient que l’obscurantisme et l'apathie intellectuelle, qu'il déclenchait, devait être combattu. La dignité humaine doit être respectée, les être humains ne doivent pas être traités comme des esclaves. Il y a donc chez ces penseurs un profond respect de la liberté de penser, de s’exprimer et de la dignité humaine.

Les Lumières sont des penseurs qui travaillent sur de multiples sujets : le pouvoir, la religion, la science, les techniques ont tous été traité. L’Encyclopédie illustre cette pluralité de domaines d’intérêt, de même que les œuvres de Condorcet, Montesquieu et Rousseau. Condorcet est à la fois philosophe et mathématicien et s’est intéressé aussi bien à l’éducation qu’à l’économie. Voltaire a aussi bien écrit dans le domaines des lettres, de l'histoire que de la philosophie. Rousseau propose un nouvel ordre social dans son œuvre Du contrat social. Les lumières dénoncent le dogmatisme, les abus et l’intolérance. Cette critique est plus particulièrement portée contre l’Eglise catholique. Ils lui réclament la tolérance, la liberté de culte et dénoncent les emprisonnements arbitraires et la torture. Le pouvoir mis en place est aussi critiqué : Montesquieu dénonce le principe de la Monarchie absolue et de la concentration des pouvoirs en une seule personne. De son côté, Voltaire soutient l’idée d’un despotisme éclairé. Quant à Rousseau, il considère l'éducation comme essentielle. Ils se posent contre l’irrationnel, l'arbitraire et la superstition du passé. Ils tiennent à renouveler le savoir, accordent une importance considérable à l'éthique et l'esthétique de leur époque. Ils sont inscrits dans leur temps et ne sont pas à la marge de la société. Dans cet élan de lutte contre l'irrationnel, ces philosophes opposaient les principes de la philosophie religieuse tels que la piété, la toute puissance de Dieu au déisme stipulant que les fondements du monde sont compréhensibles par la raison humaine. Les philosophes des Lumières sont curieux de tous les savoirs, ils veulent comprendre le monde dans sa totalité. Ainsi, leurs écrits sont aussi nombreux que diversifiés. L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, dont la première publication fut en 1750, montre clairement cette volonté de réunir les savoirs en un seul support et de la compléter au fur et à mesure des nouvelles découvertes puisque les publications ont continué jusqu'en 1770.

Les Lumières se basent donc sur la croyance en un monde et une société rationnel, ordonné et compréhensible et connu des hommes. Il doit avoir le courage de se servir de sa raison même si cela peut le faire souffrir car il prend conscience de ce qui l'entoure. Le mouvement des

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