Les Avantages Du régime Athénien

C'est en Grèce, dans la cité d'Athènes, entre les IVe et Ve siècles avant Jésus Christ qu'un fondement essentiel de la civilisation occidentale a vu le jour : le système politique de la démocratie. C'est durant cette période, aussi appellée période classique, que le terme de "citoyen", très courant de nos jours, apparaît. Très en avance pour son époque, la civilisation grecque est à ce moment la seule à instaurer ce régime politique. Cela lui a valu d'être une civilisation très évoluée, et parfois même d'être considérée comme "supérieure". La démocratie étant basée sur le principe d'égalité et de liberté, il présente plusieurs avantages que nous démontrerons à l'aide du document. Celui-ci est un extrait des Suppliantes, pièce de théâtre écrite par le célèbre dramaturge grec Euripide, (vers 422 avant J.-C.) et notamment jouée à Athènes au Ve siècle avant J.-C. Cet extrait met en scène Thésée, un héros de la mythologie, qui explique d'un façon élogieuse le fonctionnement du régime politique d'Athènes à un messager venu de Thèbes. Or, il existe aussi des points de vues qui diffèrent de l'éloge...

Quels sont les avantages du régime démocratique athénien ? Pourquoi peut-on les qualifier "d'avantages" ? Quels éléments peuvent venir contredir le point de vue de Thésée ?

Dans une première partie, nous porterons des arguments en faveur du régime politique mentionné dans le texte. Pour cela, nous définirons son l'organisation, mais nous présenterons également les notions d'égalité et de liberté et les manières dont le peuple peut exercer ce pouvoir. Enfin, nous clorons cette première partie en justifiant comment "la démocratie protège le citoyen". Dans une seconde partie, nous contredirons cette présentation très positive de la démocratie athénienne en faisant preuve d'esprit critique, et en nous appuyant sur des points de vues désapprobateurs datant de l'époque.

Etude critique de document

Les avantages du régime athénien

Nous l'avons mentionné dans l'introduction, le document est extrait d'une tragédie d'Euripide, Les Suppliantes. Il s'agit d'un dialogue entre Thésée et un messager de Thèbes, une ville rivale d'Ahènes. Euripide (480 - 406 avant Jésus Christ) est l’auteur de nombreuses tragédies (genre inventé en Grèce, où des puissants sont soumis aux dieux et à la fatalité de leur sort). Le théâtre était l'un des principaux divertissements des Athéniens, mais il avait aussi un rôle civique puisqu’il permettait de débattre sur les institutions et sur le fonctionnement de la démocratie, et de renforcer la cohésion de la cité. Les Athéniens étaient appelés à y assister un jour par an, lors des Dyonisies (fête religieuse en faveur du dieu Dyonisos). C'était une obligation civique.

Le sujet de ce dialogue est politique : en effet, les deux intervenants comparent les institutions de leur cité d'origine, la cité de Thèbes étant une tyrannie "il n'est rien de pire qu'un tyran". Nous retrouvons donc le rôle civique que porte cette pièce. A cette époque, la Grèce est divisée en cités indépendantes, possédant chacune leurs institutions propres. La pièce fut écrite vers 422 av. J.-C., lors de la guerre du Péloponnèse (431 - 404 av. J.-C.) qui opposait Athènes à Sparte. Athènes rencontrait alors des difficultés, et les Athéniens remettaient en cause leurs dirigeants et leurs institutions. D'ailleurs, cette même année, la Grèce était une oligarchie (du grec oligarkhia) ce qui signifiait que le pouvoir était attribué à une minorité, généralement les citoyens les plus riches. On peut donc en déduire que cette pièce diffusait un message subliminale, ayant pour but de faire restaurer la démocratie.

La démocratie (du grec η δημοκρατία, signifiant le pouvoir au peuple) fonctione d'une façon bien particulière. D'après Thésée, "le peuple y règne". En effet, ce régime politique se fonde principalement sur les existances d'assemblées. Elles sont siuées sur l'Agora, centre politique et économique d'Athènes, où se mêlent vie civique et vie religieuse.

Les citoyens sont dénombrés à environ 40 000. Tous font parti de l'Ecclésia et réunissent généralement sur la Pnyx. Cette Assemblée incarne la souvenaireté du δήμος (peuple) : elle vote les lois, les ostracismes, décide de la guerre ou de la paix, et du budget. Pour les grandes décisions, un quorum (nombre minimum) de 6 000 citoyens est requis. Il est important d'insister sur le fait que tout citoyen athénien y assiste de droit.

L'Héliée est le tribunal populaire, constitué de 6 000 héliastes ou juges. Ce sont des citoyens désignés par tirage au sort (élus pour un an). L'Héliée rend la justice civile.

La Boulé est un Conseil composé de 500 bouleutes, eux aussi tirés au sort pami les citoyens et élus pour un an. La Boulé siège au bouleutérion, sur l'Agora. Il prépare le travail de l'Ecclésia, en rédigeant les lois.

Enfin, les citoyens tirent au sort 700 magistrats, dont 10 archontes, présidents des fêtes religieuses. Chaque citoyen reçoit le pouvoir, tour à tour, pour un an, d'où : "tour à tour, les citoyens, magistrats annuels, administrent l'Etat." En revanche, les stratèges (au nombre de 10) ne sont pas tirés au sort, ils sont élus annuellement. Ils occupent une fontion de haute magitrature militaire, et commandent l'armée. Leur fonction étant cruciale dans la vie de la cité, et cette magistrature importante, on estime qu'elle ne peut être confiée à un citoyen lambda par le biais du tirage au sort, même si celui-ci est considéré comme la volonté des dieux. Au Ve siècle av. J.-C., être stratège c'est commander la cité. Un nom de stratège restera notament très célèbre, celui de Périclès.

"Nul privilège à la fortune : car le pauvre et le riche ont des droits égaux dans le pays [...]." En effet, chaque citoyen est élu ou jugé sans que l'on tienne compte de sa fortune. Au nom de la démocratie, tous les citoyens sont égaux, selon le principe d'isonomie.

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