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La bataille de Salamine selon Eschyle

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Par   •  26 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  2 912 Mots (12 Pages)  •  3 042 Vues

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Exposé : La bataille de Salamine

Introduction :

        Six ans après la mort de son père Darius Ier, Xerxès veut venger son père d’Athènes et lance une offensive contre la Grèce en 480, c’est la seconde guerre médique.

        Eschyle, l’auteur de l’extrait que nous allons étudier, est né vers 525 avant J.C., à Eleusis, dans l’Attique, et il est mort en 456 av. J.C à Gela en Sicile. C’est un poète dramaturge qui aime traiter de sujets politiques et religieux. Il est né dans la haute société, dans une grande et noble famille athénienne. A ce titre, il participe aux Guerres Médiques, menées contre les Perses. Il prend notamment part à la bataille de Marathons en 490 et à celle de Salamine en 480. Ce sont d’ailleurs ces guerres qui lui inspirent la pièce Les Perses, sa plus ancienne œuvre connue. De plus, Eschyle est l’auteurs d’une centaine d’œuvres environ, mais seules sept d’entre elles sont connues aujourd’hui.

La tragédie Les Perses, est la plus ancienne pièce de théâtre qui soit parvenu jusqu’à nous et la seule tragédie grecques qui traite de faits historiques. Sa première représentation date de 472 avant J.C. soit 8 ans après la bataille de Salamine. Eschyle s’adresse à un public instruit des faits et ne juge donc pas nécessaire de détailler son récit, ce qui peut le rendre difficile à interpréter sans les écrits d’autres auteurs comme Plutarque. Cet extrait de la pièce, allant du vers 350 au vers 432, évoque la bataille de Salamine qui se déroule en 480 avant J.C. et qui oppose les grecs aux perses.

De la ligne 1 à la ligne 2, la reine veut connaitre les origines de la bataille et le demande au messager. De la ligne 3 à la ligne 6, le messager explique que l’élément déclencheur de la bataille est une ruse des grecs dont le roi Xerxès ne s’est pas méfié. De la ligne 7 à la ligne 17, le messager décrit la réaction des Perses, et plus précisément de Xerxès, face à la ruse. Il explique la stratégie adoptée par Xerxès pour empêcher la soi-disant fuite furtive des grecs. De la ligne 18 à la ligne 24, le messager raconte que la ruse n’était bien qu’une ruse et que les grecs n’ont tenté aucune fuite. Au levé du jour, les perses se rendent alors compte que les grecs ne comptent pas fuir mais bel et bien combattre. De la ligne 25 à la fin, le messager décrit le discours galvanisant fait aux troupes grecques et la réaction des perses. Puis il relate le déroulement de l’affrontement entre les deux ennemis et la défaite des perses.

Nous allons donc nous demander en quoi cet extrait est représentatif de l’unité des grecs face aux perses.

Dans un premier temps, nous analyserons le déroulement de la bataille de Salamine, puis nous verrons ce qui fait de cette bataille, la bataille navale la plus célèbre de l’histoire grecque.

Nous allons dans un premier temps analyser le déroulement de la bataille navale en étudiant successivement la ruse de Thémistocle, l’attaque des grecs et la victoire écrasante de ces derniers sur les perses.

Pour commencer, à la ligne 3-4, le messager parle d’un « génie vengeur, un dieu méchant surgi je ne sais d’où. » qui est à l’origine de toute leur infortune puis il précise « Un Grec vint en effet de l’armée athénienne ». Eschyle ne dit rien de plus sur cet homme qui serait à l’origine de la bataille de Salamine, mais d’après d’autres sources, il semblerait que cet homme soit en fait Sikinnos, un esclave de Thémistocle. Thémistocle est né vers 524 et mort vers 459 avant J.C. C’est un homme d’Etat et un stratège athénien qui joue un rôle déterminant dans la seconde guerre médique. En voyant l’avantage des Perses, il convainc les généraux grecs et met en place une ruse. Aux lignes 5 et 6, le messager explique que Sikinnos a déclaré que « sitôt tombées les ténèbres de la nuit, les Grecs n’attendraient pas davantage, et, se précipitant sur les bancs de leurs nefs, chercheraient leur salut, chacun de son côté, dans une fuite furtive ». Sikinnos aurait donc dit aux Perses que les Grecs prévoyaient de s’enfuir discrètement à la tombée de la nuit, sur leurs grands navires à voiles. Or les navires Grecs étaient disposés sur les côtes de l’île de Salamine, sur demande de Thémistocle. Ainsi, pour s’enfuir discrètement, « chacun de son côté » comme le dit Eschyle, cela signifie, qu’ils peuvent s’enfuir soit par la baie d’Eleusis, soit par le Golfe Saronique.  Le messager nous apprend ensuite, à la ligne 7, que Xerxès réagit immédiatement « sans soupçonner là une ruse de Grec ». Ainsi, Xerxès, Grand Roi Perse et fils de la reine Atossa et du roi Darius Ier, a déclaré à ses chefs d’escadres à a ligne 8 « Quand le soleil aura cessé d’échauffer la terre de ses rayons et que l’ombre aura pris possession de l’éther sacré, ils disposeront le gros de leurs navires sur trois rangs, pour garder les issues et les passes grondantes, tandis que d’autres, l’enveloppant, bloqueront l’île d’Ajax ». Par ces termes, Xerxès désigne sa stratégie en réponse à la supposée fuite des grecs. Il demande donc à ses chefs d’escadres, c’est-à-dire aux commandants en charges d’une petite vingtaine de vaisseaux, de se positionner de façon à bloquer toutes les sorties, et a encercler l’île de Salamine et donc à enfermer les grecs. L’île de Salamine est ici nommée l’île d’Ajax, car Salamine est une patrie du roi homérique Ajax. On note également une volonté de vengeance chez Xerxès, aux lignes 11-12, il dit « si les Grecs échappent à la male mort et trouvent sur la mer une voie d’évasion furtive, tous auront la tête tranchée ». On comprend alors le sentiment de vengeance qui habite le Grand Roi Perse qui veut venger l’honneur de son père perdu lors de la première guerre médique. Ensuite, de la ligne 13 à la ligne 17, le messager décrit, la mise en place de cette stratégie et donc des navires perses qui encerclent l’île de Salamine.

A la ligne 18, le messager dit « La nuit se passe sans que la flotte grecque tente de sortie furtive », ce qui montre bien que la ruse des grecques n’était bien qu’une ruse. Puis, aux lignes 19-22, Eschyle écrit « une clameur s’élève du côté des Grecs, modulée dans un hymne […] ce n’était pas pour fuir que les Grecs entonnaient ce péan solennel mais bien pour marcher au combat », ce qui montre que les Grecs sont déterminés. En effet, suite à la ruse de Thémistocle et à la réaction des Perses, la stratégie de Thémistocle peut être appliquée. Cette stratégie consistait à enfermer les Perses dans le détroit afin de compliquer leurs déplacements. Puis, à la ligne 26-28, un discours est prononcé, destiné aux Grecs, « Allez, enfants de Grecs, délivrez la patrie, délivrez vos enfants et vos femmes, le sanctuaire des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux : c’est la lutte suprême ! ». Ce discours fait référence à la tactique des grecs qui ont dû laisser l’Attique et notamment Athènes pour survivre à l’invasion des Perses. Les grecs ont dû se réfugier sur l’île de Salamine qui était plus simple à défendre. Ainsi, pour vaincre les perses, il faut vaincre leur flotte, et le détroit de Salamine est tout indiqué pour cette manœuvre selon Thémistocle. Plus loin, aux lignes 29 à 33, Eschyle décrit la bataille navale, et montre que la stratégie de Thémistocle fonctionne, en ces termes « L’afflux des vaisseaux perses d’abord résistait ; mais leur multitude s’amassant dans une passe étroite où ils ne peuvent se prêter secours, et s’abordent les uns les autres en choquant leurs faces de bronzes ». Ainsi, comme l’avait prévu le stratège grec, les navires trop nombreux des perses se gênent mutuellement et entrainent leur défaite.

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