La Méditérannée antique

Thème 1 : Le monde méditerranéen, empreinte de l’Antiquité et du Moyen-Âge.

Chapitre 1 : La Méditerranée antique, l’empreinte grecque et romaine.

Introduction

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L'idéal démocratique trouve son origine dans la Grèce antique à l'âge classique (Ve et IVe s. avant J.-C.). Il s'agit alors à la fois d'une philosophie et d'une expérience politique, avec l'exemple d'Athènes : les réformes de Solon, de Pisistrate, de Clisthène ont permis de faire avancer l'édification du système démocratique athénien qu’Éphialtès et Périclès ont par la suite parachevé. Les Grecs ont ainsi posé les premiers jalons de la démocratie politique directe, dans laquelle les citoyens prennent eux-mêmes les décisions concernant la cité (polis).

Le concept de « citoyen » (politès en grec, civis en latin) naît dans la Grèce, puis la Rome antique, en même temps que la cité (polis, civitas). C'est dans ce cadre qu'émerge l'idée de participation à la « chose publique » (res publica), et que se forme ce que nous appelons encore aujourd'hui la « politique » : c’est-à-dire l’expression de la capacité rationnelle des hommes à organiser leur propre vie en parvenant (par le débat, la décision collective) à un accord réfléchi. La citoyenneté prend toutefois une forme différente selon que l’on se place à Athènes ou à Rome.

• Démocratie athénienne : 508-322 av.J.C.
• Empire romain :  27 av.J.C – 476 ap.J.C.

Ces deux civilisations vont essaimer sur le pourtour méditerranéen, par la constitution de colonies par les Grecs, par la conquête guerrière et les accords politique par les Romains. Leur mode de vie respectif va s’imposer, jusqu’à devenir rival, si bien que monde latin et monde grec vont longtemps s’opposer dans l’Empire romain. On croit d’ailleurs à tort que les Romains sont un produit de la culture grecque alors qu’ils ont leurs propres spécificités. Leur héritage est toujours perceptible aujourd’hui en Méditerranée.

Problématique : Quel héritage a été laissé par les Grecs et les Romains autour de la Méditerranée ?

1. Athènes : une démocratie qui contrôle la mer Egée : (voir Annexes 1 -2)

1. La mise en place progressive de la démocratie.

A partir du Ve siècle av.J.C, grâce aux réformateurs Solon et Clisthène, un nouveau régime politique s’installe à Athènes : la démocratie. Il repose sur le principe de l’égalité politique entre les citoyens, c’est-à-dire l’égalité devant la loi ainsi que l’égalité de parole devant l’Assemblée. Sont néanmoins exclus de la citoyenneté les femmes, les esclaves et les étrangers.

Le peuple, démos, participe activement aux affaires de la cité. Chaque citoyen vote les lois au sein de l’Assemblée (l’Ecclésia), peut être tiré au sort pour participer au Conseil (la Boulè) ou être juré au sein du tribunal (héliée). Enfin, il peut être tiré au sort pour être magistrat, même si ces fonctions de commandement, comme celle de stratège, sont surtout exercées par les plus riches.

Sous Périclès (495-429 av.J.C), les instituions évoluent vers la démocratie directe, par la création d’une indemnité pour les jurés (le mysthos). En revanche, en 451 av.J.C, Périclès limite l’accès à la citoyenneté aux fils de père et mère athéniens.

1. La ligue de Délos et la thalassocratie athénienne.

Pendant les guerres médiques, hoplites et rameurs athéniens jouent un rôle fondamental dans la victoire des Grecs contre les Perses (lors des batailles de Marathon et Salamine notamment). Après le retrait de Sparte de l’alliance, Athènes fonde en 478 av.J.C une alliance militaire, la ligue de Délos, qu’elle dirige, afin de se préparer à un éventuel retour des Perses. Chaque cité contribue, en fonction de ses ressources, en trières ou en argent, et le trésor est conservé sur l’île de Délos.

La ligue, forte de 150 cités, devient un instrument de la thalassocratie athénienne. Les Athéniens renforcent en effet leur hégémonie : le trésor de la ligue est transféré en 454 av.J.C sur l’acropole d’Athènes ; il aurait servi à financer l’embellissement de la cité.

Athènes s’appuie sur la ligue pour fonder un empire commercial en mer Egée. Les trières, construites au Pirée, port d’Athènes, lui permettent de lutter contre la piraterie tout en dominant le commerce maritime.

1. La guerre du Péloponnèse.

Bien que la menace perse s’éloigne, Athènes renforce son autorité sur la ligue et réprime les cités qui se révoltent. Elle impose la présence d’une garnison ou les oblige à adopter les poids et mesures athéniens. Certaines cités comme Samos sont contraintes d’adopter un régime démocratique.

La puissance grandissante d’Athènes et son hégémonie sur la mer sont perçues comme une menace par la cité oligarchique de Sparte, chef de la ligue du Péloponnèse. En 431 av.J.C, la guerre du Péloponnèse éclate entre Sparte et Athènes, dirigée alors par Périclès.

D’abord victorieuse, Athènes est mise en difficulté et perd une grande partie de sa flotte et de ses soldats. Affaiblie, elle est alors le siège d’une révolution oligarchique en 411 av.J.C. La démocratie est rétablie peu après, puis à nouveau renversée pour peu de temps, en 404 av.J.C, après la défaite et la dissolution de la ligue de Délos.

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