Jeux olympiques de Londres
Analyse sectorielle : Jeux olympiques de Londres. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jbjhvu • 6 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 1 593 Mots (7 Pages) • 887 Vues
s millions de téléspectateurs qui ont suivi, à travers toute la planète, les XXXe Olympiades londoniennes de juillet-août 2012, il n’y a eu que peu de surprise à entendre un peu plus fréquemment l’hymne national des Etats-Unis d’Amérique que les autres (46 fois pour 46 médailles d’or), marquant ainsi la suprématie de la première puissance planétaire dans le domaine sportif, où sa capacité à produire des athlètes de haut niveau participe à sa domination mondiale. Nation la plus riche de la planète (et de loin), troisième puissance démographique, centre culturel multiforme tant dans les arts « nobles » que dans la culture de masse, « gendarmes du monde », modèle politique démocratique abouti, les Etats-Unis cumulent les premières places mondiales et apparaissent comme une puissance incontournable, même si elle est défiée par de « nouvelles » puissances, en premier lieu la Chine, en ce début de XXIe siècle. Cette puissance étatsunienne n’est, de fait, pas nouvelle : Etat relativement « jeune », les Etats-Unis, nés avec la déclaration d’indépendance de 1776, puis la proclamation de la plus vieille constitution démocratique au monde (1787), se sont progressivement construits tout au long du XIXe siècle. La fin de la Conquête de l’Ouest et la guerre de Sécession (1861-1865) entraînent une stabilisation du territoire (à peine modifié depuis le début du XXe siècle par l’ajout d’Hawaii et de l’Alaska), ce qui permet aux Etats-Unis de devenir une puissance économique (Révolution industrielle précoce) et géopolitique (« libération » des Philippines et de Cuba en 1898). Mais la Première Guerre mondiale apparaît comme une nouvelle étape : architectes principaux de la victoire de 1918 malgré un engagement tardif, les Etats-Unis deviennent alors une grande puissance planétaire, comme le montre leur place au sein du Conseil des Quatre (avec le Royaume-Uni, la France et l’Italie), dont le but est de discuter des modalités d’après-guerre. Cependant, jusqu’aux années 1940, ils développent une puissance essentiellement économique et financière, limitant les interventions politiques au niveau international. Cet isolationnisme, remis en question par l’attaque japonaise sur Pearl Harbour, s’effondre totalement le 12 mars 1947 : en votant des crédits pour aider les anti-communistes grecs, le Congrès américain bascule sans conteste vers une puissance assumée, qui entraîne un rayonnement sans précédent des Etats-Unis à travers la planète, certes aujourd’hui un peu fragilisé.
Le 8 janvier 1918, le président démocrate Woodrow Wilson expose devant le Congrès américain sa vision d’un nouvel ordre mondial fondée sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la liberté commerciale, la fin de la diplomatie secrète et la création d’une "association internationale des nations" chargée d’arbitrer les conflits. Ces "Quatorze Points" forment une doctrine nouvelle, visant à étendre au monde entier les principes sur lesquels se fonde la démocratie américaine. Ce positionnement est en rupture avec la doctrine Monroe, énoncée en 1823 et selon laquelle les États-Unis ne doivent pas s’immiscer dans les affaires européennes - ni permettre d’intervention européenne sur le continent américain.
Cette rupture dans la diplomatie américaine s’explique par la puissance économique acquise par les États-Unis depuis la fin du XIXe siècle. Première puissance économique au monde, ils interviennent aux côtés de l’Entente contre les Empires centraux à partir d’avril 1917 pour protéger leurs navires des attaques des sous-marins allemands et éviter les conséquences d’une possible hégémonie allemande en Europe. L’État fédéral américain mobilise alors ses ressources matérielles et humaines - propagande intense et mise en place d’une conscription permettant d’envoyer plus de deux millions d’hommes en Europe.
Toutefois, à l’issue du conflit, les États-Unis n’ont pas l’influence diplomatique suf- fisante pour amener les Européens à accepter une "paix juste". L’Allemagne se voit imposer le Traité de Versailles, jugé trop dur par Wilson, bien que celui-ci ait intégré le projet d’une Société des Nations. Aux États-Unis, la politique de Wilson est vive- ment critiquée par les Républicains et rencontre peu d’échos dans l’opinion publique. En 1920, le Sénat américain refuse d’entériner le Traité de Versailles et donc d’adhérer à la SDN. C’est un échec personnel pour Wilson et les démocrates qui sont battus aux élections présidentielles de 1920. L’Amérique demeure majoritairement isolationniste puisque Warren Harding a largement bâti sa campagne sur le thème du "retour à la normale".
Les présidents qui succèdent jusqu’en 1932 - Harding, Coolidge et Hoover - sont tous républicains et assument une politique fondée sur l’isolationnisme et même sur un cer- tain nationalisme symbolisé par le slogan de Harding : "America First". Sur le plan économique, les États-Unis mettent en place des mesures protectionnistes et dans le
domaine de l’immigration, ils imposent des quotas afin de protéger les emplois des Américains menacés selon eux par les migrants européens. Ces politiques sont encou- ragées
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