Introduction Agôgè de Sparte

Texte : L'agôgè spartiate.

Ces quatre extraits traitent de la formation collective des citoyens de Sparte. L'élément fondamental en est l'agôgè, c'est-à-dire la formation du jeune spartiate, prise en charge par l'ensemble de la communauté. Cette éducation purement militaire comprend des étapes d'apprentissages aussi bien physiques que morales auprès des enfants. Elle débute dès l'âge de sept ans, pour s'intensifier à l'âge de douze ans d'une manière plus rude. Ces textes à caractère littéraire, font l'objet de plusieurs témoignages exposant des avis divers sur le sujet.

Xénophon né vers 430 et mort en 355 av JC, mercenaire, philosophe, historien et chef militaire de la Grèce Antique, a lui même fait parti des troupes de Sparte. Dans son extrait il critique la mollesse des autres cités dans l'éducation, et partage un avis positif sur l'éducation militaire qu'entreprend Sparte sur ses enfants. Il attribue la création de l'agôgè au législateur mythique de Sparte, Lycurgue. Il précise également la forte concurrence que se livrent les enfants entre eux.

Tout comme lui, Plutarque, philosophe, moraliste et penseur majeur de la Rome antique, décrit avec attention les différentes étapes que suivent ces enfants. La cryptie fait justement l'oeuvre de témoignages et représente l'épreuve d'initiation qui achevait l'éducation spartiate : survivre par leurs seuls moyens. Soit le couronnement de l'éducation spartiate, une étape finale qui faisait de l'enfant un parfait citoyen digne de Sparte. Il exprime en plus des liens noués entre les enfants, les relations que tissent ces derniers avec les Spartiates plus âgées : la pédérastie éducative.

Néanmoins si certains admiraient ces méthodes, d'autres les jugeaient trop brutales. Aristote, l'un des plus influents penseurs du IV siècle av JC, critique ouvertement les méthodes d'éducations spartiates, qui ne prôneraient que l'aspect militaire. Ancien précepteur du jeune Alexandre de Macédoine, il voue une importance particulière à la réflexion ainsi qu'à l'enseignement rhétorique. Effectivement, la formation intellectuelle d'après les témoignages fut négligée, néanmoins les spartiates ont toujours pu mener leurs affaires politiques à bien.

A des périodes différentes, ces hommes se rassemblent ou bien se séparent sur l'apprentissage que Sparte offre à sa cité, et plus particulièrement à ses enfants.

Avant le IVe siècle av JC, les allusions faites à l'éducation spartiate sont rares, voire inexistantes du fait du manque d'écrits. La plupart des informations que nous possédons aujourd'hui proviennent d'auteurs antiques comme Xénophon, qui étaient des admirateurs de la cité et qui ont contribué à forger le mythe d'une cité militaire et égalitaire à la fois. Il est impossible de retracer un historique continu de cette institution spartiate. En effet, cette dernière a connu différentes « coupures » qui ont modifié son contenu primaire.

La première se serait déroulée entre 270 et 226 av JC par Cléomène l'un des rois de Sparte, et qui pourrait par conséquent avoir émis des modifications sur l'agôgè entre la période de Xénophon/Aristote et celle de Plutarque. Si ce dernier se réfère au passé, on suppose qu'il a pu se laisser influencer par ce que l'on nomme l'agôgè tardive. La deuxième remontrait de 188 à 146 av JC, imposée par la ligue archéenne. Néanmoins, on pense que ces interférences n'ont pas causé d'effets dévastateurs sur l'agôgè, mais simplement une atténuation de la rigueur des entraînements. Sparte, qui fut, avec Athènes, l'un des deux grands centres politiques de l'histoire grecque, contribuait à rendre impossible l'unité et l'hégémonie des provinces centrales de la Grèce, nommées l'Hellade.

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