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Etat-Unis Et Europe dès 1945

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Par   •  30 Novembre 2014  •  1 461 Mots (6 Pages)  •  959 Vues

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Introduction

Vainqueurs du second conflit mondial, les États-Unis se sont retrouvés face à une Europe libérée mais à reconstruire quand, dans le même temps, sa moitié orientale passait sous la tutelle de l’URSS. Quelle attitude ont-ils adoptée vis-à-vis de ce continent bouleversé ? Dans quelle mesure ont-ils contribué au redressement de l’Europe au point de voir se dresser face à eux un rival ? Face aux menaces de l’impérialisme soviétique, les États-Unis se sont faits protecteurs d’une Europe amie (1945-1965) ; celle-ci reconstruite, ils se sont appuyés sur leurs alliés européens pour libérer le continent de l’emprise soviétique (1965-1995) ; mais l’Europe reconfigurée est devenue une rivale difficile à gérer (1995-2010).

1945-1965 : les États-Unis, protecteur d’un bloc en reconstruction

1. Les enjeux européens de la guerre froide

• La victoire sur l’Allemagne permet à l’URSS de prendre le contrôle de ¬l’Europe de l’Est. À l’ouest, auréolés de leur engagement dans la Résistance, les partis communistes remportent des succès électoraux (en France ou Italie notamment). Sur tout le continent européen, le communisme progresse.

• Inquiets, les États-Unis se posent en protecteurs du monde « libre ». À travers l’ONU, ils s’efforcent d’imposer à la communauté internationale le modèle de sociétés pluralistes, respectueuses des Droits de l’homme. Anticipant sur l’après-guerre, ils établissent dès 1944 les règles d’un monde capitaliste libéral. Par les accords de Bretton Woods, ils mettent en place un système monétaire international dont le dollar devient la monnaie de référence.

• Mais la rupture de 1947 avec les Soviétiques conduit Truman à énoncer sa doctrine du containment : les États-Unis feront tout pour empêcher l’extension du communisme dans le monde. L’Europe est le premier terrain de cette bataille. Ainsi les États-Unis poussent-ils leurs alliés à rompre toute relation avec les partis communistes locaux. En 1954, J. F. Dulles énonce une doctrine plus agressive, le roll-back,qui vise à repousser les Soviétiques partout où ils le peuvent.

2. La tactique économique

• Les États-Unis privilégient cependant l’arme économique. Convaincus que le communisme prospère dans les sociétés pauvres, ils entreprennent d’aider les Européens de l’Ouest à reconstruire leur économie.

• Dès 1947, ils lancent le plan Marshall : d’importantes sommes d’argent sont mises à la disposition des États européens qui le souhaitent. Pour en bénéficier, le socialiste Ramadier est contraint de chasser les ministres communistes de son gouvernement. En avril 1948, l’OECE reçoit mission d’en gérer le produit. Dans le même esprit, les États-Unis décident de fusionner leur zone d’occupation de l’Allemagne avec celles du Royaume-Uni et de la France. Ils y mettent une monnaie en circulation (le Deutsche Mark, 1948) afin de favoriser la reconstruction.

• Les États-Unis encouragent les Européens de l’Ouest à s’unir. L’un des principaux objectifs de la communauté économique fondée par le traité de Rome (1957) est de contenir la menace soviétique par le renforcement des liens économiques entre les pays membres.

3. La défense militaire des alliés européens contre l’URSS

• Le choix de l’arme économique n’exclut pas le recours aux moyens politiques. Ainsi, les États-Unis rassemblent-ils dix pays européens dans une alliance militaire (OTAN, 1949) qui leur permet de maintenir la présence de forces armées sur le vieux continent. Lors du blocus de Berlin (1948), ils soutiennent activement la population de la zone ouest (pont aérien) ; après la construction du mur (1961), Kennedy s’engage à protéger la RFA, première ligne de défense de l’Amérique contre le communisme. Sa formule « Ich bin ein Berliner » (1963) illustre cet engagement.

• Les États-Unis aident aussi les Européens dans leurs guerres de décolonisation, surtout quand il y a risque d’extension du communisme. Mais, rêvant de s’implanter dans les régions libérées du protectionnisme colonial, l’aide américaine s’avère parfois plus mesurée. Les bonnes relations États-Unis/Europe de l’Ouest trouvent ainsi leurs limites lors de la crise de Suez (1956) ou dans les pressions exercées sur la France pour qu’elle se retire d’Indochine (1954).

[Transition] Les États-Unis ont permis à une moitié d’Europe reconnaissante de résister à la tentation communiste. Mais quelles relations entretiennent-ils avec l’Europe reconstruite ?

1965-1995 : les États-Unis partenaires

de l’émancipation européenne

1. Des relations économiques plus compliquées

• La prospérité des Trente Glorieuses en Europe traduit la réussite de l’aide américaine. Elle est l’occasion, pour les Américains, de tisser des relations commerciales privilégiées avec les Européens devenus partenaires économiques. Fournisseurs et clients, ceux-ci leur offrent d’importants marchés à forte croissance.

• Mais le développement de la CEE transforme les partenaires en rivaux qui cherchent à protéger leurs intérêts. Dans le cadre de leur communauté, ceux-ci dressent des barrières qui gênent les exportations américaines. À force de subventions et de réglementations, les relations transatlantiques

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