Un Système De Propagande - La Rélève

Un système de propagande au service « d’une politique qui est exclusivement inspiré par le souci français »

A- Une propagande soumise à la censure

La Relève déclenche une propagande de grande ampleur dont la presse est un élément majeur. La presse écrite des deux zones est soumise au contrôle soit des occupants soit de l’état français. Ils peuvent autoriser les journaux à paraitre, les suspendre ou les supprimer. Ils exercent une pression sur les informations à tous les niveaux, en donnant des consignes, le tout sous le contrôle de la censure. Les propagandiste doivent manipuler l’opinion de la population française afin qu’elle adhère à la collaboration. En zone occupée, c’est l’ambassade allemande à Paris, sous la direction d’Otto Abetz, et la Propaganda Abteilung qui a la charge de surveiller la presse, la radio et de manière générale la propagande. L’Abteilung reçoit du matériel de la part du Promi, le ministère de la propagande de Goebbels ainsi que des consignes. La propagande doit permettre le maintien de l’ordre, une contribution du pays à la guerre allemande mais aussi la glorification d’un Reich invincible. Il a fallu que nos documents passent par ces instances pour savoir si oui ou non ils pouvaient être publiés.

Le document 1 est l’illustration même des consignes données par la Propaganda Abteilung dans ses grands titres. Le Figaro commence son journal par la glorification du Reich avec « Berlin annonce l’anéantissement de la 62ème armée soviétique » et suit par « le premier train de prisonniers libérés est arrivé à Paris ». Le deuxième titre résulte d’une organisation savamment mise en scène. La Relève démarre très mal et ne convainque pas assez de volontaire malgré une campagne de propagande intensive. Le 20 juillet, un communiqué de presse de l’ambassade annonce l’arrivée prochaine du premier train de prisonnier. C’est Rudolf Rahn, de l’Informations-Abteilung qui demande l’envoi de ce train afin relancer le recrutement. Le 11 aout, à la gare de Compiègne, Laval accueille le fameux train de prisonnier qui croise un autre convoi d’ouvrier partant en Allemagne. Julius Ritter, le représentant du Gauleiter Sauckel en France, est à ses cotés. Les photos des documents 2 et 3 font parti intégrante cette mise en scène. Elles seront, comme toutes celles de l’évènement, reprises, manipulées et rediffusées sous formes d’affiches dans la France entière. La photographie du document 4 a fait l’objet d’une censure bien qu’elle représente Pierre Laval en train de prononcer son discours radiodiffusé. Nous n’avons pas trouvé les raisons de cette censure. Cependant, on peut penser que la photographie ne glorifiait pas suffisamment les autorités allemandes mise en second plan.

B- Une propagande au service d’une politique ??????

Ainsi, pendant des mois, il n’y a pas un jour où les quotidiens et hebdomadaires ne parlent pas de la Relève. Ils écrivent tour à tour sur les départs d’ouvriers, les retours de prisonniers, la vie en Allemagne, etc. L’objectif premier est de culpabiliser les ouvriers. La propagande appelle « à la fraternité », la « générosité » et la « raison ». Tout comme dans le document 5, de nombreux

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