TPE, la redynamisation de la Seine saint denis par les JO 2024

III) La redynamisation du département

1. Sur le modèle du stade de France qui n’est pas parvenu à redynamiser le territoire

   La Plaine Saint Denis est une zone géographique et non une commune, qui s’étend de porte de la chapelle jusqu’à l’échangeur A1 et A86. Coupée en deux par l’échangeur, l’accès au centre-ville est rendu difficile. Zone historiquement industrielle elle, atteint sa plus forte croissance démographique ente 1955 et 1975. Après cette date, la plupart des grandes entreprises industrielles implantées, telles que Gaz de France, quittent la zone à cause du phénomène de désindustrialisation qui touche l’Europe à cette époque. Elles laissent derrière elles 20 ans de friche industrielle, qui s’accompagnent du départ de 70% de ses habitants (ouvriers et employés). Les entreprises ne désirent plus s’y installer, le chômage est massif.

 Tout comme avec le projet des infrastructures des Jeux-Olympiques de Paris en 2024, l’Etat a alors l’idée de mettre en place une politique de redynamisation. Il décide d’implanter un stade national, plus grand que le Parc des Princes, à l’occasion de la Coupe du Monde 1998 : c’est le Stade de France. Ce projet accompagne un engagement de la ville de Saint-Denis quant à la réutilisation des friches industrielles : elle investit en tout cinq milliards de francs (soit environ 800 millions d’euros), dont trois milliards (environ 500 millions d’euros) dans le désenclavement du site. On peut noter ainsi en 1993 la couverture de l’autoroute, la création de deux gares pour les lignes RER B et D, et le prolongement de la ligne 13 du métro. L’objectif principal est la redynamisation de la zone, et le retour de l’emploi.

  Dans cet objectif est créé l’association «Saint-Denis Promotion », dirigée par Patrick Braouezec, député maire de Saint-Denis ; et qui regroupe 10 grandes entreprises, dont EDF, Siemens, ou encore Neubauer. L’objectif est de prendre en compte en donnant à l’embauche locale un « emploi à durée indéterminée » (extrait de la Charte Pour l’Emploi de l’association). A travers toutes ces mesures, la ville et le département tentent de rendre la zone géographique dynamique et attractive.

A Contrario, l’implantation du Stade de France à Saint-Denis a un effet positif sur l’implantation d’entreprises, telles que la SNCF, ou Vente Privée ; et sur les promoteurs, qui saisissent l’aubaine. A l’occasion de la Coupe du Monde de 1998, les gens redécouvrent ce quartier et ses infrastructures flambant neufs. Le foncier y est 30% moins cher qu’à La Défense. La population passe de 6000 habitants en 1998 à 17000 aujourd’hui, et l’on attend 12 000 chercheurs, doctorants et étudiants d’ici 2019.

Cependant les statistiques (de l’INSEE) de la ville de Saint-Denis prouvent que cette tentative de redynamisation est relativement infructueuse à long terme. En effet, le chômage des résidents de Saint-Denis est le plus important d’Île-de-France : 18.9% de chômeurs en 2014, contre 8.8% en moyenne pour la région Île-de-France. De plus on peut observer en 2014 que 79% des résidents de la commune travaillent dans une autre commune que Saint-Denis. Ces chiffres prouvent le déséquilibre quant à l’emploi au sein de la ville. Le taux de criminalité y est d’ailleurs le plus fort de la Petite Couronne (12.1 crimes pour 1000 habitants).

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