Système féodo-vassalique
Documents Gratuits : Système féodo-vassalique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar baloo • 3 Avril 2013 • 2 233 Mots (9 Pages) • 4 335 Vues
« Dans sa grande ambition, à cause de son goût du pouvoir et de la domination, l'homme ne cesse de lutter pour regagner ce que l'homme ne cesse de lui ôter ». Cette citation de Jacques Ferron illustre parfaitement la réalité du lien féodo-vassalique de l'Antiquité jusqu'à l'époque Féodale. En effet, Rome a notamment connu la période de la « clientèle », groupant des individus autour d'un puissant. Au Bas-Empire, certains grands propriétaires entretiennent dans leurs « villa » des soldats domestiques, qui étaient de très basse extraction. Les puissants se constituaient ainsi une garde privée, qui été très utiles car les brigandages et les soulèvements populaires étaient pour le moins fréquents. Certains textes mérovingiens parlent de « gasindi », ce sont des compagnons de guerre. Autour du roi Mérovingien apparaissent deux types de personnes qui sont dépendantes de lui: d'une part les « comensaux du roi » qui vivaient à la table du roi.
Et d'autre part, les « antrustions » qui sont liés au roi par un serment plus stricte que le serment l'allégeance, ils forment une partie de la garde royale. Sous les carolingiens, on aperçoit des groupes d'individus qui dépendent ou qui se sont recommandés au roi (on parle de vassalité carolingienne). C'est pendant cette période qu'apparaît le mot « vassus », qui veut dire garde domestique. Au VIII° siècle, son sens se précise par les capitulaires des premiers rois carolingiens, qui parlent de « seniores » qui ont autorité sur d'autres hommes qui sont les « homines sui».
Cette progression historique de ce lien de dépendance entre les hommes nous permet de nous interroger sur ce qu'est réellement le lien féodo-vassalique, par ses principes et pratiques et par ses conséquences.
Au sens juridique, la vassalité est l'existence de liens entre Seigneurs et Vassaux. C'est un lien particulier, il confère des obligations réciproques entre celui qui se soumet et le Seigneur.
Ce sujet nous révèle un intérêt particulier, celui de la dépendance qui peut exister entre un suzerain et son vassal, des fondements de ce lien à ces aboutissements.
Nous pouvons nous demander si l'avènement de ce lien féodo-vassalique marque le fléchissement ou l'insuffisance des institutions politiques en place ? De plus, ce lien repose t-il sur une sincérité profonde marquée par les différentes cérémonies ou ce lien n'était-il considéré comme le seul vrai moyen d'associer la protection et la suffisance matérielle ? Nous pouvons donc être amenés à nous demander aussi si les aboutissements de cette « vassalité explosive » sont ce qui a pu provoquer la perte progressive du pouvoir Royal ?
Il nous paraît essentiel, afin d'étudier ce lien féodo-vassalique, de débuter par l'analyse de la nature de ce lien et ce qui naît du contrat entre un suzerain et son vassal, notamment à travers les cérémonies et les obligations réciproques. Ce faisant, il nous paraissait judicieux de nous interroger ensuite sur ce que représente le fief au sein de ce système féodal, notamment à travers la patrimonialité que peut engendrer ce fief et ses conséquences sur le pouvoir royal.
I/ Le lien féodo-vassalique : Un lien emprunt de formalisme et la nature du contrat qui en découle.
Dans cette partie, nous traiterons du formalisme évident du lien féodo-vassalique puis des obligations et sanctions qui y sont liées.
A/ L'Hommage et l'Investiture : Naissance du lien féodo-vassalique
Dans une période où l'écrit n'était que très peu répandu, le contrat de vassalité n'était pas conclut par la voie de l'écrit, il était conclut lors d'une cérémonie qui s'appelle: l'Hommage ( ce qui signifie : être l'homme d'un autre homme). Au cours de l'hommage, le futur vassal s'agenouille devant le seigneur, met ses mains dans celles du seigneur pour signifier qu'il se recommande à lui et le candidat à la vassalité exprime sa volonté de devenir vassal. Après quoi, le seigneur va accepter la requête, il va relever son vassal et lui donner le baiser de paix, et c'est ce qui crée le lien de dépendance entre le suzerain et son vassal. Le but recherché avec l'hommage est de marquer les mémoires, car la cérémonie s'effectue en public, car il faut que les gens aient connaissance de ce lien de vassalité. Quand il s'agit de grand seigneur, on cherche à avoir des témoins prestigieux.
La cérémonie de remise du fief, s'appelle: l'investiture. Cette cérémonie se situe après l'hommage. Après la remise de l'élément qui symbolise le fief , le seigneur et son vassal font le tour du fief à cheval pour lui montrer la terre qu'il lui cède. Cette offrande permet d'assurer sa survie matérielle au vassal. Dans les 40 jours qui suivent, le vassal devra faire ce qu'on appelle, le démembrement (l'inventaire de ce qu'il a reçu). Après ce démembrement et cette investiture, le vassal va désormais pouvoir exploiter la terre à son idée et de percevoir tout les droit, et en vivre. Au début des temps féodaux, le fief n'existait pas, ce qu'on recherchait avant tout, c'était la protection d'un puissant. Avec le temps et la pratique du lien féodo-vassalique, le fief devient l'élément principal de ce contrat. Le fief et la vassalité sont donc liés.
B/ La portée de ce contrat synallagmatique : des obligations aux sanctions
D'une part le vassal est tenu à un dévouement illimité envers son seigneur. Il doit prendre son parti contre un ennemi. Il doit faire passer les intérêts du seigneur avant ses intérêts propres et il doit empêcher au péril de sa vie la mise en danger de son seigneur. C'est un devoir de loyauté à toute épreuve. Assez tardivement, on a décrit plus précisément les devoirs du vassal : le service d'aide, ou « oxilium », cela implique un service militaire. Le vassal doit suivre son seigneur à la guerre, mais cette obligations est réglementée. Les vassaux trop âgés ou malades sont dispensés de faire la guerre et doivent assurer la garde du château. Cela implique une aide financière, mai il n'y a que quelques cas précis dans lesquels le roi peut demander de l'argent à ses vassaux par exemple s'il part en croisade ou en pèlerinage ou s'il est fait prisonnier. Il y a aussi le service de conseil « consilium », le seigneur s'entoure de l'ensemble
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