Les inégalités socio spatiales dans l'UE

Comme en témoigne le relativement récent Brexit allié à la montée des nationalismes à l’Est, l’Union Européenne se voit aujourd’hui contestée. Cette association politico-économique de vingt-huit pays, qui comportait initialement 6 pays, est régie par les traités de Rome (1957), Maastricht (1992) et Lisbonne (2007), et est aujourd’hui la deuxième puissance économique mondiale. Née d’une vision d’une Europe unie, qui au lieu de se faire la guerre devrait mener des politiques de développement à grande échelle, cette Union d’une grande diversité de cultures et de langues, s’est élargie avec le temps, entraînant un accroissement des disparités et inégalités, et ce, à plusieurs niveaux. Quelles sont les disparités socio-spatiales que l’on retrouve dans l’UE?; Quelles solutions sont mises en oeuvre pour les réduire? Ainsi, dans un premier temps, nous constaterons les inégalités présentes à différentes échelles avant d’aborder l’effort fourni par l’UE pour les réduire.

I) Disparités et Inégalités socio-spatiales dans l’UE

Des régions inégalement intégrées à l’espace européen

C’est un fait indéniable, l’intégration de certains Etats, que ce soit culturellement, socialement, ou économiquement, est compliqué.  Cela s’illustre lorsque l’on prend l’exemple des pays situés à l’Est de la ligne de partage (illustré ci-dessous). Là où, à l’Ouest de cette ligne l’on retrouve certains des pays les plus riches et mieux développés de la planète, à l’Est, la situation est plus compliquée. Pour preuve, l’IDH (Indice de Développement Humain), se situe entre 0,943 (Norvège) et 0,809 (Portugal) pour l’Europe de l’Ouest alors qu’on l’estime entre 0,884 (Slovénie) et 0,649 (Moldavie) pour l’Est. Cela s’explique par divers facteurs, à savoir le passé de l’Est, souvent rural ou industriel, qui s’est effondré à la chute de l’URSS. On remarque d’ailleurs que suite à leur entrée dans l’UE, ils ont réussi à se reconstruire partiellement. Pour autant, ces inégalités se retrouvent également à une certaine échelle à l’Ouest. La récente crise et récession économique de 2008 a entraîné moults problèmes  chez les PIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne). Ainsi, les disparités se trouvent à toutes les échelles, que ce soit entre Etats, entre régions économiques ou encore au sein d’un même Etat ( zones rurales contre zones urbaines). Elles sont causées par les instabilités politiques et les différents modèles socio-économiques que l’on trouve au sein de l’Europe. Ce projet de faire co-exister autant de cultures est donc bien compliqué, car menant obligatoirement à des inégalités.

2) La mégalopole centre-européenne et les espaces périphériques

Au sein de l’Europe se trouve une zone de fort développement économique, appelée mégalopole. Cette zone, centrée sur la vallée du Rhin, mais s’étendant jusqu'à Paris et Londres, comporte de nombreuses métropoles. Cette zone, autrefois très industrialisée, a su se reconvertir et est désormais l’un des pôles les plus dynamiques au monde. Toutes ces villes sont reliées entre elles par de nombreux moyens de communications (TGV, avions, autoroutes) permettant à cette “dorsale européenne” de rester compétitive face aux autres mégalopoles mondiales.

Autour de cette mégalopole nous retrouvons 3 périphéries. La première est la plus proche et bénéficie de ce fait d’une forte intégration et d’un développement conséquent. La deuxième, elle, est moins dynamique, car plus rurale et donc moins peuplée. Elle bénéficie néanmoins de certaines aides et l’on y retrouve souvent des zones touristiques ( Italie, Espagne…). Enfin, la dernière zone, qui regroupe plusieurs pays de l’Est est grandement défavorisée. Le développement y stagne, et le maintien de la cohésion sociale y est hasardeux. Il y a néanmoins une certaine avancée menée par une petite partie de cette périphérie (Roumanie, Croatie…).

3) Les conséquences de la crise économique

La crise de la dette de la zone euro a durablement impactée de nombreux territoires, et principalement ceux de l’Europe méditerranéenne, notamment la Grèce qui aujourd’hui encore peine à se relever. Les différentes politiques d'austérité menées par l’UE n’ont pas abouti et la crise s’est propagée, surtout en Espagne, au Portugal et en Italie, qui reçoivent toujours des aides financières. L’Est n’a pas réellement été impacté, et en a profité pour entreprendre de nombreux projets et aménagements d’infrastructures, bien que les réseaux de transport soient encore peu nombreux. Cette zone industrialisée a lentement commencée à se reconvertir et de nombreux pays sont désormais en voie de développement. Néanmoins, les crises successives et les vagues migratoires ont participé à la montée des nationalismes et à un rejet de l’UE. Cette Europe qui a pleinement prospérée pendant un temps, n’arrive plus à s’auto-gérer, et de nombreux pays pensent qu’ils s’en sortiront mieux sans elle et ses contraintes.

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