La Crise De Mai 1968 En France
Mémoires Gratuits : La Crise De Mai 1968 En France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kertous • 4 Juin 2013 • 1 225 Mots (5 Pages) • 1 332 Vues
La crise de mai 1968
Introduction
1958 avait marqué le début de la Vème République et ouvert une ère de stabilité politique et de personnalisation du pouvoir. La République gaullienne souffre pourtant à la fin des années 1960 d'un certain essoufflement. Une société d'abondance, en pleine mutation, l'usure d'un pouvoir trop personnel, la volonté de "changer la vie", d'un renouveau..., tels sont les ingrédients du cocktail de mai 68.
1 Causes et naissance de la crise
La crise de mai 68 est le produit de plusieurs phénomènes conjugués.
1.1 L'usure du pouvoir
A la fin des années 1960, la Vème République souffre des rancœurs farouches suscitées par le "cancer algérien". Le pouvoir très personnel du vieux général est victime d'une réelle bien qu'imprécise usure. Elle est perceptible depuis la mise en ballottage du général de Gaulle aux élections présidentielles de 1965. En outre, les élections législatives de 1967 n'ont laissé aux gaullistes qu'une très faible majorité grâce aux sièges d'Outre-Mer et l'appoint des Giscardiens. Malgré leur soutien, ceux-ci critiquent l'exercice solitaire du pouvoir de de Gaulle.
1.2 Les mutations de la société française et le malaise étudiant
La "société de consommation" avec les changements culturels qu'elle entraîne ouvre la voie à la recherche d'innovations, voire à la crise des valeurs anciennes. L'arrivée des baby-boomers de l'après-guerre à l'âge adulte accentue ce besoin de renouveau dans la société française. Autre facteur de mécontentement issu des mutations de la société française : pour la première fois, un chômage structurel apparaît (l'ANPE est créée en 1967, année de récession économique).
Mais les acteurs premiers du mouvement au sein de la société française, ce sont les étudiants. La démocratisation et l'essor démographique gonflent les effectifs universitaires. Il n'y a ni assez de locaux, ni assez de maîtres. L'Université se renforce donc de cohortes d'assistants et de maîtres assistants puisés parmi les jeunes professeurs de lycée, mais ils ne bénéficient naturellement pas du même statut que les "maîtres" proprement dits et la frustration légitime qu'ils éprouvent fera d'eux les avocats naturels de la révolte étudiante.
1.3 Un phénomène mondial
Qui plus est, le mécontentement des étudiants français coïncide avec l'essor des mouvements libertaires étrangers que le cosmopolitisme des mass médias permet de mieux connaître. Ainsi, on connaît Berkeley, foyer de départ de la contestation juvénile mondiale, on connaît l'exemple "romantique" de la Révolution Culturelle chinoise dont on ignore encore les effets pervers.
Les jeunes des pays développés critiquent la société de consommation qui n'offre pas d'idéal, dénoncent l'impérialisme américain, notamment le Viêt-nam, éprouvent de la sympathie pour les mouvements révolutionnaires.
1.4 Nanterre, le catalyseur
Pour soulager les sureffectifs de la Sorbonne-Lettres, on vient de faire bâtir l'annexe de Nanterre où le mouvement va prendre naissance. Située dans une banlieue ouvrière pauvre et d'accès malaisé, la faculté neuve va très vite se politiser, notamment après l'interpellation de militants du Comité Viêt-nam. Après une cascade d'événements mineurs, le mouvement du 22 mars se forme sous la houlette de Daniel Cohn-Bendit, étudiant de sociologie juif allemand, et occupe Nanterre.
Le mouvement se développe ; empêchés de tenir meeting dans leur établissement, les étudiants se rendent à La Sorbonne d'où ils sont délogés par la police. Ce recours démesuré entraîne l'appel à la grève général de l'UNEF. La colère étudiante s'amplifie.
2 Les trois volets de la crise
La gronde étudiante est donc bien lancée. Le mouvement s'amplifie du 3 au 13 mai, la crise devient sociale le 13, se noue en une crise politique du 27 au 30 et refluera seulement
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