L'enjeu géostratégique des pandas chinois
Dissertation : L'enjeu géostratégique des pandas chinois. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yolo12345 • 6 Mai 2018 • Dissertation • 1 761 Mots (8 Pages) • 556 Vues
Charles Farhat TS 5
Plus que pour tout autre pays, Pékin attache la plus grande importance à la dimension symbolique de la diplomatie. Grâce au panda, la Chine veut s’affirmer sur la scène mondiale tout en apparaissant sous son meilleur jour...
Après avoir mis en évidence l’enjeu géo-environnemental du document, nous montrerons en quoi il reflète l’organisation géo-économique du monde et comment il permet d’apprécier les relations géopolitiques actuelles.
Tout d’abord il convient de préciser l’enjeu géo-environnemental présenté par ce document.
Nous pouvons observer sur cette carte que la présence du panda géant, espèce exclusivement présente en Chine, a connu une diminution drastique de son territoire.
Par un figuré de surface rouge, la carte nous renseigne sur l’étendue de territoire naturel possible des pandas géants.
Ce territoire est spécifiquement chinois, ce qui fait de cet animal un symbole national, un « trésor national », auquel les chinois sont très attachés.
Au sein de cette zone d’habitat, nous pouvons observer un large figuré de surface hachuré indiquant la surface d’expansion maximum historique du panda tandis qu’un figuré de surface noir très réduit et fragmenté nous montre l’étendue actuelle de l’habitat du panda.
En effet, son territoire naturel a considérablement diminué sous la pression de différents paramètres : le braconnage, la déforestation, l’expansion des zones urbaines, ainsi que le réchauffement climatique.
L’évolution de la population des pandas a suivi celle de son territoire. Divisée par deux entre les années 1970 et 1980 (de 2459 à 1114), elle s’élève en 2014 à 1864 pandas en liberté dans les forêts du Sichuan et 400 pandas en captivité ainsi qu’une quarantaine à l’étranger. Le gouvernement chinois a pris des mesures importantes pour éviter la disparition de cette espèce : création de réserves (4 en 1960, 67 en 2017) et lutte contre le braconnage.
Cependant des menaces sérieuses persistent. Cet animal emblématique, au taux de reproduction faible (tous les trente à trente-cinq ans), reste en danger – et s’avère, à ce titre, classé sur la liste rouge mondiale des espèces menacées établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
La fragmentation de l’habitat est maintenant la principale menace qui pèse sur les pandas, devant la déforestation et le braconnage. La priorité est donc de restaurer leur habitat, en mettant en place davantage de corridors de bambous et en reconnectant les zones isolées. Ceci est rendu difficile par les activités humaines: 319 centrales hydroélectriques, 1 339 km de routes, 269 km de lignes à haute tension, 984 quartiers résidentiels, 479 mines et 25 lieux touristiques, s’étendent sur l’aire de répartition des pandas.
Le changement climatique menace également les bambous et donc les ursidés, comme l’ont montré différentes études scientifiques : les habitats des pandas pourraient disparaître de moitié d’ici 2070 et leur territoires se verraient encore davantage fragmentés et isolés.
Ces différents éléments géo-environnementaux menaçant le panda, symbole national, place la Chine sous le feu des projecteurs quant à ses actions en matière d’environnement. Comme nous l’avons décrit ci-dessus, celle-ci a notamment mis en place des réserves, des couloirs de bambous pour relier les zones d’habitat. Ainsi, grâce à son implication dans la lutte pour la préservation des pandas, la Chine donne l’image d’un pays soucieux de la protection de son environnement mais également d’un pays concerné par le réchauffement climatique et désireux de s’impliquer dans la lutte contre ce dernier, comme on a pu le voir dans sa participation lors de l’accord conclu pendant la COP21 en décembre 2015 à Paris.
En observant la carte, nous pouvons noter que depuis les années 80/90 correspondant à l’ouverture économique de la Chine, les prêts se sont intensifiés et ont changés de finalité. A l’origine davantage politiques, ils deviennent un moyen pour la Chine de renforcer ses relations économiques avec ses partenaires commerciaux stratégiques. En outre, nous observons que les principaux pays de destinations des exportations chinoises ont bénéficié de prêt de pandas, à savoir, les Etats-Unis, Hong-Kong, le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne. De plus, il faut noter que les pays hôtes sont exclusivement des pays développés dits du « Nord » (Etats-Unis, Allemagne, Australie…).
D’un point de vue géo-économique, le passage de la Chine à une économie socialiste de marché initié par Deng Xiaoping, nécessite la mise en place de relations commerciales avec des pays tiers. Dans ce cadre, le prêt de panda, est utilisé par la Chine comme un moyen de développer ou de renforcer des liens économiques stratégiques avec certaines nations.
Ces pays sont, comme nous l’avons dit précédemment, essentiellement des pays développés, ayant une assise financière conséquente permettant d’assumer l’investissement que représente l’accueil d’un panda. Le don ayant cédé sa place au prêt, il s’agit donc d’une location dont les pays hôtes doivent s’acquitter et qui correspond à un million de dollars par an environ. Cet argent est reversé au centre de protection du Sichuan. Le contrat exige aussi du zoo la construction d’une infrastructure spécifique, avec des décorations chinoises… Ce qui permet par la même occasion de contribuer à la diffusion de la culture chinoise.
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