Propagande et arts totalitaires en URSS
Commentaire d'oeuvre : Propagande et arts totalitaires en URSS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MarquesR • 14 Janvier 2020 • Commentaire d'oeuvre • 1 547 Mots (7 Pages) • 804 Vues
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Le communisme, étant à l’origine une idée née du célèbre écrivain et politicien allemand Karl Marx au milieu du XIX° siècle, ne se développe qu’au début du XXe siècle, suite à l’écrasement social et économique de toute l’Europe, en raison de la Première Guerre Mondiale. Ce mode d'organisation sociale gagne premièrement les différents territoires des Tsars jadis, cet immense pays qu’est la Russie. Par la suite, après la révolution de 1917, puis la mort de Lénine, Joseph Staline reprend le commandement suprême de l’Etat en 1927. Il instaure un régime totalitaire fondé sur la doctrine communiste. La Russie comptant un taux d’analphabétisme extrêmement important, Staline doit, par conséquent, mener une propagande efficace et accessible à tous : il est contraint à faire passer ses messages à travers des photographies, des affiches ou encore des films révolutionnaires. A cet époque, les artistes sont entièrement mis au service du régime et doivent être syndiqués et être membre du parti communiste.
Un aperçu des différents axes de la propagande de Staline est étudié dans ce travail, autrement dit, la manière dont le nouveau régime soviétique va-t-il mettre en scène son message politique grâce à l’affiche, la photographie et la cinématographie.
Les soviétiques sont soumis à une propagande permanente qui utilise tous les moyens de communication. Un des moyens de propagande privilégié en URSS est l’affiche. Elle est conçue pour être lue rapidement et comprise facilement. L’affiche a pour but de convaincre du bienfondé de la politique menée par Staline, de participer au développement du culte de la personnalité de Staline présenté en chef bienveillant et de rassembler le peuple autour du régime stalinien, sous peine de s’exposer à de graves sanctions. L'Etat recourt également à la propagande pour glorifier le pays et montrer que le communisme stalinien est supérieur au capitalisme. La propagande, à travers les affiches, est une arme efficace pour faire germer l’idée imposée à la population.[pic 2]
Par exemple, l’affiche ci-contre présente le rôle central de la figure de l’ouvrier et du paysan dans la révolution. On y remarque également l’opposition entre capitalisme et le communisme. Les ouvriers et paysans, armés de la faucille et du marteau guident une manifestation révolutionnaire. Ils occupent une position centrale sur l’affiche. Ils marchent sur les symboles du capitalisme : sacs remplis d’argent, la couronne des tsars, l’aigle impérial, … La population paraît heureuse et déterminée. Cette affiche a été éditée pour la fête du travail, afin de célébrer la révolution russe d’octobre 1917 où les bolcheviques ont pris le pouvoir. Dès lors, les prolétaires sont au cœur du régime et doivent guider le peuple. Ces derniers sont armés de la faucille et du marteau, symboles du communisme. Le peuple marche sur « les ruines du capitalisme » montrant que cet ancien système s’est effondré sous la pression du peuple.[pic 3]
La majorité des affiches de propagande stalinienne appartiennent au courant artistique appelé le « réalisme socialiste ». Ce dernier désigne l’art officiel de l’URSS et des démocraties populaires. L’intérêt de ce courant est de créer un art compréhensible pour le peuple, dans le but de glorifier les révolutions russes, le prolétariat, les dirigeants communistes et les valeurs soviétiques. C’est un art de propagande, totalement contrôlé, au service du régime soviétique.
Au final, en raison des affiches de propagande, le peuple se fait « embrigader » par l’Etat. Chacune d’elles ont leur particularité mais aboutissent à la même idée : le patriotisme et l’idolâtrie du chef gouvernant le pays.
De nouveaux supports de propagande sont également utilisés, comme par exemple la cinématographie. En 1919, le cinéma est nationalisé par Lénine car il doit instruire les masses et les rallier à l’idéologie communiste. Sergueï Mikhailovitch Eisenstein (1898-1948) met son talent de réalisateur au service du régime. Ses quatre films muets sont tous consacrés à la gloire du régime communiste. La grève (1924) et le Cuirassé Potemkine (1925) racontent les luttes contre le pouvoir tsariste. Octobre (1927) est une reconstitution de la révolution de 1917 et La Ligne générale (1929) exalte la mise en œuvre de la politique agricole de Staline.
Egalement réalisé par le grand réalisateur Eisenstein sous les commandes des autorités staliniennes, Alexandre Nevski est conçu à l’origine comme un film épique de propagande contre l’expansionnisme nazi. Le contexte du film se déroule au XIIIe siècle. La Russie subit l’invasion des Teutons, qui prennent la ville de Pskov. La ville libre de Novgorod organise la résistance et installe le prince Alexandre Nevski à la tête du mouvement patriotique face à l’envahisseur. Nevski parvient à réunir le peuple russe et à soulever une armée populaire qui rencontre les troupes teutonnes sur le lac Tchoudsk. Les Teutons, pourtant plus organisés et mieux armés, sont vaincus, et Nevski entre triomphalement avec ses troupes dans Pskov libéré pour fêter la victoire. Ce film propagandiste est pourvu de beaucoup de procédés filmiques qui ne sont pas innocents. Au contraire, ils consistent à mettre en valeur les idées fondamentales du communisme, et dans ce cas-là, Eisenstein cherche à allumer au fond de chaque russe un élan patriotique dans le but d’amener le peuple à rejeter farouchement l’envahisseur nazi à l’image du prince Alexandre Newski qui rassembla toutes les communautés des provinces russes pour défendre leurs terres contre les envahisseurs teutons.[pic 4][pic 5]
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