L'Europe entre les Deux Grands pendant la guerre froide

LOZACHMEUR Solène, ECS1

L’Europe entre les 2 grands pendant la guerre froide

Suite à la deuxième guerre mondiale, 2 superpuissances en sortirent vainqueurs en 1945 : les Etats-Unis et l’URSS. On assiste, dès cette victoire, à de terribles tensions et à de fortes confrontations idéologiques et politiques entre les 2 grands. Baruch, financier penseur, sera donc le premier à employer le terme de « Cold War », qui sera repris par Truman en 1947, pour décrire une guerre froide (1947-1991) opposant, de manière large, les régimes communistes (URSS, Bulgarie, Roumanie, …) et les régimes non-communistes (Etats-Unis, France, Angleterre…), sans conflit armé direct. Cette guerre froide est tout d’abord une confrontation idéologique, avec une peur du communisme vu de l’ouest (période de Maccarthysme) et une peur du libéralisme américain, vu de l’est ; c’est également une guerre culturelle, sociale, … c’est-à-dire que cette guerre a touché à tous les domaines, jusqu’à la conquête de l’espace ; elle a donc été une guerre totale. On voit un monde bipolaire qui est en train de se dessiner. On aurait pu penser que cette guerre froide se soit terminée en 1962, lorsque les 2 grands ont renoué le dialogue avec le téléphone rouge et surtout lorsque la peur d’une 3ième guerre nucléaire imminente était présente, mais c’est bien en 1991, lors de l’éclatement de l’URSS, que la guerre froide se termina. L’Union soviétique perd alors toutes ses bases, comme l’Asie, les Pays-Baltes, l’Ukraine et la Biélorussie, entres autres. Lors de cette guerre froide, l’Europe y était au cœur car après la 2ième guerre mondiale, c’est l’année zéro pour elle, perdant toute possibilité d’exercer une suprématie, qui doit alors se reconstruire. Les superpuissances y voient par là une éventuelle chance d’étendre leur influence. L’Allemagne en est d’ailleurs la preuve lorsqu’elle fut divisée en 2 parties : la RFA côté ouest et la RDA côté est. L’Europe sera donc le terrain d’affrontements dans cette guerre froide, ce qui va d’ailleurs être prouvé par le discours de Fulton, prononcé par Churchill en 1946, dénonçant le « rideau de fer » qui s’est abattu sur le continent, séparant est et ouest, du fait de l’expansionnisme soviétique. Nous allons donc nous demander en quoi le continent européen a été un enjeu essentiel dans la rivalité ouest-est.  Tout d’abord, nous allons voir comment la guerre froide s’est mise en place en Europe, ensuite comment l’Europe a pu avoir un statut d’émancipation et de soumission vis-à-vis des deux blocs, puis pour finir, comment l’Europe s’est sorti progressivement de cette guerre idéologique.

L’Europe devient le théâtre de la rivalité, qui oppose les 2 grands puissances, qui va progressivement la diviser en deux. L’année 1947 est très importante pour le continent européen car elle prouve qu’il y a deux blocs qui se façonnent. C’est, en effet, l’année de la rupture en Europe car c’est là que l’on va s’intéresser à la modification des frontières européennes. On devait se mettre d’accord sur la frontière Oder Neisse, qui suit pour l’essentiel le cours de l’Oder et de son affluent, la Neisse et qui se situe entre l’Allemagne et la Pologne. Ces 2 fleuves étaient l’exemple parfait de la rivalité ouest-est, avec l’Oder qui était un fleuve occidental et la Neisse qui était un fleuve oriental car les américains voulaient que la frontière soit sur leur fleuve et les soviétiques la voulait sur le leur. Egalement, pendant cette année, il y avait des débats sur les zones d’occupation. Les soviétiques ne voulaient pas que les français aient quelque chose car pour eux, les français étaient inexistants et étaient des perdants de la guerre. Les vainqueurs de la guerre se sont donc vu attribuer des zones selon leur préférence : les anglais étaient au nord-ouest, pour être au plus près de la mer, les américains étaient au sud-est pour être au plus près de l’avancée soviétique, les français étaient au sud-ouest pour essayer de récupérer des territoires sur l’Allemagne et les soviétiques étaient au nord-est pour être au plus près du bloc communiste. C’est aussi dans cette même année que l’expression « rideau de fer », prononcé par Churchill en 1946, a été entendu aux Etats-Unis. C’est donc de là que vient la doctrine Truman, qui était d’abord relative à la Grèce car depuis 1945, ce pays était en pleine guerre civile entre les monarchistes et les communistes ; la Grèce ne devait surtout pas tomber entre les mains des communistes, pour les américains. Ce qui va encore plus être scindant pour l’Europe est que cette doctrine est la base de la politique des Etats-Unis contre le bloc communiste, qui marque la fin de son isolationnisme. Cela représente la volonté d’aider les pays en difficultés, ce qui va donner le plan Marshall : c’est une aide financière proposée à l’ensemble des pays européens pour leur reconstruction. L’URSS va alors refuser cette aide et va également contraindre l’Europe de l’est, de l’autre côté du rideau de fer, à faire de même ; pour contrer les Etats-Unis, elle va formuler la doctrine Jdanov qui se pose comme un exemple et un défenseur de la liberté.  La Guerre Froide et l’affrontement idéologique commencent alors. L’Europe est divisée en deux car sa partie ouest accepte le plan Marshall ; l’implantation de la guerre froide sur ce continent est alors vérifiée.
   L’Allemagne est au cours de la Guerre Froide et a une position particulière pour plusieurs raisons : il est d’abord au cœur de l’Europe, entre Est et Ouest et est divisé, comme sa capitale Berlin, en 4 zones d’occupations contrôlées. Les gérants de ces zones sont eux-mêmes divisés en deux camps ayant des idéologies opposées : le communisme (URSS) et le libéralisme (Etats-Unis, France et Royaume-Uni). A l’issue d’une longue dégradation des relations entre ces 2 camps, l’Union Soviétique bloque les voies d’accès terrestre à Berlin-Ouest, qui est décidé par Staline. C’est donc le commencement du blocus de Berlin, en 1947, qui est l’une des premières crises dans la guerre froide, qui montre que les pays européens sont maintenant au cœur de cet affrontement. Pour contrer la décision soviétique, les Etats-Unis et ses alliées ont mis en place un énorme pont aérien, pour résister et pour continuer à vivre. Cette première crise de Berlin montre que l’Allemagne a une importance stratégique et cela va accélérer la division de l’Allemagne en deux Etats indépendants, que vont être la RFA et la RDA. L’Allemagne devient le symbole même d’une Europe plongée dans l’opposition est-ouest et résume parfaitement les principes de la guerre froide, que sont des conflits sans affrontement armé direct.
   Des associations de défense militaire consacrent la division est-ouest de l’Europe. Les deux blocs ont donc, bien sûr, une unité idéologique mais aussi militaire. C’est ainsi, qu’en 1949, fut créé l’OTAN : c’est une organisation politico-militaire, rassemblant de nombreux pays occidentaux tels que la Belgique, les Pays-Bas ou même la France, dont le but est d’assurer une défense commune contre les menaces extérieures ainsi que la stabilité des continents européens et nord-américain. Pour ces pays occidentaux, c’est aussi une chance de se mettre sous le parapluie nucléaire américain. Face à cette alliance, le bloc de l’est réagit avec son pacte de Varsovie en 1955 : c’est une alliance militaire entre la plupart des Etats du bloc communiste, où sont donc regroupés les démocraties populaires qui s’en remettent à l’URSS. Au fil du temps et de l’avancée de la guerre froide, l’Europe est de plus en plus marquée par une séparation idéologique et une rivalité est-ouest, qui a pu se faire à cause de l’anéantissement de l’Europe suite à la 2ième guerre mondiale.

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