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Les pays Africains dans le commerce mondial.

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Par   •  24 Janvier 2015  •  2 126 Mots (9 Pages)  •  1 491 Vues

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Madame Kirti Menon, Secrétaire générale de l’Université,

Membres de la direction,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord remercier l’Unité Développement et leadership de l’Université du Witwatersrand d’avoir organisé cette table ronde. C’est un honneur pour moi de pouvoir débattre avec vous du thème “L’Afrique peut-elle commercer avec l’Afrique”. Votre Université de renom s’est toujours distinguée par son travail académique et son esprit de progrès, et le sujet d’aujourd’hui s’inscrit parfaitement dans ce cadre.

J’aimerais organiser ma présentation autour de trois thèmes: i) la situation actuelle du commerce intra-africain; ii) les causes et les conséquences du faible niveau des échanges intra-africains; iii) les éléments nécessaires à l’accroissement du commerce intra-africain.

SITUATION ACTUELLE DES PAYS AFRICAINS DANS LE COMMERCE MONDIAL

L’Afrique demeure le continent le plus fragmenté du monde, avec 54 pays séparés par de nombreuses frontières. Les échanges entre pays africains sont très faibles puisqu’ils ont représenté, l’année dernière, 10 pour cent du commerce total de l’Afrique. En comparaison, la part des échanges intrarégionaux s’élève à environ 70 pour cent dans l’UE-27, 52 pour cent en Asie, 50 pour cent en Amérique du Nord et 26 pour cent en Amérique du Sud.

La part de l’Afrique dans le commerce mondial est faible elle aussi. Elle s’est élevée à moins de trois pour cent l’année passée. Ce n’est guère surprenant étant donné que les régions les plus intégrées sont aussi les plus compétitives au niveau mondial. La part croissante des pays asiatiques dans le commerce mondial en est la preuve. Alors que les échanges des pays africains avec les partenaires extérieurs, en particulier avec les économies émergentes, s’envolent, les échanges entre pays africains stagnent. L’année dernière, les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique ont été l’Union européenne, l’Asie et les États-Unis.

Le commerce de l’Afrique est exagérément tributaire d’un petit nombre de produits primaires. En 2010, les combustibles et les produits miniers ont ainsi représenté 66 pour cent du total des exportations africaines de marchandises.

CAUSES ET CONSÉQUENCES DU FAIBLE NIVEAU DES ÉCHANGES intra-AFRICAINS

II.1 Causes

Causes historiques: pendant la période coloniale, les économies de la plupart des pays africains étaient destinées à fournir des matières premières à bas prix aux entreprises situées dans les puissances coloniales. Par exemple, le Ghana et la Côte d’Ivoire produisaient du cacao, le Zimbabwe et le Malawi produisaient du tabac, le Kenya et la Tanzanie produisaient du café et du thé. Le système colonial était basé sur une division rigide du travail, sans spécialisation, sans ajout de valeur ni développement d’une chaîne de production entre les pays africains. Une fois leur indépendance acquise, les pays africains n’ont pas réussi à régler ce problème. Les produits exportés et les marchés d’exportation se sont très peu diversifiés. L’indépendance politique ne s’est pas accompagnée d’une indépendance commerciale ou économique, et la structure du commerce héritée de l’époque coloniale est restée en grande partie inchangée.

Des infrastructures inadaptées: les infrastructures mises en place pendant la période coloniale étaient tournées vers l’extérieur et il n’existait quasiment aucun réseau interne permettant les échanges entre pays africains. La bonne nouvelle est que les dépenses d’infrastructures ont commencé à s’accélérer ces deux dernières décennies, même si ces dépenses ne répondent pas encore aux besoins identifiés. Ainsi, d’après la Banque africaine de développement, les pays africains, qui doivent investir environ 93 milliards de dollars EU par an pour mettre à niveau leurs infrastructures, n’y consacrent que la moitié.

Les obstacles non tarifaires: les pays d’Afrique subsaharienne imposent davantage d’obstacles non tarifaires aux échanges entre eux qu’aux échanges avec des pays tiers. Les efforts visant à harmoniser les règlements techniques et les normes, les mesures sanitaires et phytosanitaires et les règles d’origine ont été timides et n’ont pas permis de réduire le coût de l’activité commerciale. D’après le rapport de la Banque mondiale intitulé “La défragmentation de l’Afrique”, la société Shoprite consacre 20 000 dollars par semaine à l’obtention des permis d’importation nécessaires pour distribuer de la viande, du lait et des produits végétaux dans ses magasins en Zambie. Chaque camion de Shoprite traversant avec son chargement une frontière à l’intérieur de la CDAA peut devoir présenter jusqu’à 1 600 documents. L’Afrique est sans doute le continent où le coût de l’activité commerciale est le plus élevé: l’expédition d’un conteneur qui coûte environ 900 dollars depuis l’Asie du Sud-Est revient, depuis l’Afrique, à près de 2 000 dollars. De même, l’importation d’un conteneur qui coûte 935 dollars depuis l’Asie du Sud-Est revient, depuis l’Afrique, à près de 2 500 dollars.

II.2 Conséquences

Des investissements et une compétitivité faibles: compte tenu du faible niveau des échanges intra-africains et du coût élevé de l’activité commerciale sur le continent, l’Afrique a été laissée pour compte par les investisseurs étrangers, bien que plusieurs études aient montré que les retours sur investissement étaient beaucoup plus importants en Afrique qu’en Asie ou en Amérique latine. L’année dernière, l’Afrique a attiré moins de 5 pour cent des flux d’IED mondiaux. Alors que la Chine a attiré 124 milliards de dollars d’IED, les pays africains n’en ont attiré que 52 milliards de dollars.

Une grande vulnérabilité aux chocs extérieurs: étant fortement tributaire du commerce avec le monde extérieur, l’Afrique est très vulnérable aux chocs extérieurs. Surexposée aux marchés européen, américain et japonais, l’Afrique a subi les conséquences de la récession qui a frappé ces pays. La demande pour ses exportations a chuté, ce qui a nui à ses perspectives de croissance.

Des possibilités de croissance et de développement non exploitées:

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