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Cours famille histoire moderne

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Par   •  21 Novembre 2020  •  Cours  •  2 445 Mots (10 Pages)  •  530 Vues

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          Fin du chapitre c) intitulé "La fratrie face à la succession» : quel est le sort réservé aux filles? Dès le XIe siècle, au sein de l'aristocratie domine la règle de "l'exclusion pour cause de dot" (exclusio propter dotem), laquelle se diffuse également et rapidement dans les milieux non-nobles.
A la fin du Moyen Âge, les pères soulignent dans leur testament que les filles ont déjà obtenu leur part en dot et ainsi elles ne peuvent aspirer à recevoir une partie de l'héritage.
Au cas où les filles sont mineures et célibataires, elles ne reçoivent donc aucune dot, mais le testateur stipule dans l'acte notarié (testament) l'attribution d'une dot, en précisant formellement que celle-ci est effectuée en contrepartie de l'exclusion ("de sorte qu'elle [la fille] ne puisse rien demande d'autre").
Dans le cas d'une fratrie mixte, c'est le plus souvent le garçon qui se voit attribuer la part la plus importante de l'héritage, quel que soit du reste son ordre de naissance et même dans des systèmes de succession égalitaire, le frère recevant des terres (maintien du lignage) et la fille des biens meubles (qui équivalent à la dot). Cependant, dans le cas où les filles n'ont pas de frères vivants, lorsque le père décède, elles accèdent à l'héritage sans difficulté, et, dans le cas de plusieurs sœurs ("sororie"), chacune hérite de façon égalitaire.              

"Veuvage et remariage"

Partie I : Veufs et veuves dans l'ancienne France

Le Mariage est un contrat nous l'avons vu, le mariage est un moment important à l'époque moderne. Se marier c’est s'engager devant Dieu pour la vie, le divorce n'étant pas envisageable dans les sociétés d'autrefois. Seule la mort de l'un des conjoints permet de dissoudre l'union conclue. Le mariage est vécu comme un contrat qui rassemble deux individus destinés à vivre ensemble. Cette vie commune dure quelques : en raison des aléas démographique et de la mortalité, de nombreuses familles sont défaites et amenées à se recomposer.  
a) Durée de vie commune.
On constate à cet égard que, dans les campagnes du Bassin parisien, la durée moyenne de vie commune, au XVIIe siècle, se situe entre 15 et 20 ans.
Dans l'ensemble du territoire français, la durée moyenne de vie commune des époux se situe à 18 ans environ entre
1650 et 1679, un tiers des unions étant brisé avant le 10e anniversaire de mariage ; et un quart durant plus de 30 ans.
Entre 1740 et 1749, sur 100 couples formés à l'âge de 25 ans :

  1. 75 célèbrent leurs noces de bois (10 ans)
  2.  51 célèbrent leurs noces de porcelaine (20 ans);
  3.  A peine 2 couples célèbrent leurs noces d'or (50 ans).

En début d'union, nombreuses sont les femmes qui meurent en couches, mais, une fois les 40 ans atteints, la surmortalité concerne plutôt les hommes, sans doute fragilisés par une vie marquée par des travaux pénibles.
Aussi les sociétés de l'époque moderne voient un nombre élevé de veuves.

La part des veuves est le plus souvent importante que celle des veufs : aux XVIIe et XVIIIe siècles, on constate que 63% des unions sont brisées par la mort du mari à Crulai et 56% à Tourouvre-au-Perche.

De façon générale, malgré la fin des grandes crises démographiques et parfois grâce à une amélioration des conditions de vie (ce qui permet un allongement de la durée des unions au XVIIIe siècle), les familles courent le plus souvent le risque de se trouver bouleversées par la mort de l'un des conjoints.

Par exemple, avant la Révolution, on sait qu'un couple sur cinq est brisé avant dix ans de mariage ; et 38% au-delà de trente ans.

b) Un marché matrimonial des remariages.

Les unions entre célibataires constituent la norme à l'époque moderne. Toutefois, il existe un marché matrimonial des remariages

Ce marché matrimonial représente : 26,3% à Crulai en 1674-1742

A Paris, au XVIIIe siècle, 11% des mariées sont des veuves, et 17% des mariés sont des veufs.
Cependant, il convient d'indiquer que leur ventilation est déséquilibrée. En effet, les mariages entre
un veuf et une célibataire sont les plus fréquents, beaucoup plus que les mariages entre une veuve et un célibataire, ou entre deux veufs

 Selon le droit civil ou le droit canonique, rien ne s'oppose au remariage, puisque le décès du conjoint libère de l'engagement pris lors du précédent mariage.
Néanmoins, pendant longtemps, les secondes noces ont été
mal perçues par l'Eglise, ce qui explique que, encore au XVIIIe siècle, des prêtres du sud de la France aient refusé de bénir l'union des remariés après l'échange des consentements.
Il convient aussi d'ajouter que leur fréquence provoque des tensions sur le marché matrimonial.
Les veufs, en effet, deviennent des concurrents pour les célibataires jeunes, lesquels se voient obligés à conclure des mariages tardifs.
Les jeunes célibataires estiment que les remariages remettent en cause leurs possibilités d'établissement, surtout lorsqu'un veuf ou une veuve s'unit à un/une célibataire.
On ne s'étonne pas, en conséquence, que les secondes noces fassent naître des manifestations d'hostilité qui s'expriment à travers le
charivari, lequel se caractérise le plus souvent par des tapages nocturnes auxquels prennent part les hommes jeunes. Ces charivaris sont propices à la transgression et au défoulement ; ils mettent en lumière l'attachement de la communauté à une certaine morale sexuelle et familiale. Mais ils débouchent souvent sur des actes violents.

Charivaris : Bruit tumultueux de huées, de sifflets, de casseroles et d'autres objets, que l'on faisait jadis devant la maison de ceux dont on désapprouvait la conduite

A cet égard, l'Eglise condamne les charivaris qualifiés d'immoraux.
Et l'Etat, de son côté, redoute toujours des troubles à l'ordre public.
L'Eglise et l'Etat ont combattu les charivaris, mais ceux-ci sont restés vivaces.
Malgré les débordements provoqués par les charivaris, de telles manifestations n'ont jamais pu empêcher la conclusion de secondes noces, lesquelles sont une pratique ordinaire, banale dans le monde rural tout comme dans le monde urbain.
Ces unions, ces remariages, pour critiquées qu'elles puissent être, ont permis, à la fin d'une crise de mortalité, aux familles brisées par la mort de l'un des conjoints, de se recomposer.
Même les jeunes célibataires ont pu trouver, après de telles crises démographiques, la possibilité de fonder une famille.

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