Peut-on résumer la diversité des partis politiques français par l'idée de « gauche » et de « droite » ?

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Les termes de « gauche » et de « droite » viennent de Grande Bretagne. A la Chambre des Communes, les royalistes se plaçaient sur les sièges de droite et les autres sur ceux de gauche. En France, dès 1789, à l'Assemblée Constituante (9 juillet 1789), les membres de l’assemblée adoptent la disposition gauche-droite britannique : la majorité du clergé et de l’aristocratie à droite et le Tiers-Etat à gauche. Mais la notion de gauche et droite qui permet de situer un parti par rapport à sa ligne politique est une construction progressive datant de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au XXe siècle. On peut se demander si, encore actuellement, on peut  résumer la diversité des partis politiques français par l'idée de « gauche » et de      « droite » ?

Il est vrai qu’en prenant une vision quelque peu simplifiée de l’échiquier politique français, on peut considérer que les partis politiques peuvent être classés dans deux camps opposés : la Droite et la Gauche. D’ailleurs, plus de deux tiers des électeurs français s’identifient toujours politiquement par les termes « gauche » et « droite », d’après un sondage du Nouvel Observateur en 2009.

L’opposition entre ces deux camps se voient clairement à travers, par exemple, les programmes durant les campagnes présidentielles. Elles reposent sur sept points majeurs :

• le rôle de l’Etat ou de la collectivité 
• l’assistance aux personnes en difficulté : Faut-il ou non mettre en place une mesure d’ordre général ou des aides au cas par cas ? La gauche répond une mesure générale et la droite l’aide au cas par cas.
• l’organisation de la vie (35 heures, retraite à 60 ans … ) : Chacun doit-il être maître de celle-ci ou la Société doit-elle s’en charger par la loi ? A cette question, la droite répondra « oui » à la première alternative et la gauche « oui » à la seconde.
• la responsabilité vis-à-vis de la Société : Doit-on sanctionner la personne qui a commis une faute ou examiner sa faute dans son contexte ? La réponse de droite est de privilégier la sanction pour son exemplarité. La réponse de gauche est de privilégier les mesures éducatives plutôt que la répression.
• la politique d’immigration : La France doit-elle ouvrir ses portes aux populations qui souhaitent la rejoindre ou fermer ses frontières ? La droite est pour cette dernière alternative quand la gauche penche plutôt pour la première.
• le droit du travail : Le droit de grève doit-il prendre le dessus sur les droits de l’usager ? La gauche estime que le droit de grève est indéniable mais la droite réclame le service minimum.
• enfin l’évolution des mœurs : Faut-il autoriser le mariage homosexuel ? A cette question, la gauche est d’accord, la droite refuse.

On pourrait encore trouver de nombreux sujets de discorde entre les deux camps politiques, mais ces sept thèmes illustrent bien les deux réponses possibles aux questions susceptibles de faire évoluer notre société. En général, on considère la gauche comme progressiste et plutôt favorable aux changements sociaux. Par opposition, la droite est plutôt conservatrice, attachée aux traditions et généralement défavorable à l’évolution sociale.

Mais, pour être exact, mieux vaudrait dire « des droites » et « des gauches » et non pas une gauche et une droite. On distingue, en effet, deux droites : la « droite autoritaire » représentée par les partis extrémistes comme le Front National et la « droite libérale » : UMP (Union pour un Mouvement Populaire). La gauche est, elle aussi, divisée en plusieurs tendances : les sociaux-démocrates et les socialistes avec des partis comme le PS (Parti Socialiste), les communistes représentés par le PCF (Parti Communiste français) et les extrémistes, en particulier trotskistes comme la LO (Lutte Ouvrière).

Au fil du temps, l’échiquier politique s’est complexifié. Depuis 2007, le paysage politique français est composé d’un nouveau « membre » : le centre. Cette « troisième voie » est composée de deux principaux partis de centre : le Nouveau Centre (NC) qui a rejoint l’UDI (Union des Démocrates et Indépendants) en septembre 2012 et surtout le MoDem (Mouvement Démocratique) dirigé par François Bayrou. De plus, on assiste à une « gauchisation » de la droite et une « droitisation » de la gauche. Ce phénomène rend de plus en plus flou le paysage politique et la frontière entre la droite et la gauche pour les électeurs.

Certes le clivage gauche-droite en France est encore d’actualité. Mais résumer le paysage politique français en Droite et Gauche est une vision simplifiée, bipolaire. On ne « garde » que l’essentiel, c'est-à-dire les partis les plus importants. L’organisation de la vie politique actuelle suit ce clivage gauche-droite. Elle se focalise donc autour des pôles dominants, aussi appelés les « Quatre Grands » ou « la bande des quatre », comme le disait Jean-Marie Le Pen. Ce groupe, composé du  Parti Socialiste (PS),parti de l’actuel président de la République François Hollande, et du PCF (Parti Communiste Français) pour la Gauche, et de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire ) et le FN (Front National) pour la Droite, regroupe la majeure partie des opinions politiques de la population française (plus de 75% des votes au premier tour de l’élection présidentielle 2012).

Les partis politiques se différencient tout d’abord par leur appartenance à un bord politique : la gauche ou la droite. Mais on remarque de nombreuses différences entre les partis d’un même bord. D’abord, ce que l’on pourrait qualifier leur « degré d’adhésion ». On sait, en effet, qu’aux extrêmes de chaque bloc politique, les idées politiques ne sont pas les mêmes, voire sont complètement différentes. On ne peut, par exemple, pas comparer, la politique de l’UDI (Union des Démocrates et des Indépendants), parti du centre droit présidé par Jean-Louis Borloo, avec celle menée par le parti extrémiste, dirigé par Marine Le Pen, du Front National (FN). Ces deux partis s’opposent par les différents buts. Le FN souhaite protéger la souveraineté nationale et à lutter fermement contre l’immigration, tandis que l’UDI mène une politique démocrate-chrétienne. Il en est de même à gauche avec la Lutte Ouvrière (LO) qui estime nécessaire le remplacement de la société capitaliste par une société communiste, avec mise en commun et contrôle démocratique par l’ensemble de la population des capacités de production et d’échange dont dispose l’humanité pour assurer tous ses besoins et le Parti Radical de Gauche (PRG) de centre gauche sociolibéral.

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