L’agriculture et le commerce extérieur en France au 18ème siècle
Dissertation : L’agriculture et le commerce extérieur en France au 18ème siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tamara Bourguignon • 8 Mars 2020 • Dissertation • 1 100 Mots (5 Pages) • 690 Vues
« [...] L’agriculture [fut l’art] dont l’invention produisit cette grande révolution [...]» - Jean-Jacques Rousseau
Les pratiques agricoles n’ont guère varié dans leur essence, depuis le Néolithique jusqu’au 18ème siècle. Toutes les grandes inventions techniques qui sont intervenues tel que l’invention de la charrue vers 3000 av JC ont simplement facilité le travail des hommes sans jamais en modifier profondément les procédés de culture. Ainsi, les produits cultivés et les modes de culture sont restés très longtemps traditionnels. Avec la Révolution industrielle qui se manifeste en Europe par des signes précurseurs dès le 17ème siècle et qui se répand jusqu’au 19ème siècle, on assiste également à une révolution agricole. Nous verrons donc comment l’agriculture et le commerce extérieur se sont développés dans la France du 18ème siècle? Pour cela, nous évoquerons dans une première partie, le développement de l’agriculture, puis, dans une seconde partie, les conséquences de ce développement agricole sur le commerce extérieur.
Avant le 18ème siècle, la France était majoritairement paysanne ; elle reposait sur une culture archaïque et traditionnelle. A partir du 18ème siècle, on assiste à une modernisation de l’agriculture qui se développe sous l’influence du mouvement des enclosures. Littéralement, une enclosure est une parcelle enclose d’un muret, elle s’oppose donc par définition aux champs ouverts, où chaque paysan pouvait faire paître librement ses bêtes. Elle nuit alors aux plus pauvres qui auront des difficultés à nourrir leurs bêtes au profit des grands propriétaires. Cette pratique se développe sous l’impulsion des physiocrates qui prônent le droit à la propriété privée. Ce mouvement la conséquence d’un long processus de mutation du système agraire qui s’est d’abord développé en Angleterre puis s’est étendu en Europe. Très vite, la jachère qui la dernière partie du système triennal où l’on nettoie et prépare les sols pour accueillir les futures cultures, va apparaître comme inhérent au nouveau développement de l’agriculture. Son recul va alors permettre de créer de nouveaux assolements mais aussi des prairies artificielles (luzernes et trèfles). Ces dernières vont permettre au sol de se reconstituer en azote car la cultures des blèdes est très nocive pour les sols. Les grandes découvertes vont bouleverser le monde agricole par la diversification des produits qui vont être cultivés. Elles sont notamment permises par Christophe Colomb, qui de ces voyages a ramené de nombreux plants comme celui de la pomme de terre. Ce légume a longtemps souffert d’une mauvaise image auprès des Français qui la considéraient comme la nourriture des pauvres. A partir de 1781, au moment où l’apothicaire Parmentier va présenter à Louis XIV un rapport sur ces bienfaits, la pomme de terre va être cultivée en masse en France. Si jusque là, l’agriculture française était surtout vivrière et céréalière, le développement de l’élevage va s’imposer comme un des piliers de la modernisation agricole. Son développement passe par la spécialisation de l’élevage (distinction entre boeufs pour le lait, pour la boucherie ou pour la traction), mais aussi par l’amélioration de l’hygiène et des soins vétérinaires (création de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort en 1765). La modernisation de l’agriculture passe surtout par un point crucial qui est la modernisation des outils agricoles, le fer remplace peu à peu le bois et les pratiques vont être de plus en plus performantes.
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