La guerre d'Algérie 1ère ES

Chapitre 8 : La décolonisation, exemple de l’Algérie

Décolonisation = fait majeur de la 2ème moitié du XXème siècle.

2nde guerre mondiale = déclin des puissances coloniales de la France et du Royaume Uni.

Les liens entre la France et l’Indochine sont rompus, mais pas avec le Maghreb.

Il y a un développement et une radicalisation des mouvements nationalistes.

L’indépendance des peuples colonisée peut se faire pas 2 processus :

• Accords négociés → Maroc et Tunisie en 1956.
• Guerres et conflits armés → Algérie (1954-1962).

Comment une France -réticente et divisé- finit-elle par se résigner à reconnaître en 1962 l'indépendance de l'Algérie ?

I Les origines du conflit

1. L’Algérie, un cas particulier dans l’empire français

• Conquête de 1830 par Charles X : Algérie = seule colonie de peuplement de l’empire français et la plus ancienne.
• Elle est sous l’autorité de la métropole, formée de 3 départements  → elle dépend du ministère de l’intérieur et pas du ministère des colonies.
• Il y a 9 millions d’Algériens et 1 million d’européens.
• Inégalités sociales et politiques très fortes → richesses accaparées par la minorité d’européens.
• Inégalités scolaires représentatives : 20% des jeunes musulmans sont scolarisés dans le primaire contre 100% jeunes français.

1. Les premiers mouvements nationalistes avant la 2de guerre mondiale

• Jusqu’en 1936 : majorité d’intellectuels algériens de culture française nient l’existence d’une nation algérienne.
• Développement des jeunes algériens de Ferhat Abbas → Manifeste du peuple algérien (1943)
• L’étoile Nord-Africaine est créée par  Messali Hadj → Un homme politique algérien qui dirige la première organisation indépendantiste.
• Le Front populaire élabore un projet afin que 25 000 musulmans obtiennent la nationalité française, les colons blancs refusent → Projet Blum-Violette → perspective d’une Algérie indépendante.

1. Les premières émeutes et le début du conflit

• 8 mai 1945 : violentes manifestations nationalistes à Sétif et Guelma : une centaine d’européens sont assassinés → émeutes réprimées par un bain de sang (entre 5000 et 25 000 morts).

Ce massacre est ancré dans l’histoire algérienne et renforce l’unité nationale algérienne.

• IVème république veut faire des réformes mais manque d’énergie → Statut de 1947 déçoit : autant de siège à l’assemblée algérienne pour les algériens que pour les colons.
• L’insurrection commence le 1er novembre 1954 (toussaint rouge) → trentaine d’attentats avec + de 70 bombes contre postes militaires et policiers.
• Le même jour : création du FNL par Ben Bella → réaction de P. Mendes France immédiate : il refuse l’indépendance et envoi des troupes.

II La « guerre sans nom »

2.1 La lutte de libération

• Le bras armé du FNL est l’ALN : l’ALN progresse lentement dans les campagnes→ elle utilise la technique de la guerria et du terrorisme pour lutter contre les colons français.
• A partir de 1956, le FNL commence à s’implanter dans les villes et commet des attentats contre les européens (surtout à Alger).
• FNL commence à bénéficier d’un soutien international → Nasser/Maroc/Tunisie
• Algérie devient problème internationale : E-U ont peur qu’elle tombe dans le giron soviétique et vote une motion de résolution du problème algérien.
• En 1954, dans le contexte de la crise du canal de Suez, la France en profite pour arrêter Ben Bella.

2.2 La pacification

• L’armée française a pour mission la pacification avec un maintien de l’ordre et un quadrillage du territoire → En 1956 Guy Mollet envoie donc les réservistes et les soldats du contingent : 400 000 hommes.
• En 1957 le général Massu dirige la bataille d’Alger → objectif = chasser le FNL d’Alger. Les parachutistes quadrillent la vieille ville.
• France est supérieure : + d’hommes, + de moyens, + d’influence.
• La France gagne militairement mais est en train de perde la guerre militairement et politiquement.

2.3 La violence de la guerre, l’enlisement et la crise politique

• Opinion publique commence à connaitre la vérité sur les violences de la guerre : villages entiers détruits et déplacés, torture remis en place avec loi d’urgence en 1955 → Dénoncée par intellectuels et presse mais censure très forte.
• Question algérienne au cœur de la campagne de 1955.
• Violence est aussi algérienne : les attentas → La guerre devient la « guerre sale ».
• Conflit s’enlise avec des cycles de violence → Cela débouche sur une crise politique avec la chute de la IVème république : gouvernements de moins en moins puissants face aux émeutes.
• La France est au bord de la guerre civile : René Coty appel le général De Gaulle

III Le dénouement long et douloureux et les conséquences

3.1 Le conflit sous la Vème république

• Sous la Vème république, le conflit dure encore 4 ans : position de De Gaulle évolue → en juin 1958 « je vous ai compris » pour l’Algérie Française.
• En septembre 1958, le FNL créé un gouvernement provisoire de la république algérienne au Caire.
• Au fil des mois De Gaulle comprend que victoire totale est impossible.
• Septembre 1959 : De Gaulle se prononce pour le droit à l’auto-détermination après le retour de la paix → colère des colons qui organisent la semaine des barricades en juin 1964.
• Referendum de Janvier 1961 montre que 75% des  Français et Algériens sont favorables à la fin de la « guerre sale ».
• Des discussions ont lieux entre le gouvernement français et les GPRA.

3.2 La difficile fin du conflit

• Janvier 1951 : droit à l’auto-détermination des algériens approuvé par referendum.
• Négociations continuent avec le FNL mais les 2 parties veulent le Sahara.
• Création de l’OAS par des colons extrémistes → attentats commis en Algérie et en métropole.
• Avril 1961 : les 4 généraux tentent un putsch à Alger pour mettre fin au conflit et maintenir l’Algérie française.
• De Gaulle décide d’appliquer l’article 16 pour s’octroyer les pleins pouvoirs.
• Violence continue : police française se livre à une « ratonnade » après avoir dispersé une manifestation du FLN à Paris.
• Accords d’Evian signés le 18 mars 1962 → Indépendance de l’Algérie avec un cessez le feu immédiat.
• Le 8 avril un referendum ratifie les accords en métropole puis le 1er juillet en Algérie.
• Ben Bellah qui a été libéré en mars 1962 devient président mais le climat de violence continue avec des attentats de l’OAS (Petit Clamart).  

3.3 Le bilan et l’enjeu de la mémoire

• Bilan très lourd : 25 000 français sont morts et entre 400 et 500 000 algériens.
• Nombre de victimes civils algériennes minimisé par la France tandis que l’Algérie l’exagère pour illustrer le martyr du peuple algérien.
• Le problème des pieds noirs se présente : « les valises ou le cercueil » → Ils sont 900 000 à revenir en France.
• Il y a aussi le problème des harkis → les algériens musulmans servant comme auxiliaire dans l’armée française : ils sont 200 000. Ils subissent les représailles du FNL et sont mal accueillis par la France.
• La « sale guerre » a marqué tout une génération puisque 2 millions d’appelés ont été embarqué.
• « Guerre d’Algérie » pour les français/ « Guerre de libération ou d’indépendance » pour les algériens.
• Film R.A.S d’Yves Boisset (1973) longtemps censuré en France.

...