L'imprimerie en France à la Renaissance
Dissertation : L'imprimerie en France à la Renaissance. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar DovaNem • 30 Avril 2021 • Dissertation • 5 347 Mots (22 Pages) • 929 Vues
Introduction 3
I) Une invention gagnant la France3
A) L’invention de Gutenberg : une innovation majeure 3
B) Les normes de l’imprimerie. 4
C) L’influence de l’humanisme et du pouvoir royal sur l’usage des langues 7
D) Où imprime-t-on ? Les centres d’impressions du royaume de France7
II) Un privilège d’impression institutionnalisé et contrôlé 9
A) Les privilèges d’impression 9
B) Des imprimeurs contournant les privilèges d’impression : l’exemple religieux 10
C) Imprimerie et pouvoir royal 12
Conclusion 14
Bibliographie 15
Annexes16
L’imprimerie est un ensemble de techniques d’impressions permettant la reproduction de signes ou d’images sur un support. Il s’agit généralement d’un texte imprimé sur du papier, aux enjeux divers tels que politiques, religieux, linguistiques, financiers, sociaux, économiques, techniques ou culturels[1]. L’imprimerie connut des innovations majeures au cours de la Renaissance. Celle-ci débuta en France à la fin du XVe siècle pour finir à la fin du siècle suivant. Les dates principalement retenues sont celles de 1470-1570. Cependant, aucun courant artistiques n’a de chronologie fixe ou immuable. Dans ce devoir, il semble plus intéressant de nous concentrer sur une période allant du règne de Charles VIII au règne d’Henri III, soit une période comprise entre 1483 et 1589.
Au cours de ce long XVIe siècle, de multiples bouleversements eurent lieu, qu’ils soient politiques par les nombreuses guerres et l’affermissement de la monarchie française, religieux par l’essor du protestantisme faisant naître de nombreux conflits avec les catholiques, artistiques par la naissance de nouvelles pensées comme l’humanisme. C’est dans ce contexte que l’imprimerie se diffusa dans le royaume de France jusqu’à devenir prépondérante et nécessaire au fonctionnement de la société.
Comment les évolutions politiques, religieuses et culturelles du long XVIe siècle influencèrent la production du livre en France ?
Pour cela, nous allons étudier l’invention de l’imprimerie en elle-même, ses aspects et sa diffusion en France. Puis, nous nous concentrerons sur le contrôle des impressions et des imprimeurs-libraires via la figure religieuse et monarchique.
I) Une invention gagnant la France.
A) L’invention de Gutenberg : une innovation majeure.
En premier lieu, il semble important de revenir sur l’invention de Gutenberg afin de mieux comprendre la révolution que connu le monde du livre. En effet, rompant avec la xylographie, l’invention de Gutenberg marqua une véritable révolution dans la manière de fabriquer le livre. Cela passa par deux innovations majeures : la machine à fondre, fabriquant des caractères typographiques mobiles et la presse à imprimer[2].
Pour fabriquer les caractères typographiques, il fallait passer par un procéder métallurgique et donc, par une machine à fondre. La création d’un poinçon en acier sur lequel on gravait un caractère était la première étape. Il fallait ensuite enfoncer ce dernier dans un métal tendre[3], généralement du cuivre, pour ainsi former une matrice – un moule. Puis, la matrice était placée dans une machine à fondre où le métal en fusion – plomb, étain et antimoine – remplissait cette dernière. Une fois refroidie, le caractère fondu était retiré de la matrice et retravaillé à la main pour lui donner forme parfaite[4]. Ainsi, chaque lettre de l’alphabet, en minuscule et majuscule, était conçue, en plus d’autres caractères tels que la ponctuation, les ligatures, les abréviations, les signes diacritiques[5]. Un nombre réduit de pièces permettait alors une « infinité de combinaisons »[6] et pouvait être réutilisable un nombre incalculable de fois. Cela rompait bel et bien avec l’usage de la xylographie où chaque pièce de bois gravé était à usage unique.
Le compositeur réunit alors chaque caractère par le procédé de « lever la lettre »[7]. Ligne par Ligne, il dispose ces derniers dans un dans le châssis, cadre de bois puis de métal dans lequel était maintenu les caractères[8], afin de former le texte final. Après ce travail de préparation terminé, il fallait enduire les caractères d’une encre grasse, ne collant pas sur les caractères typographiques et « composée d’un mélange de térébenthine, d’huile de noix et de noir de fumée réduit par cuisson »[9]. Enfin, il s’agissait de placer une feuille vierge humidifier sur la forme finale et de la presser à l’aide de la presse à imprimer[10]. Cette dernière, composée d’un platine, plateau mobile permettant d’imprimer la forme typographique sur la feuille[11], était actionnée manuellement. L’impression était alors terminée.
Ainsi, par l’usage de caractères mobiles et via l’utilisation de la presse, Gutenberg changea la manière de faire les livres. Ces derniers pouvaient désormais être conçus beaucoup plus rapidement que par les procédés xylographiques ou copistes.
B) Les normes de l’imprimerie.
Nous avons étudié le procédé de l’imprimerie et sa diffusion dans le royaume de France. Il convient désormais de voir quelle étaient les normes et les règles mises en place sur la production des livres.
Tout d’abord, il faut connaître la composition, le format et la mise en page du support sur lequel les textes étaient imprimés. Nous pouvons constater que le succès de l’invention de Gutenberg repose principalement sur l’utilisation du papier qui se répand en Europe à partir du XIIe siècle[12]. L’essor de l’imprimerie conduit en effet à la multiplication des moulins[13]. La production de papier, dit à la cuve, devient donc une activité importante. Quatre étapes successives peuvent être distinguées : la préparation de la matière première, la fabrication de la pâte, la formation de la feuille et les finitions[14]. L’immense majorité des ouvrages publiés l’étaient donc sur papier[15]. Mais il faut noter la présence d’autres supports comme le parchemin. Il était coutume d’utiliser ces derniers pour l’impression des actes royaux. En effet, ce fut depuis le IXe siècle que le parchemin était le support des actes royaux[16] car la « rédaction sur parchemin était un critère de validité d’un acte royal »[17]. Mais le parchemin était majoritairement employé pour les originaux. Les copies des actes royaux étaient, pour la quasi-totalité, imprimé sur papier entre 1491 et 1559[18]. Enfin, il existait un dernier format : le vélin. Cependant ce support, beaucoup plus onéreux et plus complexe à réaliser est alors rare et réservé à des cas particuliers[19]. C’est le cas par exemple pour des actes royaux d’une importance certaine comme l’ordonnance sur les eaux et forêts de mars 1516, comptant une cinquante de pages, ainsi qu’un tirage de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de quatre-vingts pages[20].
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