Guerre d'Algérie : Comment l’Algérie devient-elle indépendante ?

        L’Algérie est la première grande conquête coloniale française débutée au XIXème siècle. Après une colonisation difficile, la France accorde une place particulière à l’Algérie dans son empire colonial, due à la volonté d’en faire une colonie de peuplement. Considérée comme un prolongement de la métropole, l’Algérie, organisée dès 1848 en trois départements, attire des milliers de colons à qui le gouvernement français octroie des terres. Cette colonie apparaît alors dans la propagande coloniale comme un espace idyllique que la présence française a profondément transformé. Cependant, la réalité de l’Algérie coloniale des années 1930 est bien différente et des mouvements nationalistes se mettent en place progressivement.

Comment l’Algérie devient-elle indépendante ?

Après avoir montré que l’Algérie est en 1954 une colonie qui aspire à l’indépendance, nous verrons comment la guerre va commencer et s’enliser pour déboucher sur  un règlement du conflit difficile et douloureux.

        L’Algérie est en 1954 une colonie de peuplement, c’est à dire que des colons venus massivement de métropole, succèdent aux militaires et s’installent en Algérie.  En 1945, on comptait un million de Français d’origine européenne, les « pieds-noirs »  pour neuf millions d’Algériens. La population européenne numériquement minoritaire exerce ainsi une domination économique, sociale et politique sur la population algérienne. Un code de l’indigénat a été mis en place en 1881 pour contrôler les populations colonisées et prévenir toute rébellion. Le code était constitué d’un ensemble de textes discriminatoires qui privaient les Algériens de l’égalité civique et politique. Les inégalités marquent également la vie économique et sociale. En moins d’un siècle, plus du tiers de l’espace algérien a été enlevé à la communauté musulmane. Pourtant, la masse des petits colons ne s’est pas enrichie car la concentration des terres n’a bénéficié qu’à quelques milliers de familles détenant 85% des terres. La population algérienne musulmane a ainsi subi un très net appauvrissement avec la ruine de nombreux petits paysans contraints de se faire embaucher pour des salaires très bas. Les inégalités se retrouvent également dans l’éducation et le faible taux de scolarisation des enfants musulmans dans le primaire (20% seulement, contre 100% des jeunes français).

Même si quelques hommes politiques en métropole dénoncent régulièrement ces injustices, toutes les tentatives de réformes se heurtent à l’opposition des colons.  De plus, de nombreux Algériens, qui ont combattu pour la France en1914-1918 et en 1939-1945 se considèrent, à juste titre, comme des citoyens de seconde zone. L’occupation du territoire et les inégalités de traitement expliquent la naissance de mouvements nationalistes à l’origine d’une montée de contestation et de la violence au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

        Des mouvements de rébellions qui se transforment rapidement en une insurrection populaire sérieuse.        

        Des manifestations nationalistes ont lieu à Sétif en mai 1945, des violences éclatent et font plus d’une centaine de morts côté français et plusieurs milliers dans la population musulmane. Dès lors l’opposition se radicalise dans la clandestinité. Le 1 er novembre 1954, une série d’attentats (la « Toussaint Rouge » signés du FLN (Front de Libération Nationale) en appelle à l’insurrection populaire contre les autorités françaises, l'objectif est clairement annoncé : obtenir l'indépendance.  François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, minimise ce qu’il appelle les « évènements d’Algérie ». Mais en 1956, le gouvernement socialiste de Guy Mocquet intensifie la présence militaire française avec l’envoi de 400 000 appelés du contingent. Deux ans après la fin de la guerre d’Indochine, la France mène une nouvelle guerre coloniale.

...