Constitution Civile du clergé
Commentaire de texte : Constitution Civile du clergé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Amaraclya • 4 Février 2018 • Commentaire de texte • 949 Mots (4 Pages) • 1 514 Vues
Constitution civile du Clergé :
I. La nouvelle organisation de l’Eglise
Le choix politique de la Constitution civile du clergé s’inscrit dans une nécessité économique et financière. Pour combler ce manque un nouveau système va se former qui fera l’objet de nombreux débats lors de l’Assemblée et d’échos dans les presses progressiste et conservatrice. Dans un premier temps, l’abolition de la dîme et la nationalisation des biens de l’Eglise de France vont priver cette dernière de ses richesses et de ses revenus. Avec la Constitution civile du clergé on assiste en plus à une véritable réorganisation de l’Etat, une réorganisation à la fois géographique et administrative tout en essayant de garder une certaine rationalité.
Selon les termes du texte de la Constitution, notamment dans le titre premier qui concerne les offices ecclésiastiques, on apprend que le découpage diocésain doit faire l’objet d’un total réaménagement. Les diocèses et paroisses sont donc remaniés, sur la base d’un diocèse par département. D’environ 130 diocèses, leur nombre est réduit à 83 avec également une restructuration des paroisses qui est projetée. De plus les diocèses sont regroupés en 10 arrondissements métropolitains (au lieu des 14 provinces) dont les sièges sont à : Paris, Rouen, Reims, Besançon, Lyon, Aix, Toulouse, Bordeaux, Rennes et Bourges. Ainsi la résidence ecclésiastique est définie comme un devoir que chaque évêque se doit de « religieusement respecté ». De ce fait plus du tiers des évêques d'avant la Révolution se trouve sans affectation. Le nombre de curés et de vicaires est aussi réduit notamment dans les ordres monastiques masculins et féminins qui vont se fermer de plus en plus. Les moines et les nonnes s'y trouvant sont expulsés des abbayes et des couvents.
Dans l’article 15, on apprend que le maillage paroissial est également adapté au découpage communal, ce qui engendre la disparition de nombreuses cures. Cependant, pour les villes de plus de 6000 habitants, plusieurs paroisses peuvent cohabiter. Finalement un certain nombre des anciens offices ecclésiastiques sont supprimés comme les chanoines, les prébendiers ou les chapelains. Les évêques doivent s’entourer de vicaires épiscopaux, qui, avec les supérieurs du séminaire diocésain forment le « conseil » qui doit donner son accord pour les actes de juridiction en rapport avec le gouvernement du diocèse. Les évêques diocésains sont placés sous l’autorité de l’évêque métropolitain et ce sont les seules autorités ecclésiastiques reconnues par la loi. Toute dépendance envers des sièges ecclésiastiques établis au dehors est formellement abolie.
Cette inspiration révolutionnaire de la Constitution civile du clergé s’appuie sur l’organisation autonome de l’Eglise catholique par rapport au pape. Elle met ainsi en avant le gallicanisme, un courant de pensée vivace dans la haute société française. L’article 4 nous informe que le peuple ne peut pas reconnaître n’importe quel évêque et que ce dernier reçoit désormais l'investiture spirituelle de son métropolitain et non plus du pape, celui-ci étant simplement « informé » des élections. Enfin de compte ce bouleversement de l'organisation et de la discipline de l'Église est décrété souverainement par l'Assemblée, sans consultation du pape ni même d’un concile national.
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