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Constitution civile du Clergé, 1790

Commentaire de texte : Constitution civile du Clergé, 1790. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  3 578 Mots (15 Pages)  •  417 Vues

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Pour démarrer je citerai Monseigneur Boisgelin, archevêque d'Aix, À propos de la Constitution civile du clergé : « Jésus-Christ a donné mission aux apôtres et à leurs successeurs pour le salut des fidèles ; il ne l'a confiée ni aux magistrats ni au roi ». Élu député du clergé de la sénéchaussée d'Aix aux États généraux de 1789, il vote l'abolition des privilèges et l'égale répartition de l'impôt. Qui aurait pu imaginer une seule seconde un membre du Clergé aussi distingué avancer fermement de tels propos en 1790, des propos à résonnance révolutionnaire.

PRESENTATION :

Nous sommes le 12 juillet 1790, depuis un an règne une euphorie et un réformisme acharné au sein de l'assemblée constituante. L'Union des députés ayant contraint la monarchie française à s'engouffrer sur la voie de la révolution. Ce jour-là, l’Assemblée Constituante adopte la constitution civile du clergé, le document que nous avons sous les yeux : un décret de 88 articles, sans préambule, en quatre titres : offices (25), nominations (44), traitements (12), résidence (7). Rien que dans le titre, on comprend déjà toute l’aspiration révolutionnaire. Pourtant, l'intention initiale de la Constituante de 1790 n'était pas de mettre fin à la religion chrétienne mais plutôt d'en encadrer la pratique, limiter les abus du Clergé et d'assurer la tolérance sur le sol national. C’est pourquoi il faut être prudent et ne pas mélanger anticléricalisme (dénonciation de l'Eglise) et anti-religiosité (dénonciation de la foi).

CONTEXTE :

Avant la révolution, magistrat et parlementaire mettent l'église sous pression ce qui incite les prélats à réclamer des états généraux, c'est à dire la réunion des prêtres des nobles et des roturiers autour du roi pour régler les grandes questions et problématiques du Royaume. Un fait massif s'impose: le clergé à la veille de la révolution est le plus puissant des 3 ordres du Royaume. Il règne cependant entre ses membres une grande inégalité de traitement, selon les régions. Séculier et régulier, moniale et religieuse totalisent à peu près 170 000 membres pour une population de 26 millions d'habitants. En 1789, la population catholique encore bien majoritaire en France, est encore très croyante. Cependant, les églises sont délaissées le dimanche, les vocations se tarissent et les donations fondent de 30% en un siècle selon Marie BREGUET, dans l'avant guerre de Vendée les questions religieuses à l'assemblé législative. Il faut faire la distinction entre la pratique religieuse et la foi. De toute évidence la foi est toujours présente, les catholiques de France sont toujours croyants. Cependant ils délaissent les pratiques traditionnelles sous l'influence des philosophes et ou des religieux locaux qui propagent une image écornée de l'église de France. Sans oublier les rumeurs et les dérives dont la population est elle-même témoin. Devant ces difficultés intérieures et extérieures, le Clergé profondément monarchiste s'en remet au roi. Toutefois , devant la situation tragique des finances du Royaume, Louis 16 attend de son clergé qu'il augmente le don gratuit. Il est rapidement déçu par la réalité : en 1787, il suggère que soit versé à l'état 8 millions de livres, mais l'assemblée du clergé lui consacre à peine 20% de la somme.

Ainsi, la société civile fait savoir dans ses cahiers de doléances en 1789, ce qu'elle souhaite déjà depuis plusieurs décennies : son rejet pur et simple des impôts religieux (dîmes et autres taxes cléricales) qui enrichissent les évêques tandis que les églises et les bonnes œuvres sont à l'abandon. La présence aussi de nombreux religieux au gouvernement est condamnés, car pour beaucoup de croyants, ce ne sont tout simplement pas leur place. L'ensemble de ces éléments amène dès le débuts des états généraux des chamboulements significatifs. Ce qui préoccupe les députés à partir du 5 mai c'est moins immédiatement le règlement de la crise financière pourtant très grave mais la volonté d'entreprendre une régénération de la nation en lui donnant une bonne constitution. D'une part la délégation de l'église compte 2/3 de membres du bas clergé pour seulement 1/3 de haut clergé. Solidaire, ce bas clergé s’associe au tiers-état le 19 juin 1789, formant donc la première Assemblée nationale, ou le petit peuple uni pour réformer au-delà des barrières traditionnelles imposées par leurs ordres. 5 jours après le serment du jeu de paume du 20 juin et 1789, le haut clergé est contraint de se rallier à son tour, obligé de se soumettre aux valeur de la religion plutôt que leurs intérêts aristocratiques. Et pour ne pas être isolé, la noblesse rejoint l’assemblé nationale le 27 juin. Après la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 incitant Louis 16 à collaborer, de nombreuses décisions sont prises par les députés dès le début du mois suivant : la déclaration des droits de l'homme et du citoyen impose notamment la liberté de conscience et la liberté de culte, tandis que l'abolition des privilèges dans la nuit du 4 août met à l'ordre du jour une refonte du système judiciaire social et fiscal en écartant les clercs de toute responsabilité sur ces sujets. Mais c'est le 2 novembre 1789 qu’est prise la principale décision concernant l'église catholique. Subitement l'assemblée constituante s'emballe : convaincu de pouvoir réorganiser l'église de France au service de l'état et de moraliser ses prêtres, elle vote la nationalisation des biens du clergé sur proposition de l'évêque d'Autun : Talleyrand. Ce faisant, elle confond les élans réformateurs jansénistes, de philosophes et les attentes réelles d’une population française bien moins ambitieuse à cette époque. Or, cette élan national révolutionnaire est déjà bien lancé et il est donc impossible de faire machine arrière.

PB : En quoi peut-on dire que la Constitution civile du Clergé caractérise l’élan révolutionnaire nationale anticléricale ?

PLAN: …

I-Réorganisation de l’Eglise de France

A) Réorganisation géographiques : les offices ecclésiastiques

B) Suppression du Clergé Régulier et de certains offices

II-La nationalisation de l’élection du Clergé devenu ‘’administratif’’ et réglementé

A) La nomination

...

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