Massacre de Kondomari

Journal intime de Adam Hoffmann, soldat appelé lors du massacre de Kondomari.

Mai 1941

On m'annonce que je vais partir, dans cinq jours, pour Kondomari, ville crétoise au nord ouest du pays. Le troisième Reich a déjà lancé les opérations Merkur et pris les deux premiers aérodromes : Maleme et Rethymnon.

On m'annonce que ma mission sera d'aider les troupes a prendre le dernier, à Heraklion.

J'ai appris qu'il y a déjà eu des blesses, des morts, mais cela , les commandants ne l'ont pas mentionné, personne n'en parle réellement. Ce que le peuple savait, ce que les soldats savaient, ce que je savait donc, n'était qu'issue de vaques incertitudes. La seule chose dont on été sur, car on été fiers, c’était que l’Allemagne, notre patrie est en train de gagner cette bataille contre les Britanniques et les forces alliées.

Je pars dans cinq jours, je vais servir mon pays…

Juin 1941

Mon arrivée en Crête a été mouvementée. On ne m'a pas parler des exécutions et mutilations infligées aux paras allemands. Je m'en suis tiré, in extremis, et j'ai pu rejoindre la base où les miens s’étaient établis quelques semaines auparavant.

Au camp, personne n'aborde la prise du troisième aérodrome, ce pourquoi je pensais être là. J’entends les mots « séparation », « grande place », « massacre »…

J'entends les mots « hommes, « oliveraie », « exécution »…

J'attends les ordres, je vais servir mon pays…

Juin 1941

La mission a été annoncée : à charge de représailles pour la mutilation, afin de stopper les « activités partisanes » comme dit Trebes, le commandant, on a pour ordre d'incendier les maisons, mettre le feu aux lieux de vie crétois, des dizaines ; des vingtaines, peut être même des centaines…

J'effectuerai les ordres, afin de servir mon pays…

Juin 1941

On les a incendiées les maisons, ces dizaines, ces vingtaines, pour sur ces centaines de lieux de vie. J'ai cessé de les compter bien avant midi. Les autres soldats m'avertissent que plus de représailles vont avoir lieu, plus destructrices, plus violentes. Lesquelles ? Trebes nous le dira-t-il ? Plus tard ?Dans la journée ? La nuit ? Les nuits sont chaudes ici, comme si depuis qu'on a tout brûlé, le bûcher restait enflammé, ne s’arrêtait jamais.

J'ai incendié les maisons, pour servir mon pays…

Juin 1941

Le rideau est levé.  Après les trois coups, la pièce a commencé et le dramaturge, que nous nommons tous Trebes, l'a intitulée : Massacre de Kondomari.

Acte premier : rassembler les villageois sur la grande place.

Acte second : séparer les hommes du reste des crétois.

Acte trois: renvoyer les autres chez eux.

Le déroulement est simple .

C’était ma mission, pour servir mon pays…

Juin 1941

Or, cette pièce est une tragédie, en cinq actes donc. On passait alors à l'acte quatre : amener les hommes dans l'oliveraie. Avant leur arrivée, cette oliveraie me semblait vide, légère, pure… Les hommes ne savaient pas à quoi s'attendre, nous le savions , ils allaient être tués, tel était l'acte 5.

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