Travail Des Femmes à La Belle époque
Commentaires Composés : Travail Des Femmes à La Belle époque. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar liguearabe • 14 Février 2013 • 2 471 Mots (10 Pages) • 2 704 Vues
Travail des femmes et femmes au travail à la Belle époque
Introduction :
L’expression « Belle époque » apparait en France au lendemain de la Première Guerre mondiale pour désigner la période d’avant guerre que Dominique Lejeune fait débuter en 1896.
Cette période, considérée a posteriori comme un âge d’or, est marquée par la stabilité du régime républicain qui a surmonté les crises des années 1880 et par l’ancrage des valeurs républicaines. La France connait également à partir de 1896 une période d’expansion économique qui repose notamment sur la seconde industrialisation.
En ce qui concerne l’expression de « travail des femmes », elle nous invite à nous interroger sur l’activité des femmes de façon générale et pas seulement l’emploi des femmes et donc de prendre en compte le « travail invisible » des femmes dans les statistiques c’est-à-dire le travail des femmes à leur domicile, à la fois le travail domestique et le rôle maternel mais aussi les activités que les femmes exercent à leur domicile pour un employeur ou pour le commerce familial
Quant à l’expression « femmes au travail », celle-ci nous invite à nous interroger davantage sur les conditions de travail des femmes
Au vu par exemple de cette phrase de Jules Simon dont l’esprit est partagé par beaucoup à cette époque : « une femme qui se met à travailler n’est plus une femme », on voit apparaitre un premier paradoxe entre la prospérité de la Belle Epoque aux valeurs républicaines et l’idée que l’on se fait de la femme et ici de sa liberté de travailler.
Problématique : Dans quelle mesure et à quelles conditions la société de la Belle époque permet-elle aux femmes de travailler ?
Plan : 1) freins de la société au travail des femmes à la Belle Epoque
2) des constantes et des évolutions dans le travail des femmes
3) des conditions difficiles de travail pour les femmes
I- Freins de la société au travail des femmes à la Belle époque
1) Conception de la femme à la Belle époque et critiques de la femme qui travaille
Métiers féminins doivent s’inscrire selon la société dans le prolongement des fonctions « naturelles », maternelles et ménagères de la femme : celle qui aide qui soigne et qui console (infirmières, assistantes sociales ou institutrices). Ces métiers mettent en œuvre des qualités dites « innées » : souplesse du corps, agilité des doigts, dextérité, douceur
Dès lors que le travail des femmes s’écarte de ces caractéristiques, leur présence fait l’objet de très vives critiques :
• Cela les écarte du foyer, la femme va négliger ses devoirs d’épouse et de mère, le travail abimerait le corps et nuirait donc à la possibilité de procréer, argument important dans un contexte où la faible natalité est érigé en problème national
• le travail des femmes dans l’industrie risque de masculiniser les femmes, en leur faisant adopter la même rudesse et habitudes de fumer et de boire
+ critique de type morale : c’est la femme qui est le lien qui retient l’homme à la maison et adoucit ses mœurs
• la concurrence des femmes crée du chômage et fait baisser les salaires notamment avec l’introduction des machines qui rend en théorie hommes et femmes interchangeables
citations très dures : Michelet, « ouvrière, mot impie » ou encore « le lot de la femme est la famille et la couture (…). A l’homme le bois et les métaux, à la femme la famille et les tissus. » délégué ouvrier à l’Expositions de 1867
2) Faible instruction et législation restrictive, des freins aux velléités professionnelles
Tout d’abord, les discriminations entre garçons et filles sont déjà présentes à l’école primaire où les filles font de la couture lors des travaux pratiques alors que les garçons travaillent sur le bois et les métaux. De plus, les examens de fin d’études primaires ne sont pas les mêmes selon le sexe. Il en est de même tout au long de la possible scolarité des filles (dans l’enseignement primaire postélémentaire, les filles sont désavantagées par le manque de place : bcp moins d’écoles de filles que de garçons) et de même que dans le secondaire, la formation prépare à des « travaux dits féminins » qui valorisent les caractéristiques que l’on a vu précédemment.
En ce qui concerne la législation du travail des femmes, les lois de 1874 puis 1892 ont pour but de limiter le travail des femmes en interdisant notamment pour les femmes le travail de nuit et le travail souterrain. Cette législation qui se veut protectrice a finalement contribué à renforcer la ségrégation du travail entre hommes et femmes car elle établit une barrière à l’accès des femmes à des secteurs masculins mieux rémunérés et s’appliquent seulement au travail en usine et aux métiers où les hommes prédominent. De plus, ces lois rend légitime la conception des femmes définies par leur fonction procréatrice et leur assignation au domestique. Les recensements successifs ont également montré que cette loi avait permis d’exclure les femmes, on observe en effet un repli des femmes vers le travail à domicile.
Ces inégalités persistent tout au long de la Belle Epoque car il faut attendre 1919 pour qu’une loi réduise la durée de travail pour l’ensemble des travailleurs, permettant une relative égalité.
3) Nécessaire conciliation du travail salarié avec le travail domestique
Le congé de maternité n’est voté en France qu’en 1913, ce qui empêche les femmes à la Belle Epoque d’avoir un travail salarié de façon continu.
De façon plus générale, les études de Louise Tilly et John Scott montrent que l’activité féminine dépend des cycles de la vie familiale : les jeunes filles exercent un travail à temps plein, comme ouvrières ou domestiques, qu’elles poursuivent éventuellement les premières années de leur mariage. Après la naissance des enfants, beaucoup cessent toute activité salariée. Généralement, dans les familles ouvrières, le travail des enfants est « préféré » à celui des femmes. Aussi, dès que les enfants sont en âge de travailler, les mères quittent la fabrique. Elles ne reprennent une
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