Lettre du Maréchal de Mac-Mahon à Jules Simon, datée du 16 mai 1877
Recherche de Documents : Lettre du Maréchal de Mac-Mahon à Jules Simon, datée du 16 mai 1877. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar amirdu75 • 19 Décembre 2012 • 1 760 Mots (8 Pages) • 4 100 Vues
Thème : La IIIème République ou l’enracinement d’un régime provisoire
Lettre du Maréchal de Mac-Mahon à Jules Simon, datée du 16 mai 1877.
Introduction :
Après la capture de Napoléon 3 par l’armée prussienne à Sedan, la 3ème République fut proclamée à Paris le 4 Septembre 1870. Néanmoins, il fallut sept ans pour que les institutions du nouveau régime se stabilisent. Du gouvernement de Défense National avec l’élection d’Adolphe Thiers en tant que Chef du pouvoir exécutif, puis, en tant que président de la République ; de la Commune de Paris de 1871 aux 3 lois constitutionnelles de 1875 et jusqu’aux élections législatives de 1877, bien des péripéties politiques auront été à la difficile origine de ce qui durera 70 ans. C’est donc dans des circonstances de mise en place, d’adaptation et d’interprétation du régime que le président conservateur Mac Mahon, Général de l’armé française victorieux à Sébastopol et commandant de l’armée de Versailles, élu par une chambre monarchistes en 1873, fît paraître dans le journal officiel du 16 mai 1877, une lettre destinée au Président du Conseil (depuis 1876), le républicain modéré, Jules Simon. Ce dernier devant ménager la confiance d’un président monarchiste et d’une chambre républicaine, chose impossible à long terme, ne réagit pas lorsque la Chambre adopte une disposition sur la publicité des délibérations des conseils municipaux, puis, quelques jours plus tard, laisse abroger une loi qui donne au gouvernement des pouvoirs de contrôle sur la presse. Après cette abstention répétée, la lettre du président lui reproche de ne pas être intervenu pour faire « prévaloir ses vues ».
Aussi, ce conflit entre Mac Mahon et Jules Simon ne cache-t-il pas des enjeux idéologiques bien plus décisifs pour la suite des événements ? De quelle vision du rôle de Président Mac Mahon se sert-il pour justifier l’importance de ces lois, et surtout justifier ses reproches à l’encontre de Jules Simon ? Quelle est donc la notion de pouvoir décisionnel d’un président de la république selon Mac Mahon ?
Pour répondre à ces problématiques, nous allons étudier dans un premier temps « Une situation politique unique, controversée et génératrice de conflits comme en témoigne la lettre », puis « L’histoire d’une impossible collaboration : Mac Mahon et Jules Simon, révélée par la lettre ».
I. Une situation politique unique, controversée et génératrice de conflits comme en témoigne la lettre
A. La situation politique, ou l’opposition d’idéologies
Depuis la grande révolution de 1789, deux grands idéaux ou mouvements politiques se déchirent. D'une part ceux qui regrettent l'ancien régime (=composé des royalistes, eux mêmes divisés en deux branches :
- les Orléanistes (les Orléanistes sont rattachés au Comte de Paris, prétendant au trône de France, partisans du régime de la monarchie de juillet))
- et les légitimistes (ils soutiennent la présidence de Mac Mahon à la République de la France, les légitimistes sont rattachés au comte de Chambord et sont pour le rétablissement de la royauté),
Mac Mahon écrit dans ses Mémoires: « Par ma tradition de famille et en raison des sentiments que mon éducation m'avait inculqués dès le plus jeune âge envers la maison royale, je ne pouvais pas être autre chose que légitimiste. »
D’autre part les Bonapartistes (Favorables à la restauration de l’Empire).
Et pour finir, les républicains (eux aussi divisé en plusieurs branches)
- les radicaux (gauche radicale) (avec à leurs têtes Léon Gambetta)
- les modérés (avec par exemple, Jules Simon)
- Et même les républicains conservateurs (Jules Simon est entre Républicain modéré et Républicain conservateur)
C'est en 1876 que l’instabilité de la situation politique atteint son paroxysme :
Tandis que le président actuel de la France, Patrice de Mac Mahon, ainsi que le sénat, sont majoritairement à tendance royaliste ; l'assemblée, ou la "chambre" quant à elle est surtout d'influence républicaine.
Se met alors en place un paradoxe, une contradiction, un combat de principes.
De plus, les institutions votées par une assemblée monarchiste avec l’amendement Wallon de 1875 n’ont de républicaines que le nom – pour l’époque. Les éléments qui proviennent d’une institution monarchique sont :
- Les étendues du pouvoir du président
- Une mandature de 7 ans
- Le droit de dissoudre l’Assemblée
- La rééligibilité indéfinie
Aussi, après l’amendement Wallon de 1875 et les législatives gagnées en 1876 par les Républicains, le choc des idéaux est porté à son apogée.
Comment des conservateurs et des républicains (qui rappelons le, aspirent à de nouvelles libertés et à une égalité toujours plus forte) pourraient-ils s'entendre ?
Comment pourraient-ils assurer la gérance de la France ?
Comment des "partis" aussi radicalement opposés pourraient-ils s'allier pour assurer l'évolution et la prospérité de cette toute nouvelle France ?
(Transition vers partie B)
B. Le début de la "cohabitation" Mac Mahon- Simon, et la pression des Républicains
Le Sénat, jusqu'alors gardien de la puissance monarchiste, s'affaiblit et manque de tomber en 1876 aux mains des républicains (malgré les 75 sénateurs inamovibles qui devait assurer une influence monarchiste imposante).
L'Assemblée, quant à elle, est remportée par les Républicains, haut la main, lors des dernières élections (360 républicains contre 150 conservateurs).
A cette époque on ne parle pas de cohabitation, néanmoins la situation politique en 1876/1877 représente une forme de « cohabitation », puisque se trouve au pouvoir un orléaniste (Mac Mahon, président de la république) et un républicain modéré (Jules Simon, Président du Conseil).
Jules Simon,
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