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Les Cent Jours

Dissertation : Les Cent Jours. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mars 2022  •  Dissertation  •  4 713 Mots (19 Pages)  •  410 Vues

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Introduction

Episode bref entre le retour de l’île d’Elbe de Napoléon en mars 1815 et son exil sur l’île de Sainte-Hélène en juillet 1815, que l’on peut situer aussi entre deux défaites (Paris, 31 mars 1814 ; Waterloo, 18 juin 1815), suivies deux abdications napoléoniennes (6 avril 1814 ; 22 juin 1815) et deux restaurations monarchiques (qui voient le retour de Louis XVIII, frère de Louis XVI sur le trône, désignant la 1e Restauration en mai 1814 et la seconde en juin 1815), les Cent Jours forment aussi un ultime soubresaut du Grand Empire et de la tentative de Napoléon de retrouver le trône. Si Napoléon s’appuie alors sur les erreurs de la 1e Restauration et espère pouvoir faire la paix avec l’Europe, ce n’est que plus tard, à Sainte-Hélène, qu’il devait réfléchir au sens de cette aventure exprimé par le Mémorial publié en 1823 par son confident, Emmanuel de Las-Cases : l’empereur est le fils de la Révolution et l’Empire eut pour but d’unifier l’Europe.

On pourra s’interroger sur la question des ruptures et des continuités entre Empire restauré au cours des Cent Jours et 1e Restauration : est-ce un retour à l’Empire première manière, venant clore l’expérience de la Restauration comme une parenthèse, ou les formes de continuité l’emportent-elles, facilitées d’ailleurs par le projet de la 1e Restauration de se couler en douceur dans les cadres existants ? Quelle est ainsi la nature des Cent Jours : putsch militaire voué à l’échec, ou restauration d’un pouvoir qui n’est pas sans légitimité et avait des chances de succès ? L’effondrement est-il dû aux résistances intérieures ou aux pressions militaires extérieures, l’Europe coalisée ne voulant plus entendre parler de Napoléon ? Après quinze ans de guerres, celui-ci pouvait-il raisonnablement convaincre l’Europe de sa promesse de paix ?

  1. Les « Vingt Jours » ou le vol de l’Aigle

  1. Napoléon à l’île d’Elbe
  • Une campagne perdue

1814 : campagne de France. Pour la 1e fois en 15 ans, les frontières françaises sont directement menacées par les armées des alliés. Pour ceux-ci, la France doit revenir dans ses frontières de 1792, à quoi s’oppose Napoléon qui tient aux frontières naturelles et donc à la rive gauche du Rhin. Malgré des victoires françaises, Nap. est submergé par le nb : les levées successives d’une conscription de plus en plus lourde, et de moins en moins bien acceptée, permettent tout juste de remplacer les pertes des champs de bataille. Pour tenir les frontières naturelles, Nap. s’obstine par ailleurs à maintenir des garnisons importantes dans places fortes éloignées en Allemagne (Mayence par ex.) qui manquent le moment venu à défense du territoire fr. A quoi s’ajoute une pression fiscale accrue pour financer la guerre. Pays épuisé.

Alliés résolus : pacte de Chaumont (daté du 1er mars) : pas de paix séparée et guerre jusqu’à la victoire. L’ennemi pénétre sur le territoire national par tous les côtés au N, au NE, dans région lyonnaise, dans le SO aquitain. Paris se rend le 31 mars : 40 000 hs (soldats aguerris, mais aussi garde nationale moins combattive) face à 100 000 alliés. Autorités refusent d’armer le peuple par crainte du danger révolutionnaire, malgré demandes d’armes dans quartiers de l’est parisien. Napoléon, qui se bat en Champagne, fait route vers Paris mais arrive trop tard.

  • L’abdication

En même temps que se joue le sort militaire de la France se prépare la relève politique. Les plans se multiplient pour savoir par quoi remplacer l’Empire. Certains libéraux, comme Germaine de Staël et Benjamin Constant, veulent pousser le maréchal français Bernadotte, roi libéral de Suède depuis 1810 où il a réussi tout en gardant une popularité dans l’armée française. Son passé de jacobin garantit le respect des principes de 1789. D’autres libéraux verraient bien le duc d’Orléans. C’est un Bourbon, fils de Philippe-Egalité qui a voté la mort de Louis XVI, s’est battu pour la République à Valmy en 1792. Mais veut-il alors du trône ? cela suppose d’en déposséder l’héritier légitime, le frère de Louis XVI, et il est alors à Palerme ; revient à Paris, mais arrive trop tard. Le futur Louis XVIII (comte de Provence) est en émigration à Londres où a reconstitué autour de lui une petite cour où l’on prépare de longue date la restauration ; on y lit les Considérations sur la France de Joseph de Maistre ; on garde les liens avec les monarchistes de l’intérieur, dont on attend une insurrection. De fait, les réseaux royalistes se sont maintenus en France, malgré la répression des complots (Cadoudal-Pichegru, 1804) : le puissant puissant est l’association des Chevaliers de la foi, qui prépare un soulèvement. L’idée est de ne pas devoir la restauration aux seuls armées coalisées contre la France, d’autant qu’on est pas bien sûr qu’ils y soient favorables. A ce titre, le ralliement de la ville de Bordeaux en mars 1814 au duc d’Angoulême (fils du comte d’Artois, 2e frère de Louis XVI) qui arrive avec les troupes anglaises du duc de Welliington est un symbole fort adressé au pays mais aussi aux alliés.

Pendant ce temps se tramaient à Paris d’autres intrigues. Le pouvoir est alors dans les mains de Marie-Louise à qui Napoléon a laissé la régence, assistée de Joseph Bonaparte qui assure la lieutenance générale de l’Empire. Mais le vrai animateur du jeu politique est le prince de Bénévent (Talleyrand). Il se détache peu à peu de l’Empire auquel il ne croit plus surtout à p de la campagne de Russie et renseigne, contre de fortes sommes d’argent, Autriche et Russie. Quoique surveillé sur ordre de Napoléon par son ministre de la Police, Savary, son salon est le lieu de toutes les intrigues. Face à la menace alliée, un conseil de régence décide le 28 mars le repli sur Blois de la régente et de son fils, le roi de Rome, la défense du pays, si Paris tombée, pouvant être organisée à partir de la Loire. Talleyrand de son côté pousse à la capitulation du maréchal Marmont le 31 mars, et reçoit les alliés dans son hôtel entrés dans la capitale dans son hôtel, et les convainc que la légitimité, donc la stabilité, réside dans les Bourbons. Il aide le tsar Alexandre à rédiger une Proclamation au peuple de Paris qui affirme la destitution de Napoléon, cite les « rois légitimes » tout en reconnaissant le principe de la souveraineté populaire (Les alliés « reconnaîtront et garantiront la constitution que la nation française se donnera. Ils invitent par conséquent le Sénat à désigner sur-le-champ un gouvernement provisoire...et à préparer la constitution qui conviendra au peuple français. »)

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