Le Patrime : Lecture Historique
Dissertation : Le Patrime : Lecture Historique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jessanderezz • 3 Avril 2013 • Dissertation • 980 Mots (4 Pages) • 690 Vues
Le patrimoine : lecture historique
Le concept de patrimoine est apparu au XIIe siècle, il est polysémique et il se conjugue au pluriel. Il n’évoque pas seulement les vieilles pierres ou les parchemins mais aussi les lieux de mémoire, les paysages, les ouvrages d’art, les pratiques culturelles. Le patrimoine peut être matériel (objets conservés, restaurés et montrés : mobilier urbain, monuments, archives, contenu des musées…) ou immatériel (ce qui se transmet mais ne se voit pas : les fêtes par exemple). Il inclut des lieux remarquables qui sont aussi des lieux de mémoire : l’esplanade des mosquées, le mur des Lamentations et le Saint Sépulcre à Jérusalem, le Capitole, la place St Pierre à Rome, l’Île de la Cité, le Champ de Mars à Paris…
La lecture historique d’un patrimoine passe par une prise en compte des réalités géographiques ; un patrimoine s’inscrit dans le temps et dans l’espace : Paris ne serait rien sans la Seine (source de richesse mais aussi menace) ni Rome sans les sept collines et le Tibre ou Jérusalem sans les monts de Judée ; la notion de paysage est un élément important de l’analyse.
Une approche systémique est nécessaire, établissant une liaison avec l’environnement pour la pierre de construction, les toitures, les conditions climatiques. Plus largement, des villes comme Jérusalem, Paris et Rome ne peuvent être séparées de leur contexte régional voire national ou international : la lecture historique doit intégrer une analyse géopolitique, tenant compte de ces différentes échelles.
La mise en valeur du patrimoine joue un rôle dans la construction identitaire des mémoires collectives, ouvrant la possibilité de la création d’un « roman national », avec une instrumentalisation nationaliste possible. Certains monuments ou lieux emblématiques créent le mythe national : le Panthéon à Paris nous offre la lecture de larges pans de l’héritage national dont il contribue à l’élaboration. La valeur du patrimoine tient donc d’abord au rapport que la société entretient avec lui.
La lecture d’un patrimoine urbain dit-il tout de la vie des habitants ou n’est-il pas avant tout le reflet de ses dirigeants ? Rome ne peut se comprendre sans la présence et l’œuvre des papes. Paris fut d’abord l’œuvre des rois et la plupart des constructions remarquables sont dues aux différents pouvoirs. Les quartiers populaires d’origine médiévale ont été détruits à Paris sous Haussmann ou les Halles dans les années 60. Mais la présence des petites-gens se retrouve dans les lieux où se sont déroulées les révolutions. Le patrimoine actuel n’est donc pas tout ce que les siècles ont édifié. L’espace urbain n’est-il pas avant tout l’espace du pouvoir politique, économique, religieux et culturel ?
Le patrimoine d’aujourd’hui est inscrit dans une succession de temps et il est loin d’être intemporel. Les monuments anciens ont été l’objet de restaurations, de reconstructions qui aux yeux des puristes mettent en cause l’authenticité originelle. L’idée d’héritage cache celle des choix accomplis par des États ou des mécènes au cours des siècles. Se pose alors le problème de la muséification du patrimoine et dans le cas d’une ville de la compatibilité entre sauvegarde du passé et vie de ses habitants.
Paris
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