Le Commentaire « La fonction royale selon un penseur politique » de Jean de Salisbury

Commentaire « La fonction royale selon un penseur politique » de Jean de Salisbury (Polycratius)

Jean de Salisbury (1115 – 1180) est un philosophe et historien anglais. Il est formé en France, sous l’enseignement de Pierre Abélard, grand théologien et philosophe français. Il devient haut fonctionnaire ecclésiastique à la curie pontificale, puis secrétaire de l’archevêque de Cantorbéry. Il terminera sa carrière comme évêque de Reims jusqu’à sa mort. Jean de Salisbury, érudit de l’antiquité, expose ses théories dans un ouvrage, Polycratius, paru en 1156.

A cette époque, le roi souverain voyait son autorité décroitre au profit des relations féodo-vassaliques. Le pouvoir central était affaiblit, et le pouvoir souverain était transféré vers les fiefs. L’auto-administration de ces fiefs faisaient que l’autorité et le rôle du roi souverain était reléguée au second plan.

Cependant, ce système va commencer à décliner au début du XIIème siècle. L’anarchie due aux conflits entre seigneurs à la fin des invasions, va profiter au roi souverain, qui va imposer son autorité de suzerain, seigneur des seigneurs. Les croisades, qui débutent à la fin du XIème siècle, vont contribuer à ce déclin, car elles forcent le départ des seigneurs territoriaux pour le combat.

Suger, abbé de Saint Denis, et conseiller de Louis VI, ca accélérer cette mutation en imaginant en 1144 une hiérarchie féodale dont le roi serait à la tête. Il serait donc le détenteur de tous les fiefs, et bénéficie du pouvoir de ban. En 1156, le roi (Louis VII) est donc en pleine reconquête de son pouvoir et de son autorité.

Nous pouvons donc nous demander quels sont les attributs et les caractéristiques de cette nouvelle fonction royale ?

Nous verrons dans un premier temps que la fonction royale est destinée à tous (I), et nous observerons dans une seconde partie que cette fonction reste régie par l’autorité divine (II).

I. La fonction royale, une fonction au service de tous

Nous verrons successivement la dépersonnalisation du pouvoir royal (A), et la nouvelle notion de représentation des pouvoirs publics (B)

A. Une dépersonnalisation du pouvoir

- Le prince gouverne selon la loi, et non pas selon sa volonté

- « Lui seul assume la responsabilité de tous » : il représente son peuple, et perd son caractère de roi « égoïste ». Il a pour souci le bien de ses sujets.

B. Le prince, un représentant des « pouvoirs publics »

- Notion d’élection : « le pouvoir lui est conféré par tous les sujets »

- Prémices d’une « res publica » = chose publique, en la personne du prince

- « le prince EST le pouvoir public ».

II. La fonction royale, une fonction régie par l’autorité divine

Nous nous pencherons sur la fonction de représentant de la loi divine du prince (A), et nous verrons que le prince est également le représentant de Dieu sur terre en matière de justice (B)

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