La Commune de Paris en Images.
Dissertation : La Commune de Paris en Images.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Aurore Plotu • 24 Février 2016 • Dissertation • 2 917 Mots (12 Pages) • 1 387 Vues
La Commune de Paris en Images.
Nous sommes ici en présence de huit images de divers auteurs dont Pilotell qui est un caricaturiste célèbre, F. Mathis, Gaillard fils, Orsonval et Fuhn. La Commune de Paris est un mouvement révolutionnaire et aussi un gouvernement insurrectionnel qui s'étend du 18 mars au 28 mai 1871 à Paris. C'est un événement marquant car il est l'un des plus sanglant prenant la forme d'une guerre civile.
L’intérêt donc de cette étude est de voir cet événement à travers ces contemporains mais plus précisément la presse.
Parce que la situation de la presse n'est pas anodine. La lutte entre versaillais et la Commune se poursuit dans le milieu de la presse malgré des manœuvres conciliatrices qui ont échoué de la part de journaux bourgeois. Cette lutte est acharnée.
La presse de la Commune est abondante voir sur abondante, combative et pleine d'ardeur polémique.
Tersen, Bruhat et Dautry expliquent qu'elle émane « d'intellectuels de formation petite bourgeoise, elle demeure avec le sincère désir une cause collective, celle de la Commune foncièrement individualiste ». Tout le but de ce travail était de donner la parole à ceux qui supportaient, politiquement et militairement, tout le poids de la lutte c'est à dire les prolétaires parisiens.
Il y a donc un véritable parti pris dans chacune de ses représentations.
De quelle manière s'est déroulée les événements de la Commune à travers la presse de l'époque ?
- Les origines de la Commune.
Pour cela nous allons donc utiliser comme support les trois premières caricatures qui sont pour deux de Pilotell et la troisième de F.Mathis.
Quatre éléments à l'origine de la Commune sont :
- la résistance patriotique du peuple face à la capitulation
- la volonté de sauvegarder la République
- la revendication de l'autonomie communale
- l'aspiration du prolétariat parisien à la démocratie sociale.
Deux éléments sont donc mis en évidence par ces illustrations.
A) Un contexte de tension, d'humiliation et de divergence.
La Commune prend racine dans un contexte très particulier.Nous sommes à la sorti de la guerre opposant la Prusse à la France. La défaite du 1er septembre 1870 de Sedan a été une réelle humiliation à cela s'ajoute de plus la capture de Napoélon III.
Du 19 septembre au 28 janvier 1871, Paris est encerclée par les troupes prussiennes et soumis à un siège rigoureux.
Les Parisiens manquent de tout : famine terrible (ils ont dû manger les animaux de compagnie, les rats, les animaux du Jardin des Plantes), à cela s'ajoute également le manque de charbon et le rude hiver.
L'armistice signée le 28 janvier 1871 par le gouvernement provisoire y est ressenti comme une trahison de la part des dirigeants.
L'Allemagne de Bismarck garde donc une emprise sur la France et donc un droit de regard dans ses affaires. L'aigle prussien impose sa puissance face au coq français comme peut le montrer la caricature de Mathis. Une forme de désordre et d'instabilité politique apparaît. Cette même caricature mêle alors Thiers, Louis-Philippe et Napoléon III dans cette même tour humaine. Seule la Marianne brandissant son drapeau rouge de la Commune semble vouloir s'imposer et être combative.
B) La résistance patriotique du peuple face à la capitulation.
La résistance patriotique du peuple face à la capitulation est amplifiée par un événement politique qui est le Traité de Francfort du 10 mai 1871 comme peu l'illustrer la première estampe de Pilotell.
Le but de cet estampe est de montrer la situation tragique de la France à cause des monarchistes tels que Thiers. La Marianne ici présente est une allégorie de la France. Thiers, est ici caricaturé, découpant le bras de la Marianne c'est à dire l'Alsace et la Lorraine.
Thiers a effet cédé aux exigences de la Prusse par la cession à l'Allemagne de l'Alsace et du nord est du plateau lorrain ainsi que la vallée de la Moselle à l'exception de Briey.
Pilotell illustre par la même occasion les sévères clauses financières c'est à dire une indemnité d'un montant de 5 milliards de francs se décomposant de cette façon :
- 1,5 millard à payer en 1871
- 0,5 milliard en mars 1872
- 3 milliards avant mars 1874
Ce paiement était alors garanti par l’occupation de 21 départements, l'armée française devait de plus se replier par delà le sud de la Loire hormis la garnison de Paris ce qui équivalait à 40 000 hommes.
La république sociale apparaît alors comme un espoir lointain.
- La volonté de sauvegarder la République
Les caricatures de Mathis et Pilotell mettent en évidence cette volonté de sauvegarder, protéger la République. Dans sa deuxième caricature Pilotell fait référence à deux événements qui ont mis en péril la république c'est à dire le 18 brumaire an VIII, coup d'état de Napoléon Bonaparte qui marque la fin du Directoire et de la Révolution Française et le début du Consulat. Cela met donc à mal la République de 1792, ici transpercée par une baïonnette. Mais il y a aussi le second coup d'état du 2 décembre 1851 où Louis Napoléon Bonaparte va renverser la république parlementaire de 1848 et préparer la restauration de l'empire.
Cette république s'est donc déjà montrée malmenée par le passée alors que la population y est attachée : c'est le combat de la Révolution française ! De plus la population parisienne est largement républicaine ce qui explique de plus que l'Assemblée conservatrice décide de s'installer non pas à Paris mais à Versailles.
De plus outre la menace des coups d'état répétés pour un retour de l'empire, la menace des monarchistes reste présente, de façon passive. Elle est représentée par la poire comme réaction. La poire fait référence à une caricature de 1831 de Louis-Philippe par Honoré Daumier.
- La Commune en action
A) Sa constitution et les éléments déclencheurs
Ses premières mesures, le gouvernement lève sans préavis le moratoire sur le remboursement des effets de commerce et des loyers qui avait été instauré au début de la guerre. Il supprime aussi l'indemnité due à la garde nationale (30 sous par jour). Or, à Paris, la garde nationale rassemble pas moins de 180.000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi et se sont habitués à vivre sous les armes. Ces communards sont des ouvriers et des boutiquiers en majorité : chez les ouvriers, membres de "l’aristocratie ouvrière" (typographes, métallurgistes…), héritiers des Sans-culottes. Ni Thiers, ni les insurgés ne veulent d’une médiation donc rapidement la guerre civile éclate entre le gouvernement de Versailles (avec son armée régulière : les versaillais) et le peuple parisien (les communards). Le reste du pays est-il conservateur ? Finalement, la province va être attentiste, ni pour, ni contre la Commune.
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