L’évolution de l’éducation des femmes en France depuis le XIXe siècle
Dissertation : L’évolution de l’éducation des femmes en France depuis le XIXe siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kerianngratas • 6 Avril 2021 • Dissertation • 2 925 Mots (12 Pages) • 1 327 Vues
Education des Femmes Kériann Gratas TG3
Dans le monde actuel, l’accès à l’éducation est un droit humain fondamental.
Etude Critique de document : L’évolution de l’éducation des femmes en France depuis le XIXe siècle
“Pour mettre fin à toute forme d’injustice, je ne connais pas d’arme plus puissante au monde que l’éducation.”, par ses mots, la reine de Jordanie, qui milite en faveur de l’éducation des filles souligne l’importance de l’éducation dans la réduction des inégalités. Si l’éducation a longtemps été réservée qu’aux plus aisés et aux hommes, la Révolution Française, qui a lieu en 1789, notamment à l’aube du XIXe siècle, puis l’action de Jules Ferry, permettent l’instauration graduelle d’un service public scolaire sur le territoire national. Cela a permis d’aboutir progressivement à l’alphabétisation de la majorité des femmes et des hommes. Cependant, les inégalités hommes-femmes ne sont pas pour autant régler : les femmes gagnent, à postes équivalents, moins que les hommes, et elles obtiennent plus difficilement des CDI. Aussi, de quelle manière l’éducation des femmes évolue en France, et quels obstacles s’oppose à cette évolution ?
Après avoir présenté les documents, nous verrons comment l’éducation des femmes évolue en France depuis le XIXe siècle, puis nous verrons pour finir les obstacles qui limites cette éducation.
Le premier document est un extrait du discours prononcé par Jules Ferry à la Salle Molière de Paris, le 10 avril 1870, dans le cadre d’un conférence populaire portant sur le thème de l’égalité d’éducation. Jules Ferry a notamment été maire de Paris, président du Sénat, ministre et député. Il reste célèbre grâce aux « lois Jules Ferry », qu’il a instauré entre 1881 et 1882 (même si le terme peut désigner plus généralement des lois sur l’éducation entre 1879 et 1886 portées à son initiative) lorsqu’il était ministre de l’instruction Public (aujourd’hui appelé ministère de l’Education National). Lorsqu’il tient sa conférence sur l’égalité d’éducation, Jules Ferry est alors un jeune député, qui vient tout juste de débuter en politique (élu en juin 1869 à la 6e circonscription de Paris, moins d’un an avant le discours). En 1870, la France est un Empire ayant une partie démocratique due à un système semi-parlementaire, gouverné par Napoléon III.
Le document 2 regroupe deux diagrammes à barre, comparant différente donné socio-économique entre les hommes et les femmes. Les données proviennent d’une enquête de 2018 réaliser par l’Association Pour l’Emploi des Cadres (APEC), association privée qui a pour but d’aider les entreprises et les cadres à l’emploi (recrutement, formation…). Le document montre que les femmes obtiennent, à niveaux de diplôme égal, moins de CDI et de postes de cadres. Elles sont aussi moins bien rémunérées que les hommes (le salaire médian annuel est environ 4 000 euros brut plus faible que celui des hommes). De plus, le document montre que les femmes ont de meilleurs résultats scolaires que les hommes ce qui n’est pas valorisé dans leur carrière.
Couteuse et chronophage, l’éducation a longtemps été réserver aux catégories les plus aisées. Si l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1454 améliore brièvement l’éducation, peu de personnes ont accès à l’instruction. De plus, celle-ci est réalisée par l’Eglise, et est à destination quasi-exclusive des jeunes-hommes. Cependant, un tournant, amorcé en grande partie à partir de la Révolution française en 1789, période qui nous intéresse, permet le développement d’une administration scolaire, qui sera les prémices d’un service public scolaire tel que nous le connaissons aujourd’hui. En effet, les révolutionnaires et leurs successeurs ont voulu mettre en œuvre la volonté des philosophes des lumières (XVIIIe siècle) de permettre à tout le monde d’avoir accès à une éducation. De facto, celle-ci est donc portée comme un droit humain fondamental, et l’un des principaux enjeux de développement pour les sociétés.
Le point de rupture dans l’éducation des femmes, et plus généralement dans l’éducation en France est la période d’exercice de Jules Ferry. En effet, si la volonté de développer une éducation publique et accessible à tous, était à l’état embryonnaire depuis la Révolution (certaines mesures avaient été prises comme la maison de la légion d’honneur crée par Napoléon Ier en 1805, les pensionnats de jeunes filles crées par des religieuses), c’est sous l’impulsion de Ferry qu’elle commencera à être réellement opérante. De facto, il va falloir attendre presque 100 ans après la Révolution, pour que le 16 juin 1881 l’instruction primaire soit obligatoire, et le 28 mars 1882 pour que celle-ci soit laïque.
En 1880, cela commence à changer avec la loi Camille Sée qui crée des lycées pour jeunes filles dans toute la France. Cependant, ce sont les lois Ferry, par leurs ampleurs qui marquent donc un tournant historique, en permettant une massification scolaire (allongement de la durée d’étude et du niveau d’éducation de la population). Aussi, ces lois reconnaissent l’égalité des sexes devant l’instruction. Ces lois seront complétées par d’autres lois peu de temps après. C’est notamment le cas de la loi Goblet, qui en 1886 confie l’enseignement à des enseignants exclusivement laïque. La Troisième République (1871-1940) voulait que l’école permette la mobilité sociale (changement de position sociale). Jules Ferry a mis une intention particulière à l’éducation des femmes, comme son discours du 10 avril 1870 (soit plus de 10 ans avant ses lois) peut en témoigner. Il explique notamment que selon lui, « du moment où les femmes auront droit à une éducation complète, semblable à celle des hommes […] on s’apercevra qu’elles [sont] égales [aux] hommes », ce qui signifie l’importance qu’il accorde à l’éducation des femmes, afin de leurs permettre de s’émanciper et d’évoluer dans la société.
Ces lois auront un impact considérable sur l'alphabétisation et les connaissances des hommes, mais surtout des femmes en France. Les progrès sont si rapides qu'à la fin du XIXème siècle, les filles ont rattrapé leur retard sur les garçons et possèdent désormais les mêmes bases reçues de l'école primaire : lire, écrire, compter et calculer. Par exemple, le fait que, en 1900, la quasi-totalité des Français et particulièrement des Françaises savent signer leurs contrats de mariage, preuve qu’ils savent lire et écrire, au moins à un niveau basique.
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