Commune de Paris ennemi de la troisième république ?
Dissertation : Commune de Paris ennemi de la troisième république ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar komi florent • 21 Septembre 2019 • Dissertation • 4 282 Mots (18 Pages) • 732 Vues
DISSERTATION: LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE, ENNEMIE DE LA COMMUNE DE PARIS ?
La défaite de Napoléon III face à l’armée prussienne à Sedan ouvre une période d'incertitudes politiques qui voit s’écrouler l’Empire et une Troisième République proclamée à l'Hôtel de Ville de Paris le 4 septembre 1870. Ce nouveau régime n'a pas encore trouvé sa légitimité qu’elle doit déjà faire face à un certain nombre de difficultés dont la Commune de Paris. La Commune de Paris du 18 mars 1871 au 28 mai, désigne une période révolutionnaire à Paris qui contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale qui vient d’être élue. Elle sera finalement écrasée dans le sang lors de la semaine sanglante du 21 au 28 mai par le régime en place. La Troisième République quant à elle est un régime politique qui a pris place en France du 4 septembre 1870 au 10 Juillet 1940. Cette république à la particularité d’être le plus long et le plus stable régime politique post révolutionnaire. Son début et sa fin son marqués par des guerres contre un même ennemi: la Prusse devenue l’Allemagne. Ce régime est celui qui a solidement installé les valeurs républicaines en France. Afin de mieux saisir ce qui oppose cette nouvelle république à la Commune , il faut se référer aux circonstances de son avènement. En juillet 1870 Napoléon III déclare la guerre à la Prusse à la suite de manipulations et de tractations diplomatiques du chancelier Bismarck qui voulait d’une guerre afin d’ unifier l’ensemble des états de l’empire autour de la Prusse. La France mal préparée à la guerre se voit infliger défaite sur défaite jusqu’à la déroute totale de Sedan où Napoléon III est lui même fait prisonnier. La république est proclamée dans la foulée mais la guerre continue. Une partie de la France est envahie. Paris est assiégée sans possibilité de ravitaillement mais veut poursuivre les combats contrairement au gouvernement de Thiers qui se résout à négocier la paix .
Le régime républicain ayant écrasé la commune de Paris dans le sang , l’on serait tenté d’en faire à priori son ennemi , cependant un recul par rapport aux évènements s’impose et il convient de nuancer cette position. Il s’agit plutôt de déterminer la relation qu’ entretient la Troisième République avec la Commune de Paris ainsi qu’avec sa mémoire. Pour comprendre ces relations complexes nous nous pencherons en premier lieu sur la Commune de Paris en l’isolant dans un temps court celui des 72 jours de l’ insurrection puis nous attarder sur l’opposition entre versaillais et communards , une opposition qui débouche sur la victoire de la république conservatrice et pour clore l’analyse étudier non plus l’évènement en lui même mais sa mémoire à travers ses différents usages.
I - La Commune de Paris
A - Une révolte spontanée avec des causes sous-jacentes
L’insurrection spontanée d’ une partie du peuple parisien le 18 mars 1871 trouve son origine dans un ensemble de maladresses politiques et un sentiment de trahison exacerbé. En effet, au sorti de la défaite de Sedan, deux solutions s’imposent et s’opposent : continuer la guerre ou négocier la paix. Paris ayant soutenu un siège héroïque depuis le mois de septembre 1870 et , se voit trahi par les négociations de paix entamés par le gouvernement d’Adolphe Thiers et ce par le biais de jules Favre dont l’aboutissement fut le traité de paix de Francfort du 10 Mai. Les élections du 8 février qui portent au pouvoir des monarchistes ne rassurent guère les parisiens qui craignent le retour des monarchistes avec une nouvelle restauration .A ce sentiment de trahison s’ajoute un certain nombre de mesures qui ravivent les tensions. Le gouvernement décide de supprimer la solde des soldats de la Garde Nationale dont le recrutement devenu populaire prive une bonne partie de la population parisienne de revenus , de surcroît cette mesure n’est pas sans rappeler la fermeture des ateliers nationaux en 1848 dont les souvenirs de la répression sont encore poignants .Outre ces mesures , d’autres décisions anti-parisiennes vont envenimer la situation, parmi celles ci le choix de déplacer l’Assemblée Nationale à Versailles symbole par excellence de l’Ancien Régime, est perçu par Paris comme une provocation du régime en place et son désintéressement vis à vis de son sort. Paris se retrouve donc déchu de son rôle traditionnel, celui de carrefour de la vie politique française. La tension dans Paris atteint son paroxysme le 18 mars lorsqu’afin de rétablir l'ordre, le gouvernement décide de désarmer la Garde Nationale. Il envoie la troupe régulière pour reprendre le contrôle des arsenaux de Montmartre achetés par les parisiens pour leur auto-défense . Incurie ou provocation délibérée ? Nul ne saurait le déterminer , les généraux Lecomte et Thomas à la tête des troupes régulières sont capturés et lynchés par une foule surexcitée , Paris se couvre de barricades : la Commune de Paris voit le jour. Née dans le tumulte et le désordre, le mouvement s’organise et se structure , on assiste donc à la formation d’un contre gouvernement.
B – Un contre gouvernement
Paris privée de son rôle traditionnel , il s’installe alors un vide politique causée parle départ des divers institutions dont l’Assemblée Nationale à Versailles. Pour combler ce vide ; la Commune décide de légitimer son pouvoir et pour se faire , elle passe par des élections locales. Ces élections locales organisées par le Comité Centrale de la Garde Nationale ayant pris la tête de l’insurrection ont lieu le 26 mars. Les Parisiens sont invités à choisir leur conseil municipal ; deux types de listes sont présentes : celle des conciliateurs qui veulent négocier avec le gouvernement de Thiers et celle des révolutionnaires. Sur plus de 480.000 inscrits , on compte 230.000 votants, soit une abstention supérieure à 50 % :une abstention très importante qui s'explique en grande partie par le fait que beaucoup de Parisiens aient fui la capitale. Ces élections se soldent par la victoire des révolutionnaires qui l'emportent avec 66 sièges sur 85. Les élus conciliateurs démissionneront rapidement. Le 28 mars, la Commune de Paris est proclamée place de l'Hôtel de Ville. Elle se dote dans la foulée d’un appareil de gouvernement qui concurrence celle de Versailles : c’est la naissance d’un contre gouvernement. Elle se structure en 10 commissions tenant lieu de ministères. Elles sont chargées de mener des actions dans le domaine militaire, des finances ,de la justice, de la sûreté générale, du travail, de l’enseignement etc. Outre le fait de se doter d’un organe de gouvernement la Commune prend des mesures symboles qui entérinent son indépendance vis à vis gouvernement de Versailles. Elle adopte notamment le drapeau rouge des révolutionnaires comme emblème. La colonne impériale de la place Vendôme est déboulonnée. Cependant l’œuvre de la Commune ne se limite pas qu’au champ des symboles , elle esquisse un véritable projet de société : celui d’une république démocratique et sociale.
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