Commentaire de texte "Observations sur le discours prononcé par S.E. le Ministre e l'intérieur en faveur du projet de loi sur la liberté de la presse" de Benjamin Constant

Nous avons ici affaire à un document publié publiquement, c’est un texte de Benjamin Constant qui vise à critiquer le projet de loi sur la liberté de la presse comme nous l’indique le titre du document « Observations sur le discours prononcé par S.E le Ministre de l’Intérieur en faveur du projet de loi sur la liberté de la presse ». Depuis le retour de Louis XVIII au pouvoir, une charte constitutionnelle a été rédigée octroyant aux français différents droits : l’égalité civile, la liberté de culte, la garantie de la propriété mais surtout la liberté de presse, qui était sous l’Empire censurée avec de nombreuses mesures de contrôle. L’article 8 de la Charte constitutionnelle affirme ainsi que « Les Français ont le droit de publier et de faire imprimer leurs opinions en se conformant aux lois qui doivent réprimer les abus de cette liberté. ». Cet article va donc entrainer une augmentation de la publication des critiques du régime, ainsi le 21 octobre 1814 est publié une loi visant à restreindre le pouvoir de la presse notamment avec la censure des écrits de moins de 20 feuilles.

Benjamin Constant né le 25 octobre 1767 était un théoricien de la démocratie libérale, penseur de la tolérance religieuse ou encore auteur de livre tel que « Réflexions sur les constitutions », selon lui la constitution est la garantie de la liberté d’un peuple. Cet ouvrage a été publié peu de temps avant que la Charte de 1814 soit promulguée.

Il développe de nombreuses pensées libérales notamment sur la presse et la religion, en effet selon lui la forme du gouvernement compte peu, ce qui est nécessaire c’est la mise en place d’un régime qui n’est pas autoritaire et qui respecte les libertés individuelles.

Il entretien avec Napoléon Bonaparte des relations complexe suites à un malentendu cependant celui-ci sera rappelé par Napoléon en 1815 pour rédiger l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire et un siège au conseil d’Etats, Benjamin Constant voit ici une opportunité de rédiger une constitution plus libératrice.

Dans ce texte, Benjamin Constant critique donc la nouvelle loi qui vise à restreindre la liberté de la presse.

Ainsi nous pouvons nous demander comment Benjamin Constant parvient à remettre en question le gouvernement parlementaire, notamment les ministres et la loi sur la liberté de la presse ?

Grâce à cette observation Benjamin Constant parvient à montrer que la monarchie constitutionnelle est un gouvernement bien organisé, qui cependant fait l’objet de controverse, de plus sa loi sur la liberté de la presse est contraire à la charte constitutionnelle.

Benjamin Constant commence son observation en exprimant son regret de ne pas avoir pu entendre le discours prononcé par le Ministre de l’Intérieur, il affirme avoir rechercher différents extraits qu’il pensait toutefois peu convaincant, en effet à la ligne 3 Benjamin Constant nous dit «  […] des extraits, dont je suis disposé à croire plusieurs fort inexacts, vu la réputation de talent et de logique du ministre dont ils ont prétendu rapporter les paroles », l’auteur semble se moquer du Ministre de l’Intérieur en utilisant le sarcasme, il semble penser que le Ministre de l’Intérieur se considère comme supérieur au peuple, ce qui est accentué à la première ligne lorsqu’il dit « Son excellence le Ministre de l’Intérieur ».

 Cependant il a pu grâce au journal « Le Moniteur », qu’il considère comme une source sûre (l.5) en apprendre plus.

En effet Le Moniteur était autrefois l’un des plus importants journaux officiels du gouvernement.

A la ligne 14, benjamin Constant rappelle qu’il est important de ne pas confondre le Roi et ses Ministres, un peu plus loin (l.15) il rajoute que cette proposition évidente ne peut être contestée par le ministère actuel, selon lui pour que le pays soit libre, les ministres ne doivent pas tenter d’exercer l’autorité au même niveau que le Roi, en effet les ministres sont des membres du peuple ils ne doivent donc en aucun cas se sentir supérieur.

De plus les ministres ne font contrairement au roi, selon Benjamin Constant pas autant preuve de bon sens et de retenue. (l.19)

A la ligne 32, Benjamin Constant affirme que l’on ne peut pas transmettre cette inviolabilité royale aux ministres car dans ce cas il n’y aurait plus de sécurité, de plus ils n’ont pas le pouvoir pour permettre à la société de vivre en paix en stoppant le danger. En effet contrairement au Roi, les ministres ne sont pas supérieurs au peuple leurs fonctions, même importantes peuvent donc leur être retirée dans le cas ou le peuple serait en désaccord avec leurs décisions.( l.34-35)

Selon l’auteur, les ministres ne doivent pas servir uniquement leurs intérêts mais avant tout ceux du peuple, ils doivent ainsi constamment lutter contre leurs désirs pour ne pas commettre d’erreurs qui pourraient mettre en danger leurs fonctions. (l.35-49)

Quant au Roi, Benjamin Constant le décrit avec sarcasme toujours, comme un prince dont le bon sens et la modération permet aux individus de lui accorder leur confiance mais surtout de voir en lui une réponse à leurs attentes(l.12 à 13) comme il avait su y répondre en partie avec la Charte constitutionnelle qui garantit certaines libertés.

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