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Caractéristiques socio -démographiques du Québec

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Par   •  13 Janvier 2013  •  Cours  •  5 436 Mots (22 Pages)  •  1 184 Vues

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Caractéristiques socio démographiques du Québec :

Repères pour l’histoire récente (1950-2012)

L’histoire des dernières décennies est marquée par des transformations substantielles modifiant les structures économiques, l’organisation sociale, les institutions et les modes de vie. La prise de conscience plus généralisée des problèmes sociaux, économiques et culturels reliés depuis longtemps aux inégalités régionales, ethniques, sociales et sexuelles qui accompagnent ces changements, et l’apparition dans leur sillage de nouveaux problèmes sociaux interpellent l’ensemble de la société québécoise.

Des indices statistiques de ces changements permettent de déceler des tendances générales à propos de l’évolution récente de la condition de groupes nationaux dont les populations autochtones, les francophones, ceux qu’on appellent les allophones, ou de groupes sociaux dont les femmes ou encore les jeunes. Les quelques données regroupées ici en ce qui concerne la démographie, les caractéristiques de l’emploi, la scolarisation, la vie domestique et familiale notamment constituent des repères à partir desquelles il est possible d’esquisser à grands traits un certain portrait d’ensemble.

Précisons que le territoire du Québec, qui fait 1 667 441 km2 (trois fois la France, ou près du cinquième des Etats-Unis d’Amérique), occupe 15,5% du territoire canadien. Il s’étend du 45e au 62e degré de latitude nord et entre le 56e et le 79e degré de longitude ouest et compte plus de 10 000 km de frontières terrestres, fluviales et maritimes : il est bordé par l’Ontario à l’ouest, par quatre États américains au sud (Maine, Vermont, New York, New Hampshire), le territoire du Nunavut au nord; à l’est, il partage ses frontières avec quatre provinces canadiennes (Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard). Il est reconnu comme un « pays du Nord » dans lequel la population se concentra au sud du territoire, et comme une « terre d’eau », avec le fleuve Saint-Laurent, le troisième en Amérique du Nord, ses affluents et de nombreux lacs et rivières. La superficie en eau, soit 355 315 km2, représente 21,3% du territoire, dont 12,1% d’eau douce. La première source d’énergie est actuellement tiré de l’eau : l’hydroélectricité constitue un socle économique et un symbole national. C’est également un « pays de forêts », qui s’étend sur 761 100 km2. Les forêts couvrent de fait près de la moitié du territoire du Québec, dont seulement 8% était protégée en 2010 contre l’exploitation industrielle.

Nous examinerons cinq dimensions : la démographie, les caractéristiques de l’emploi, la scolarité, la situation domestique et familiale et l’environnement.

1. La démographie

La population totale du Québec a doublé depuis 1950, passant de 4 millions de personnes en 1951 à près de 5,3 millions en 1961, puis à 6,9 millions en 1991, pour dépasser les 8 millions en 2012. Cette population a également vieilli. En 2012, l’âge médian était de 41,5 ans (âge moyen : 41,1). La proportion de personnes âgées de 65 ans et plus, évaluée à 4,8% en 1901, était de 5,8% en 1951; elle grimpait à 10,2% en 1981, pour atteindre 16,2% en 2012. Inversement, la proportion d’enfants de 0 à 14 ans, évaluée à 38,7% en 1901, représentait encore 33% de l’ensemble en 1951, pour ensuite baisser à 28,8% en 1971, puis à 19,1% en 1991 et toujours en dégringolade, à 15,5% (moins de 15 ans ici) en 2012. La population active, plus récemment associée aux groupes des 20-64 ans, représentait 62,4% de l’ensemble en 2012.

Le phénomène du vieillissement entraine une légère féminisation de la population. En 1961, on comptait au Québec 100 hommes pour 100 femmes; en 1986, on n’en comptait plus que 96,1; une proportion cependant en hausse à 99,3 et 100,7 respectivement en 2012, considérant la hausse récente de la natalité. Les garçons, qui naissent en plus grand nombre que les filles, sont majoritaires dans le groupe des 0-14 ans : 104,3 pour 100 filles en 1961, 105,3 en 1986. En 2012, dans ce groupe d’âge, on comptait 48,8% de filles et 51,2% de garçons. À l’inverse, on comptait davantage de femmes dans les groupes plus âgées : en 2012, les hommes étaient majoritaires jusque dans la catégorie des 50-54 ans, puis la tendance s’inversait, la proportion de femmes étant le double de celle des hommes à 85 ans. L’âge médian s’établissait alors à 40,3 ans pour les hommes et à 42,7 ans pour les femmes.

La population se répartit différemment dans l’espace selon le sexe. Les femmes sont plus nombreuses dans les grandes villes, alors que les hommes les surpassent en nombre dans les régions éloignées. Ainsi, dans l’île de Montréal, les femmes formaient en 1991 52,3% de la population; 51,7% dans la région métropolitaine de Québec. Dans les régions de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, elles formaient respectivement 48,9% et 48,2% de la population. En 2005, la population du Québec était à la fois plus concentrée et plus dispersée sur le territoire. 67% se retrouvait dans les six régions métropolitaines (Montréal (48%), Québec (9,4%), Gatineau, Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières), contre 63% en 1981.

L’immigration, un phénomène en hausse dans les décennies 1910-1920, devenait négligeable dans les années 1930-1940. À partir de 1951, la population née à l’étranger croît davantage, passant de 289 000 personnes en 1951 à 388 000 en 1961. Par contre, la part d’immigrants au Canada s’installant au Québec déclinait dans le même temps, passant en 1951 de 30% à 17% dans les années 1970, puis à moins de 14% dans les années 1990. Mais en 2005, un enfant sur 4 avait au moins un parent né à l’étranger. Les personnes elles-mêmes nées à l’étranger représentaient seulement 5,4% au début du XXe siècle. Leur proportion augmentait avec l’immigration pour représenter 8,6% en 1931; celle-ci fléchissant, la proportion diminuait à 7,4% en 1961. Elle augmentait à 9,5% en 1996 pour représenter la proportion la plus élevée du XXe siècle. Notons la diversification récente des différentes communautés. Par exemple en 2012, sur 52,000 nouveaux arrivants au Québec en provenance de 130 pays, 9,8% venaient d’Haïti, 9,5% de Chine, 7,9% d’Algérie, 7,6% du Maroc et 6,3% de la France. Notons que 61% de ces nouveaux arrivants étaient des travailleurs qualifiés, dont les deux-tiers étaient âgés entre 20 et 44 ans. Par ailleurs, les Québécois, qui comptaient pour 23,4% de la population canadienne en 2012, participent faiblement aux migrations interprovinciales au Canada.

En 2001,

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