Analyse de documents : lois de Nuremberg et affiche stalinienne koulak
Étude de cas : Analyse de documents : lois de Nuremberg et affiche stalinienne koulak. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cissoucissou • 6 Décembre 2015 • Étude de cas • 971 Mots (4 Pages) • 4 023 Vues
Les régimes totalitaires nazis et soviétiques qui ont germé sur le terreau des champs de bataille de la Grande Guerre ont prospéré en utilisant les mêmes engrais :
- un parti unique, parti communiste, parti national-socialiste, – le culte du chef (Lénine puis Staline, Hitler),
- un propagande destinée à formater les esprits de la masse dans le but d'obtenir l'adhésion à la vérité idéologique, – l'utilisation de la répression, de la terreur, notamment contre l'ennemi de l'intérieur.
Les lois de Nuremberg (extrait document 1) promulguées par le parlement (Reichstag) en 1935 à l'initiative de Hitler, ont pour enjeux de donner une assise juridique aux persécutions anti-juives. Elles contiennent trois grands thèmes, la loi sur le drapeau du Reich, la loi sur la citoyenneté du Reich et la loi sur la protection du sang et de l'honneur allemands.
Depuis le XIXe siècle et encore aujourd'hui, la citoyenneté allemande s'obtient par le “sang” (au moins un des parents allemands) contrairement à la France par exemple qui privilégie le droit du sol (être né sur le territoire français).
C'est dans cette optique que les lois de Nuremberg sur la citoyenneté et la vie privé ont été promulguées. L'antisémitisme nazi ne pouvait s'accommoder du droit existant, un juif ne pouvait pas être citoyen du Reich parce qu'il était considéré comme “sous-homme” et évidemment il devait être écarté de la protection de la loi.
Des articles concernant des unions entre citoyens allemands ou de sang voisin, (c'est à dire des individus considérés comme aryens, morphotype et arbre généalogique définit par le concept tendancieux voir délirant de race aryenne), et des juifs visent à encadrer juridiquement leur exclusion de la société allemande
En 1933, 525 000 juifs vivaient en Allemagne avec l’émigration au début de la guerre il n'y en avait plus que 275 000. La déportation (Dachau, Bergen Belsen) puis annihilation par la solution finale des juifs d'Europe (Einsatzgruppen, Auschwitz, Treblinka). Il y a aussi une exclusion sociale. Les juifs ne peuvent exercer exercer un grand nombre de professions. Les unions « interraciales » sont réprimées. Il leur est interdit de se revendiquer allemand et donc de jouir des droits liés à la citoyenneté. Il y a aussi une restriction à l'emploi de personnel non juif.
L'ennemi de l'intérieur JUIF de l'Allemagne nazie trouve son pendant en URSS, le KOULAK.
En 1917 lors de la révolution d'Octobre, le terme Koulak désignait une classe de paysans riches. Lénine en fit des cibles sous prétexte de leur embourgeoisement, de leur sympathie pour la contre révolution (les blancs) et l’Église orthodoxe.
À l'issue de la guerre civile (rouges contre blancs), Lénine lança la NEP (Nouvelle Politique Économique) qui permettait aux paysans d'être propriétaires d'un lopin de terre, de bétail et de vendre leurs productions. En 1928, le premier plan quinquennal instaure les Sovkhozes (fermes d'état) et Kolkhozes (coopératives) comme seules structures de production et de distribution.
La grande famine en Ukraine du début des années 30, plus ou moins 6 millions de morts, due pour grande part à l'incapacité du pouvoir à réussir la collectivisation est un des prétextes de la chasse aux Koulaks qui devenaient les responsables de cette tragédie.
Afin de faire haïr les Koulaks par le peuple, la propagande soviétique utilise tous les moyens de communication de l'époque : presse, radio, cinéma, art. Le média privilégié est l'affiche.
Le document 2 utilise le style graphique du réalisme soviétique. Le message est simple, écrit en cyrillique « Chassons les koulaks du Kolkhose ». La traduction du mot Koulak est à l'origine « main refermée sur ses richesses ». Le pouvoir soviétique a utilisé un jeu de mots/ d'image. La Charte graphique utilise la droite de l'affiche (l'avenir), pour montrer les réussites du parti ; tracteurs défilant dans un style militaire, symbolisant ainsi la modernisation et l'avancée de l'agriculture soviétique. De même, le bâtiment à priori Kolkhose ou Sovkhoze est un véritable point de ralliement visible de loin (en opposition avec les clochers des églises). A contrario, rupture sémantique, « le Koulak » regarde vers le passé (la gauche). Le personnage s'est engraissé sur le dos du peuple et est chassé par le poing de ce même peuple (symbole largement utilisé par le communisme : le point levé lorsqu'on chante l'Internationale). L'accumulation des affiches par la propagande et l'utilisation d'un code couleur simpliste, rouge communiste et noir capitaliste en été un des éléments qui a permis l’endoctrinement des masses.
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