Epoque féodale
Commentaire de texte : Epoque féodale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mihita • 18 Novembre 2021 • Commentaire de texte • 3 238 Mots (13 Pages) • 1 041 Vues
TD 2 L’EPOQUE FEODALE
Exercice : Commentaire de texte
Sujet : Abbon de Fleury, Canones (vers l’an 1000), III P. L, t. CXXXIX, col. 477, trad. P. Riché, in Textes et documents d’histoire du Moyen Age, 1974, t. II
« La foi toujours pure des rois de France […] leur a mérité l’honneur d’être appelés Très Chrétiens et fils ainés de l’Eglise, par la commune voix de toute la chrétienté », Bossuet (1627/1704) Abrégé de l’histoire de France, « Si veut le Roi, si veut la loi », Abbé Suger (vers 1081/1151), « Tu t’acquitteras exactement de tes devoirs féodaux s’ils ne sont pas contraires à la loi de Dieu », septième des dix commandements du parfait chevalier.
« Canones » est un texte qui a été écrit par Abbon de Fleury (conseiller de Hugues Capet « père » des rois français) qui est considéré comme un intellectuel du Xe siècle (grand théologien du Haut Moyen Age). Ce dernier, est né entre 940 et 945 à Orleans et est mort le 13 novembre 1004 à la Réole. Il a étudié à Fleury, à Paris et à Reims, en 988 il est élu Abbé de Fleury. Dans ce texte Abbon de Fleury est en accord avec l’idée de la suprématie du pontife romain sur les églises et reconnait et soutient la souveraineté royale, son caractère sacré. « Canones » a été traduit par Pierre Riché dans « Textes et documents d’histoire du Moyen Age ». Ce dernier est né a Paris le 4 octobre 1921 et meurt le 6 mai 2019 (assez récent) à Ivry-Sur-Seine. C’est un historien français spécialistes du Haut Moyen Age. Il a étudié à Paris, a enseigné comme maitre-assistant à Tunis avant de rejoindre l’université de Rennes. Il obtient son doctorat en 1962 puis est nommé professeur à la faculté de Nanterre en 1967, ou il y fonde en 1968 le Centre de Recherche des Antiquités tardives et du Haut Moyen Age. Il obtient de nombreuses distinctions tels que le prix Georges Goyau en 1974 pour son œuvre « la vie quotidienne dans l’empire carolingien ». « Textes et documents d’histoire du Moyen Age » est un livre publié en 1972 composé de deux tomes dont les auteurs sont Pierre Riché et Georges Tate. Il s’agit de textes publiés et traduit par les auteurs et c’est dans ce contexte que Pierre Riché à traduit le texte « Canones » de Abbon de Fleury. Abbon de Fleury a écrit « Canones » vers l’an 1000 et Pierre Riché la traduit dans son livre « textes et documents d’histoire du Moyen Age » dans le tome II en 1974.
La période féodale est une période obscure voir anarchique car l’affaiblissement du pouvoir royal qui entraine la généralisation des réseaux vassalique au Xe siècles. C’est une période qui a connue à trois reprises une alternance de pouvoir entre les carolingiens (Charlemagne) et les Robertiens (descendant de Robert le fort) en faveur des Robertiens. Le territoire est morcelé par une multitude de seigneuries dont les titulaires se sont approprié la plupart des prérogatives de la puissance politique. C’est dans ce contexte que les capétiens, à travers différent règne vont réinstaurer l’autorité royal qui est transmise par Dieu. Le principe de pouvoir de droit divin va être mis de l’avant et va apparaitre une nouvelle politique. Les capétiens vont se placer au sommet des liens féodaux vassaliques, ainsi des personnages comme Abbon de Fleury (conseiller de Hugues Capet) souligne l’idée que le roi bénéficie d’une place singulière transmise par la voie divine, ou le roi est au service de Dieu et non pas à titre personnel. Le roi ne peut donc régner seul, pour cela de nouvelles formes de contrat, de serment, de notion ou d’institutions se manifestent. Ainsi, comment est affirmer l’autorité royal dans le royaume, et comment sont renforcer les liens entre celle-ci et les seigneuries à cette époque ?
Abbon de Fleury met en évidence deux principes dans cet extrait de texte à savoir : d’une part la fonction du roi qui lui est transmise par Dieu « ce qui est les fonctions du roi… » (I). Dans ce contexte il est important de s’intéresser sur la question de la mise en place de l’autorité royal et son affirmation (a), et de voir quelles sont les prérogatives du roi (b). D’autres part, il mentionne « le ministère du roi… », donc sa cour, qui implique le serment féodal vassalique (a), et la mise en place des diverses institutions et notions (b).
I/ La fonction du roi transmise par Dieu (pouvoir de droit divin)
a/ L’affirmation de l’autorité royale
Cette époque est une époque sombre et désorganisée. En effet, l’affaiblissement du pouvoir royal au bénéfice de la seigneurie met en avant la déliquescence du système politico-juridique de la période carolingienne et du début de l’air capétienne.
Entre l’IXe et Xie siècles, le royaume est un territoire morcelé par une multitudes de seigneuries dont les titulaires s’octroie les prérogatives de la puissance politique et judiciaire. La royauté subsiste, mais les grands aristocrates et seigneurs échappent aux contrôles du pouvoir royal. Les seigneuries sont des entités politiques et judiciaires autonome, ou chaque territoire a ces propres caractéristiques (grands et petits territoires). Les seigneuries sont titulaires du pouvoir judicaire et de la chatteline (pouvoir militaire). C’est dans ce contexte que démarre l’air capétienne. En 987, c’est le début du règne de Hugues Capet qui est élu et donc qui est dépendant de ces électeurs. Son autorité s’étend qu’à l’intérieur de son domaine royal, ou il est considéré comme le seigneur. Au-delà de son domaine son autorité se base que sur le bon vouloir des seigneurs.
Pour renverser la situation, Hugues Capet et ses successeurs vont insister sur le caractère divin de leur pouvoir. Ainsi, dans un premier temps Hugues Capet va faire élire son fils de son vivant afin d’assurer la continuation du pouvoir royal. Les capétiens, vont alors mettre en avant leur sacre par l’Eglise, même si le roi a une position affaiblie. Il mette en avant le principe que le roi occupe une place sans équivalent puisqu’elle lui est transmise par Dieu (pouvoir de droit divin). La cérémonie du sacre du roi occupe une place particulière pour les capétiens. En 1027, Robert II fixe le lieu du sacre à Reims la ou Clovis fut baptisé. Ce choix n’est pas anodin car il insiste sur le fait que le roi est « l’élu » de Dieu et donc cet endroit vient légitimer cette position. Au cours de ce sacre le roi est acclamé par les grands seigneurs ce qui les obliges à lui reconnaitre sa supériorité. Le roi fait des promesses pendant le sacre, d’être le gardien du royaume, d’y faire régner la paix… C’est ce que vont utiliser les capétiens pour asseoir la position suprême du roi car ces pouvoirs lui sont conférés par Dieu et il agit au nom de Dieu et non pas intuitu personae. De plus, les capétiens, vont s’imposer dans tous le royaume en se plaçant au sommet de la hiérarchie, (des liens féodaux vassaliques) et ce sont des personnages comme Abbon de Fleury, conseiller de Hugues Capet, grand intellectuel de l’époque, qui vont venir soutenir cette position du roi qui est une suprématie divine sur terre.
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