THEME VI LES ELITES CIVIQUES, LEUR POUVOIR ET LEUR REPRESENTATION` Texte 29 — Rivalités nobiliaires et grandeur d’âme— Valère Maxime, 4.1.12.

THEME VI LES ELITES CIVIQUES, LEUR POUVOIR ET LEUR REPRESENTATION`

Texte 29 — Rivalités nobiliaires et grandeur d’âme— Valère Maxime, 4.1.12.

«  Je sens bien l'étroitesse du cadre où je dois faire entrer de tels hommes ainsi que leurs actions et leurs paroles. Mais, comme il faut donner un certain développement aux faits importants et en traiter un grand nombre avec brièveté, la foule si considérable de choses et de personnes célèbres dont je me vois submergé ne m'aurait pas permis de réaliser ces deux parties de ma tâche. C'est pourquoi je me suis proposé de recueillir tous les noms et les faits, non pour en faire une matière d'éloges, mais pour en rappeler le souvenir. Aussi les deux Métellus, le Macédonique et le Numidique, ces grandes illustrations de notre patrie, voudront bien me pardonner si je ne parle d'eux que succinctement. Le Macédonique avait eu de très vifs dissentiments avec le second Scipion l'Africain et leur rivalité, quoique née d'une vertueuse émulation, avait dégénéré en une haine violente et déclarée. Mais, lorsqu'il eut entendu retentir la nouvelle de l'assassinat de Scipion, il s'élança hors de chez lui l'air consterné et criant d'une voix émue : "Au secours ! Citoyens, au secours ! le rempart de Rome est renversé ! Scipion l'Africain, pendant son sommeil et dans sa maison, vient d'être frappé par une main criminelle." O république, aussi à plaindre de la mort de Scipion qu'heureuse d'entendre les plaintes si humaines et si patriotiques de Métellus le Macédonique ! Car dans le même instant elle put comprendre quel grand citoyen elle venait de perdre et quel grand citoyen elle conservait. Le même Métellus invita ses fils à porter sur leurs épaules le lit de parade de Scipion et à ces honneurs funèbres il n'ajouta pas un hommage moindre en leur disant que jamais ils n'auraient à rendre un pareil devoir à un plus grand homme. Qu'étaient devenues tant de querelles violentes en plein sénat, tant d'altercations dans l'assemblée du peuple, tant de combats que de si grands capitaines, de si grands citoyens s'étaient livrés pour ainsi dire en pleine paix ? Tous ces souvenirs avaient été abolis en lui par l'effet d'une modération digne d'un profond respect. »

Le document soumis à notre analyse est un extrait d’un texte historique. Il est écrit par Valère Maxime, un historien d’origine campanienne du Ier siècle. Il s’agit d’un légat, un gouverneur de province, qui exerce dans les campagnes de Germanie, en Pannonie et Dalmatie. Il a aussi exercé une carrière militaire sous l’empereur romain Tibère.

Le document que je vous ai lu est publié dans le 4e livre nommé Actions Et Paroles Mémorables. Cet extrait se trouve au chapitre 1 intitulé «De la modération », au paragraphe 12. Il fait parti de 9 ouvrages, dans lesquels l’auteur retrace des faits de l’histoire romaine qui ont été omis, oubliés. Dans ce livre, il accorde une place importante à la religion, en louant les vices et la vertus… Il aborde des thèmes tels que les règles de la société, ou le caractère de la population romaine… Enfin, il décrit le comportement moral et psychologique de Tibère. L’auteur n’est pas toujours objectif dans ces propos. Ainsi, ces écrits sont intéressants puisqu’ils dépeignent une longue période de l’histoire moderne.

Ce texte décrit des événements au II scd siècle avant JC dans la République Rome. Il s’agit d’une période marquée par divers guerres, tels que la Troisième Guerre Punique, ou alors la guerre de Numance. Il mentionne plusieurs personnes issus consuls romains, tels que Metellus Macedonicus ou Scipion Emilien. Ce sont donc des personnages importants de l’élite romaine.

Dans un premier temps, l’auteur présente ce qu’il s’apprête à décrire. Ensuite, il parle de la relation entre Le Macédonique et Scipion Emilien. Enfin, il parle de l’hommage qui a été rendu suite à la mort de Scipion Emilien.

Donc, comment le texte de Valère Maxime montre t-il qu’il existe, malgré de fortes rivalités, une forme de respect entre les familles princières romaines, au IIscd siècle avant JC ?

Tout d’abord, nous verrons que l’auteur présente les faits avec un certain recul. Puis, nous verrons qu’il existe d’importantes rivalités au sein des élites romaines. Enfin, nous verrons que malgré ces rivalités, il existe une forme de respect entre ces élites.

I. l’auteur présente les faits avec un certain recul.

«  Je sens bien l'étroitesse du cadre où je dois faire entrer de tels hommes ainsi que leurs actions et leurs paroles. »

Ici, l’auteur explique qu‘il va developper l’histoire des personnages, il n’est pas libre de dire ce qu’il veut. Tibére a probablement incité l’auteur a édulcorer ses propos. Pour rappel, Tibère est un empereur romain qui a régné de l’an 14 à l’an 37.

« Mais, comme il faut donner un certain développement aux faits importants et en traiter un grand nombre avec brièveté, la foule si considérable de choses et de personnes célèbres dont je me vois submergé ne m'aurait pas permis de réaliser ces deux parties de ma tâche. »

L’auteur explique qu’il a beaucoup de choses à dire. En effet, l’histoire romaine est très vaste, ce qui rend son travail d’historien considérable. Valère Maxime s’apprête à raconter de nombreux faits anciens, qu’il n’a pas vécu. En effet, il écrit au premier siècle de notre air, or ce qu’il raconte dans ce texte date du second siècle avant notre air. Ainsi, il décrit des faits qui se sont passés plus de 150 ans plus tôt. Il est donc logique qu’il y est dans son discours des incertitudes, des imprécisions, des lacunes…

« C'est pourquoi je me suis proposé de recueillir tous les noms et les faits, non pour en faire une matière d'éloges, mais pour en rappeler le souvenir. »

L’auteur s’apprête à dire des choses dont on a pas, ou peu d’informations. Il apprécie écrire sur des faits qui ont été passés sous silence ou oubliés. Généralement il s ‘appuie sur des sources proscrites, disparues… Il essaie d’être un maximum objectif dans ses propos, et ne veut pas faire d’éloge : il cherche simplement à laisser une trace de l’histoire de Rome.

«… voudront bien me pardonner si je ne

...