Les vertus romaines

Les vertus romaines

La réforme d’Auguste : leges Iuliae

Durant la Pax Romana (27 ACN - 180 PCN) qui est une période correspondant à la prospérité, au raffinement et au luxe qu’on pouvait trouver dans l’Empire Romain, Auguste, empereur de 27 ACN jusqu’à 14 PCN, souhaitait rendre à Rome sa gloire d’autrefois, perdue durant de précédents siècles de conquêtes sanglantes. L’empereur ayant une mentalité austère, respectant les moeurs, s’est lancé dans un remaniement du gouvernement et des us des citoyens.

En ayant déjà fait passer ses crédos via une forme de prosélytisme dans l’art et l’architecture, Auguste s’est par après affirmé à travers la politique en créant des réformes éthiques. À travers diverses lois nommées leges Iuliae, Auguste veille au bon comportement des habitants de son Empire, notamment des sénateurs et des chevaliers, mais aussi tente de vaincre la dénatalité qui frappe les ordres supérieurs.

Il a alors rappelé à l’ordre les citoyens à travers des lois imposées en 18 ACN :

La lex Iulia de maritandis ordinibus : cette loi encourage le peuple au mariage et à la procréation. Il rappelle l’importance de faire persister la race romaine, en interdisant les unions avec des femmes de bas rang ou entre différentes classes sociales et en mésestimant les célibataires.

La lex Iulia de adulteriis : elle fait suite au premier décret et déclare, elle, que l’adultère est officiellement interdit. Cet acte est considéré comme terriblement grave à cette époque : si un père surprenait sa fille en train de commettre l’adultère, il avait le droit de mort sur cette dernière ! Notez bien que l’infidélité n’était pas considérée comme elle l’est aujourd’hui : seules les femmes mariées ayant une relation charnelle avec un homme autre que leur mari légitime sont reconnues comme coupables.

Ensuite, Auguste a ajouté une règle en 9 PCN :

La lex Papia Poppea : les deux lois précédemment citées sont complétées par cette dernière qui, elle, est plus totalitaire. Elle décide de défavoriser les personnes célibataires et les couples sans enfant sur l’héritage (incapacité testamentaire).

La réforme d’Auguste ne se veut pas très démocratique : en effet, dans une période

prétendue pacifique et au paroxysme du confort du citoyen, ces lois imposent des directives à la vie de ce dernier, l’obligeant à être convenable comme l’empereur l’entend.

Les valeurs augustéennes : mos maiorum

Sous Auguste, des valeurs sont prônées à travers tous les vecteurs culturels de l’époque. L’Enéide de Virgile est par excellence l’exemple-même de prosélytisme en faveur d’Auguste et de la société qu’il aimerait façonner et gouverner.

Les valeurs romaines sont aussi appelées mos maiorum ce qui signifie littéralement les « moeurs des ancêtres ». On les nomme ainsi car ces croyances et habitudes de vie étaient seulement pratiquées dans la Rome antique. Elles sont tout de même vues comme des objectifs ou une référence à une vie digne et respectable, mais presque diamétralement opposées à notre style de vie actuel. Il y a sept valeurs romaines dont quatre qui sont plus notables et importantes : pietas, uirtus, fides et grauitas.

Pietas : la pietas peut être traduite par le terme « dévotion ».

Elle représente le devoir qu’un homme a envers les dieux, mais aussi celui qu’un enfant a envers ses parents, qu’un travailleur a envers son chef ou encore qu’un citoyen a envers sa ville. Cette vertu rappelle le peuple à l’ordre et leur demande d’appliquer leur attention à rester droit. Par exemple, Enée, le héros de Virgile dans l’Enéide, personnifie cette valeur en sauvant sa famille de Troie.

Uirtus : la uirtus peut être traduite par le terme « virilité ».

Elle est la principale vertu romaine et représente les atouts masculins comme la force, la vaillance ou le courage. Ce terme s’est modifié au fil du temps jusqu’à vouloir dire « courage physique » dont le soldat doit faire preuve lors du combat. Ensuite, évoluant d’un point de vie plus littéraire, ce mot a pris un sens différent et devint alors un signe de sagesse nécessaire sur le champ de bataille.

Fides : la fides peut être traduite par « loyauté ».

Pourquoi loyauté et non fidélité ? La fidélité est souvent confondue et limitée au couple mais elle fonctionne dans bien d’autres cas tandis que le terme « loyauté » est bien plus compréhensible : en plus de représenter la solidité du couple qui ne commet pas l’adultère, elle montre l’importance que Rome attache au respect des domesticités, des promesses et du devoir. Il suit la pietas et appuie cette valeur mais cette fois-ci dans l’autre sens : les personnes, pas seulement quand elles sont plus jeunes ou ont un statut inférieur, ont également le devoir de croire en l’autre et de le respecter.

Grauitas : la grauitas peut être

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