Les historiens distinguent trois grands groupes sociaux constituant les rapatriés d'Algérie
Mémoires Gratuits : Les historiens distinguent trois grands groupes sociaux constituant les rapatriés d'Algérie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar soum92 • 13 Mai 2013 • 1 524 Mots (7 Pages) • 968 Vues
Les historiens distinguent trois grands groupes sociaux constituant les rapatriés d'Algérie10 :
les Européens rapatriés d'Algérie: communément appelés Pieds-Noirs, ils sont de loin les plus nombreux. En 1962, environ 800 000 Pieds-Noirs quittent l'Algérie dont 512 000 entre le mois de mai et le mois d'août.
les Juifs rapatriés d'Algérie: souvent associés aux Pieds-Noirs, estimés a 120 000 en 1962, environ 110 000 s'installent en France en 1962.
les Français musulmans rapatriés (FMR), aussi appelés FSNA (Français de souche nord-africaine) avant l'indépendance, puis souvent englobé sous le terme générique de "harkis", ils sont constitués de plusieurs groupes différents: anciens membres des forces supplétives (Harkis, Moghaznis, GMS...), militaires engagés ou appelés au côté de l'armée française et élites francisées (hauts fonctionnaires, membres du "double collège", députés, sénateurs...) . Ils sont au nombre de 138 458 au recensement de 1968.
Dans l'usage courant « pied-noir » est un quasi-synonyme de « rapatrié d'Algérie ». « Rapatrié » fait référence à un statut administratif qui a concerné, à partir de 1962, les « Français d'Algérie » originaires des départements français d'Algérie et du Sahara au moment de l'indépendance de ces deux entités le 5 juillet 1962.
Parmi les rapatriés d'Algérie, qui étaient tous de nationalité française, sont englobés la majorité des « Européens » et des juifs séfarades et un nombre limité de « musulmans » (arabes et berbères), plus souvent désignés par le terme générique de harkis, c'est-à-dire ceux des militaires, anciens supplétifs de l'armée française, et leurs familles qui ont pu trouver asile en métropole. La différence de statut civique entre « Européen » et « harki » fait que le second n'est que supplétif de l'armée française (contractuel) et non membre à part entière de l'armée française. Il est à noter que quelques milliers de musulmans étaient citoyens de droit commun et ont donc conservé automatiquement leur nationalité française en 1962 (essentiellement des militaires, des caïds comme la famille du recteur actuel de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur ou les parents de Yazid Sabeg, commissaire français à la diversité). La majorité des musulmans, citoyens de droit local, ont perdu leur nationalité française en 1962.
Les « Européens » rapatriés sont de culture chrétienne ou juive, ils sont d'origine française (en provenance de toutes les régions de la métropole mais en particulier d'Alsace et de Lorraine11) ou étrangère. La proportion d'étrangers monte en 1886 à 49 % des Européens d'Algérie, pour décroître après la loi sur les naturalisations du 26 juin 1889. En 1884, on recense un peu plus de 48 % d'étrangers parmi les 376 772 Européens, avec des différences notables selon les départements : 40 % dans le département d'Alger (56 751 étrangers et 84 816 Français), plus de 59 % dans le département d'Oran (84 881 étrangers et 58 085 Français — la proportion monte à 68 % pour la seule ville d'Oran), 43 % dans celui de Constantine (39 722 étrangers et 52 517 Français)12 (principalement d’Espagne mais aussi de Malte, d’Italie, d’Allemagne de Suisse et d'Angleterre). Les motifs d'installation en Algérie des colons sont variés, attrait pour les concessions, incitation et facilité d'installation par les autorités françaises (en particulier Alsaciens-Lorrains, Allemands et Suisses), élévation du niveau de vie (Maltais), fuite de la guerre civile (guerres de succession d'Espagne 1833-1840 — à laquelle la France prend part — 1846-1849, 1872-1876, guerre d'Espagne 1936-1939), déportation des résistants au coup d'État du 2 décembre 1851 sous Napoléon III) ou annexion du territoire (Anglo-Maltais, Alsaciens et Lorrains suite à la guerre franco-prussienne de 1870). La politique d'assimilation de la France en Algérie se traduit par la naturalisation des étrangers suite au décret Crémieux de 1870 et loi du 26 juin 1889, les colons détenaient 90 % des meilleures terres agricoles (région d'Alger, Tiaret, Oran, etc.) dans l’arrondissement d’Aïn Temouchent par exemple, les Européens, soit 15 % de la population, possédaient plus de 65 % de l'ensemble des terres agricoles 13.
Différences de statut entre les départements français d'Algérie-Sahara et protectorats de Tunisie-Maroc [modifier]
La fin du protectorat français de Tunisie (1881-1956) et du protectorat français du Maroc (1912-1956) a entraîné en 1956 le rapatriement des Français de souche européenne. Ces deux pays étaient placés sous protectorat et ne relevaient pas du statut de colonie, alors que l'Algérie fait, de 1848 à 1962, partie intégrante du territoire national français.
Durant l'intervalle compris entre 1830 et 1848, la conquête de l'Algérie — ou plus exactement du protectorat ottoman nommé Régence d'Alger — se poursuit et les nouveaux espaces conquis sont appelés « possessions françaises » : il s'agit alors de « colonies » et de « provinces » (1848). Après la création des départements français d'Algérie, cette France d'outre-mer avant
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