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Les gens et leur droit

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Par   •  29 Avril 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 031 Mots (9 Pages)  •  725 Vues

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I. Le peuple et son droit

Pour G Sand, le peuple a beau être ignorent, il sait être fin et obstiné dans le sentiment de son droit acquis.

A. Le peuple

Antiquité grecque : le mot peuple (« demos ») désigne

- soit l’ensemble des citoyens

- soit la masse des citoyens modestes

Ce double sens a produit l’ambiguïté originaire du mot démocratie = toute puissance du peuple

Elle peut être conçue comme une toute puissance exercée

- par tous

- contre tous

- dans l’intérêt de tous

Elle peut aussi être conçue comme étant la toute puissance des pauvres exercées en particulier contre les riches = idée des penseurs grecs qui n’appréciaient pas les excès du régime démocratique.

Le mot peuple vient du mot latin : « populos » mais a de sens du mot grec « demos » autrefois

Peuple = ensemble des citoyens mais a toujours servi a qualifier les couches les moins aisées de la population civile.

Durant la période jacobine :

- def juridique : peuple = universalité des citoyens français

- def sociale : peuple = ensemble des citoyens modestes

- def morale : peuple = ensemble des hommes vertueux à l’exclusion de tout ceux qui participaient au vice => croyance des républicains aux vertus du peuple

Le milieu du 19e siècle a marqué l’avènement en politique des masses si nombreuses : la def sociale du peuple a tendance à englober tout ce qui est le cas chez G Sand.

Elle fournit une équation simplificatrice : ouvrier + paysans = peuple = France

En bonne socialiste, elle cite l’ouvrier en 1er mais ils ne réunissent que 15% de la population française et 1/5e seulement (3%) travaillent en usine => la France de 1852 est encore un pays rural et agricole

G Sand qualifie ce peuple d’ouvriers et de paysans d’un grand enfant naïf, sensible à la flatterie mais pur et bon et sait parfaitement ce qu’il veut même si il veut mal en dépit de son ignorance.

B. L’ignorance populaire

Les mots qualifiant le peuple (ignorent, bêtise) sont sévères mais ne traduisent pas un mépris de G Sand pour les masses puisqu’elle éprouve pour lui un sentiment quasi maternel. Elle constate l’ignorance du peuple mais le remède existe même si il faudra beaucoup de temps.

Ce temps manque aux hommes de 1848 qui ont du initier le peuple et mettre en pratique le suffrage universel.

Elle appelle de ses vœux l’instruction publique comme le font la plupart des républicains. Ils veulent croire aux vertus du peuple mais dans le domaine politique, les républicains redoutent les effets du suffrage universel sur une population qui n’a pas encore été éduquée.

Reconcentre historique entre :

- l’ignorance du peuple

- le bonapartisme plébiscitaire

= pose un problème crucial juridique et politique : els républicains préfèrent ignorer en criant à la dictature liberticide

G Sand parle aussi de dictature mais a pris le temps de réfléchir au problème posé. Elle admet que puisse être compatible chez le peuple :

- une vision obscurcie qui dépasse le peuple de plus en plus = « le peuple n’a fait que reculer dans l’exercice de son droit »

- une idée claire que le peuple a de son droit acquis = « fin et obstiné dans le sentiment de son droit acquis » + « a avancé dans la conscience de la possession de son droit »

C. Un droit acquis

La 1e mesure de la 2e République est d’imposer le suffrage universel masculin sous l’influence de l’avocat Ledru Mollin (décret du 2 et 5 mars 1848)

La chose est nouvelle ou presque nouvelle (la constitution de l’an I montagnarde prévoit le vote universel masculin mais n’entre jamais en vigueur)

En 1848, la décision du gouvernement provisoire revient à étendre l’électorat sans la moindre transition de 240 000 individus à plus de 9M de citoyens (x 37).

La nouvelle règle est mise en pratique dès le 23 avril 1848 pour l’élection de l’AC de la 2e République.

En 7 semaines, le pays s’est rallié au suffrage universel = « sacrement de l’égalité » au « sacrement de l’unité sociale »

Le peuple n’a pas seulement adhéré à une nouvelle loi électorale, il s’est converti à une sorte de religion politique avec ferveur = enthousiasme civique fraternel et bon enfant qui a beaucoup frappé à l’époque (Souvenirs de A de Toqueville). 84% de participation électorale sans fraude électorale alors même que le vote se déroulait au chef lieu de canton.

Cette religion unique moyennant 2 confessions :

- le principe du suffrage universel est un article de foi pour les républicains de la 2ndeRépublique même pour ceux réticents au départ par prudence

- le suffrage universel apparait comme une sorte d’article de foi pour la masse des électeurs peu politisé ou non politisé. Il s’intéresse d’abord aux valeurs de la République. Mais l’électeur de base se préoccupe peu des valeurs républicains : il s’intéresse d’abord à cette arme neuve dont on vient de lui faire cadeau et dont il entend se servir alors que personne ne lui a appris à le faire

Entre ces 2 façons de pratiquer le suffrage universel, le fossé se creuse. Sur ce point, la République les a trahis car la loi du 31 mai 1850 exclu brutalement du suffrage 30% des citoyens en fixant des conditions de domicile trop exigeantes pour les travailleurs migrants.

= « Le peuple a vu une assemblée élue par lui se suicider avec rage plutôt que de laisser vivre le principe du suffrage universel »

Beaucoup de français éprouvent de la reconnaissance envers leur président qui leur a rendu leur droit le 2 dec 1851 car le coup d’Etat comporte outre la dissolution

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