Les cultes royaux et dynastiques à l’époque hellénistique
Commentaire de texte : Les cultes royaux et dynastiques à l’époque hellénistique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tania Côme • 13 Avril 2021 • Commentaire de texte • 3 782 Mots (16 Pages) • 578 Vues
5. Les cultes royaux et dynastiques à l’époque hellénistique (exposés).
b. Commentaire de documents : Plutarque, Démétrios, et Hymne en l'honneur de Démétrios Poliorcète, attribué à Hermoclès – Le culte de Démétrios poliorcète.
[1] Plutarque, Démétrios, § 10-12, 23
Mais alors que Démétrios Poliorcète s’était montré si magnifique, si libéral et si grand, ils le rendirent incommode et rigoureux par l’excès des honneurs qu’ils lui décernèrent. Ils furent les
premiers entre tous les hommes à saluer Antigone et Démétrios du titre de Rois que, par ailleurs,
ils exécraient. C’était la seule des prérogatives royales qui restât encore aux descendants de
Philippe et d’Alexandre et qui parût inaccessible et incommunicable à d’autres. Seuls, ils les
qualifièrent officiellement de Dieux Sauveur et, supprimant l’archonte éponyme traditionnel, ils
élisaient chaque année un prêtre des Dieux Sauveurs, dont le nom figurait en tête des décrets et des
traités (pour indiquer la date). Ils décidèrent par un vote de faire broder les images des deux
Princes sur le péplos, à côté de celle des dieux, consacrèrent le premier endroit où Démétrios était descendu de son char, et y élevèrent un autel dédié à Démétrios Débarquant.
Mais l’invention la plus extraordinaire fut celle de Stratoclès : car c’était lui le grand innovateur
en matière de flagorneries ingénieuses. Il proposa par écrit d'appeler les délégués qui seraient
envoyés auprès d’Antigone et de Démétrios, par vertu d’un décret, non pas des ambassadeurs, mais
des théores, comme ceux qui conduisaient à Delphes et à Olympie les pèlerinages officiels,
chargés d’accomplir, au nom des cités, les sacrifices traditionnels dans les fêtes panhelléniques.
Il y eut pourtant plus chaud que le feu, suivant le mot d'Aristophane. Un autre orateur renchérit
sur la servilité de Stratoclès en proposant de faire à Démétrios, toutes les fois qu`il arriverait, la
même réception qu'à Déméter et à Dionysos, et de décerner un prix en argent, aux frais de l’Etat, au citoyen qui surpasserait les autres par l'éclat et le luxe de l'accueil. A la fin, ils donnèrent au mois de Munychion le nom de Démétrios, et au dernier jour de chaque mois celui de Démétriade. Ils
changèrent aussi l'appellation des Dionysies, fêtes de Dionysos, en celles de Démétries.
Enfin, après toutes leurs effusions l’abus qu’ils avaient fait de toutes les marques d’honneur,
ils trouvèrent encore le moyen d'innover et de se montrer inventeurs en matière de flatteries. Ils lui assignèrent pour résidence les salles de derrière du Parthénon (Opisthodomos). Et c’est là qu’il
séjournait, la déesse Athèna étant censée le recevoir et l’héberger.
[Éd. et trad. F. Frazier et C. Froidefond, CUF]
[2] Hymne en l'honneur de Démétrios Poliorcète (290 a.C.), attribué à Hermoclès ; cité par Douris de Samos apud Athénée, Banquet des Sophistes, VI, 253
Comme les dieux les plus grands et les mieux aimés, ils se présentèrent maintenant à notre cité !
Car voici que l'occasion propice nous a menés ensemble Déméter et Démétrios. Elle, vient pour
accomplir les mystères vénérables de Corè. Lui, joyeux comme il convient au dieu, se manifeste, beau
et souriant. Spectacle vénérable ! tous ses amis sont en cercle et lui est au milieu ; ses amis sont
comme des astres, et lui est semblable au soleil.
Ô fils du tout puissant dieu Poséidon et d’Aphrodite, salut ! Car mes autres dieux ou sont très éloignés,
ou n’ont pas d’oreilles, ou n’existent pas ou ne font nullement attention à nous. Mais toi, nous te
voyons présent, tu n’es ni en bois ni en pierre, mais réel. Nous te prions donc. Et d’abord, accorde
nous la paix, ô très cher, car tu es le Seigneur. Quant à ce Sphynx, qui opprime non seulement Thèmes, mais toute la Grèce, cet Étolien, qui trône sur son rocher, ainsi que le Sphynx antique, il nous emporte comme une proie et je n’ai plus la force de me défendre ! Car c’est bien étolien de rapiner chez les
voisins et puis bientôt au loin.
Avant tout donc, punis-le toi-même ! Sinon, trouve un Œdipe pour abattre ce monstre ou le pulvériser.
Plutarque, « Démétrios », et « Hymne en l'honneur de Démétrios Poliorcète, attribué à Hermoclès ». Le culte de Démétrios Poliorcète.
Problématique : De quelle manière la vénération rendue à Démétrios Poliorcète met en lumière les caractéristiques du culte royal à l’époque hellénistique ?
- En quête de souveraineté.
- Une justification par les ancêtres.
- Des hommages plus grands les uns que les autres.
- Du mythe à la réalité.
- Une déification amplifiée.
- L’exagération du culte.
Bibliographie
- Joël Schmidt « Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine », Larousse, 2007
- Claude Wehrli « Antigone et Démétrios », L’institut d’Histoire de la faculté des lettres de l’université de Genève, 1968.
- Yvonne Verniere « Symboles et mythes dans la pensée de Plutarque », Les belles lettres, Paris, 1977.
- Plutarque « Les vies parallèles », « Vie de Démétrios », traduit par Alexis Pierron. Remacle.org.
Introduction.
Plutarque philosophe et biographe né en 46 de notre ère et mort en 125, est un personnage illustre de l’hellénisme antique tardif. Il est connu pour nous avoir laissé bon nombres d’ouvrage notamment des biographies d’hommes célèbres dans un recueil celui des « Vies parallèles » dont le but est de dégager la figure d’un homme célèbre et d’en tirer une morale. Décrivant seulement un caractère, ce dernier néglige les problèmes politiques et militaires. C’est donc pourquoi au cours de notre devoir nous allons principalement nous intéresser sur la déification de Démétrios Poliorcète.
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