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La fondation de Constantinople

Commentaire de texte : La fondation de Constantinople. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  2 189 Mots (9 Pages)  •  2 821 Vues

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Commentaire de textes – La fondation de Constantinople

Le corpus de documents est composé de quatre textes. Ils nous renseignent sur la fondation de Constantinople et son développement, à travers diverses sources.

Nous avons une source primaire : deux canons des Conciles de Constantinople (381) et Chalcédoine (451) et des récits d’historiens antiques comme Sozomène et Socrate de Constantinople, auteurs chrétiens de langue grecque ayant vécu au Ve siècle ou bien Zosime, historien grec païen du VIe siècle.

Constantin, seul empereur en Occident depuis sa victoire sur Maxence en 312, bat Linicius, empereur en Orient lors de la bataille de Chrysopolis en 324. Il devient alors l’unique souverain d’un Empire romain unifié et décide de fonder une ville à son nom, symbole de sa victoire mais et à l’image Rome, capitale de l’Empire. Constantinople est ainsi inaugurée en 330 après seulement six ans de travaux.

Les auteurs ici sont donc postérieurs à la fondation de la ville, par ailleurs leurs témoignages sont sur certains points contestables et influencés par la religion qu’ils pratiquent. Ils nous renseignent cependant sur le projet constantinien de créer une seconde Rome, soit un centre de pouvoir politique impérial et religieux en Orient.

De ce fait, nous nous demanderons, comment, d’après ces documents, s’opère la transformation de Constantinople en capitale impériale ?

Pour y répondre, il est intéressant d’étudier dans un premier temps le site stratégique sur lequel la ville a été fondée, il nous renseigne en effet sur les ambitions de son créateur. Puis, nous nous intéresserons à l’évolution de Constantinople comme capitale politique de l’empire, avant de voir dans une troisième partie la transformation de Constantinople en capitale chrétienne.

Tout d’abord, nous il est nécessaire de s’intéresser à l’emplacement de Constantinople, il traduit en effet la volonté de Constantin de créer une ville stratégiquement située dans l’Empire afin de rivaliser avec Rome.

Concernant le choix du site, Sozomène et Zosime évoquent un premier emplacement : « Illion » (doc. 18, l.7) ou Troie, légendaire cité de la mythologie grecque, mais c’est finalement sur l’ancienne « Byzance » (doc. 19, l.6) qu’est construite Constantinople. C’est également un site historique, car Byzance serait une ancienne cité créée par Byzas, petit-fils de Zeus. Constantin, selon ces auteurs, désirerait donc sa ville proche des traditions antiques grecques et de la mythologie, construite autour d’une légende, à la manière de Rome.

Cependant, ce n’est pas le passé mythique de Byzance qui va faire de la cité un site idéal pour Constantin, mais plutôt son emplacement stratégique.

Zosime (doc.19) écrit : « la ville s’étendait en effet sur une colline et occupait une partie de l’isthme qui sépare la Propontide de ce qu’on appelle la Corne » (l. 8-9). Le choix est réfléchi : d’un point de vue militaire la ville est assez loin du front perse de l’Euphrate et du front goth du Danube pour en être inquiétée mais assez proche pour y intervenir, et en cas d’attaque la cité est quasiment imprenable car elle est construite sur un isthme. De ce fait, trois de ses côtés donnent sur la mer et un rempart protège le côté de la terre. Le site est extrêmement intéressant au niveau de la communication, Constantinople est en effet située sur le Bosphore et contrôle donc les communications entre la Mer Noire et la Mer Méditerranée ; au niveau terrestre, elle est reliée aux Balkans et à l’Italie par la Via Egnatia, c’est donc aussi un carrefour routier entre l’Orient et l’Occident. La position de Constantinople est ainsi judicieuse économiquement car la cité est insérée dans plusieurs circuits commerciaux, notamment celui de Méditerranée où elle peut profiter du blé égyptien par exemple. Enfin, la Corne d’or, vallée maritime au courant calme permet la protection des navires.

Finalement, il s’agirait là d’une capitale intéressante pour gérer l’Empire dont l’Orient se portait mieux que l’Occident.

Sozomène (doc. 18) explique que Constantin en fit « la capitale de tous les sujets de l’Empire romain au nord, au sud, et au levant, et de ceux qui habitent les mers intermédiaires depuis les villes du Danube et depuis Epidamne et les villes de la mer Ionienne jusqu’à Cyrène et les régions de la Libye près du cap nommé Borée » (l.22-24). En réalité, Constantin n’aurait pas construit Constantinople pour défier Rome mais simplement à sa gloire personnelle, et il n’en aurait pas fait la capitale de son empire. Sozomène ici fait référence à l’Empire romain d’Orient issu du partage de l’empereur Théodose en 395. En effet, si l’Empire est réunifié sous Constantin, ce n’est que temporairement et à la mort de Théodose en 395, il est partagé entre ses deux fils Honorius et Arcadius. La séparation se fait aux frontières ouest de la Dacie et de la Cyrénaïque, l’Empire romain d’Orient correspond alors à la zone décrite par Sozomène.

Stratégiquement placée, la ville est édifiée à l’image de Rome et en devient aussi puissante, à tel point qu’on l’appellera la « Nouvelle Rome ». Si Constantin a initialement fondé Constantinople seulement pour sa gloire personnelle, nous verrons dans un second temps qu’il a œuvré pour en faire une capitale politique, rivale de Rome.

Constantinople est donc créée à la gloire de Constantin, on peut voir sa volonté de marquer la ville de son empreinte afin d’immortaliser son image et celle de sa dynastie.

Sozomène écrit que Constantin « se résolut de fonder une ville qui portât son nom » (l.6). L’empereur reste dans la tradition des grands conquérants attribuant à des villes conquises ou nouvellement fondées leur nom, comme Alexandrie par exemple. Il y fait par ailleurs la construction de monuments à son image comme « un forum circulaire » (doc. 19, l.16). Le forum, situé sur la principale rue de Constantinople, porte aussi son nom. On y fait édifier une colonne à son honneur où se trouve au sommet une statue représentant Constantin auréolé de rayons de soleil, probablement en référence au Sol Invictus, divinité vénérée un temps par l’empereur et assimilée à Apollon. La cité n’honore pas que Constantin mais aussi sa famille, il a effet fait ériger une statue de sa mère Hélène sur une colonne du grand palais. Cela traduit la volonté de l’empereur de bâtir une dynastie dont la résidence se trouve à Constantinople. Zosime dans son récit dit que l’empereur

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