La conception de la citoyenneté dans l'antiquité

La citoyenneté dans l’Antiquité s’étend sur une très longue période, ce qui peut expliquer les différences notables entre les deux cités. Le contexte athénien est celui de l’époque classique, qui court du Vème au IVème siècle avant J-C , alors que l’Empire à Rome s’étend sur la période des premiers et deuxième siècles après J-C.

La démocratie Athénienne fonde les grands principes de notre démocratie occidentale mais ne consiste finalement pas du tout dans le même régime que celui que nous connaissons. En effet, c’est une démocratie limitée dans laquelle de nombreuses souches de la population sont exclues : c’est le cas des femmes, des esclaves et des étrangers.

De plus, il était très difficile d’accéder à la citoyenneté quand on n’était pas originellement citoyen. Athènes n’a jamais cherché à ouvrir la citoyenneté. En revanche, le contraire était possible et la Constitution d’Athènes nous le montre bien.

Cette citoyenneté était donc très limitée car il fallait rentrer dans des critères strictes et il fallait en plus en faire la demande auprès d’une institution : les Démotes, lesquels examinaient si les conditions de naissance et d’âge étaient remplies. Il fallait avoir 18 ans et être nés de parents ayant eux-mêmes le droit de cité. La demande pouvait être admise ou rejetée, et dans ce dernier cas le candidat à la citoyenneté pouvait faire appel de cette décision auprès d’un tribunal.

Si le tribunal suit la décision des Démotes, alors ce candidat est vendu, ce qui signifie donc qu’il devient esclave. On remarque alors que la citoyenneté n’est pas garantie et qu’elle est restreinte à une petite partie de la population.

En revanche, la citoyenneté sous l’empire à Rome diffère beaucoup. L’Empire succède à la République, et ce régime n’a rien de démocratique, il ressemble d’avantage à une aristocratie ou une oligarchie au sein de laquelle les nobles et les plus riches dirigent et sont à la tête du régime, mais le pouvoir est surtout détenu entre les mains d’un seul homme : l’empereur. En l’espèce, nous avons ici l’exemple de l’empereur Caracalla qui a émis un édit dans lequel il a décidé d’accorder la citoyenneté à tous les hommes libres de l’empire. En effet, il a étendu considérablement la citoyenneté, car avant cet Edit de 212 ce sont seulement les hommes libres nés sur le sol romain qui sont citoyens. L’empereur souhaite que tous les hommes libres deviennent citoyen, cette mesure est stratégique quand on sait que la citoyenneté n’est pas seulement économique et politique mais aussi militaire. En effet, un citoyen c’est un homme qui va au front se battre pour sa cité. Ainsi, faire le choix de conférer la citoyenneté à une majorité permet d’avoir un grand peuple et de gagner des guerres.

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