La citoyenneté, un concept relatif ?

La citoyenneté, un concept relatif ?

La citoyenneté est un concept ayant fait couler beaucoup d'encre au fil du temps, de Socrate en 400 Av JC qui qualifie l'homme de "Citoyen du monde", à Vincent Lindon qui dit vouloir " une fonction, un mandat citoyen".

De façon littérale, Le mot "citoyen" vient du latin civis qui signifie le droit à une cité, mais au sens large du terme, il s'agit d'une relation juridique entre les individus et l’état qui tourne principalement autour des droits et obligations civiques et politiques. Dans un contexte politique, la citoyenneté représente une situation positive, à laquelle il est possible d'aboutir grâce à l'entière reconnaissance aux personnes de leur statut de citoyen, statut leur permettant de jouir de tous leurs droits civils et politiques avec égalité.

La citoyenneté prend sa source dans l’Antiquité, c’est une invention des cités grecques. Ceux qui en disposent ont ainsi le droit de participer à la gestion des affaires publiques. La citoyenneté existe également à Rome, la notion de citoyenneté connaît ensuite une éclipse à l’ère des monarchies, Cependant, la notion réapparaît au XVIIe siècle avec la Révolution anglaise, une citoyenneté pleine et entière est progressivement reconnue à des catégories auparavant exclues pendant le 19ème siècle.

Ce concept étant très vaste et ayant fait l'objet de nombreuses études pluridimensionnelles, nous allons traiter dans cet écrit de la relativité de la citoyenneté au travers des archétypes culturels. Il est judicieux de remettre en question le fait que la citoyenneté ait un seul sens qui permet d’être ou non un citoyen.

La notion de citoyenneté implique de façon précise des sentiments d’identité, d’appartenance, d’inclusion, de participation et d’engagement politique et social.

Une question se pose alors : En quoi la citoyenneté est-elle un concept relatif ?

L'analyse portera dans une première partie sur l'influence que peut avoir la culture sur la citoyenneté, justifiant ainsi la relativité de cette notion, puis, le contexte politique fera l'objet d'une seconde partie.

La citoyenneté repose essentiellement sur des conceptions et valeurs provenant de la culture qui, par opposition à la nature, est le fait de l'homme. Tout ce qui n'est pas inné est donc culture. Lorsque plusieurs personnes arrivent à acquérir les mêmes aspects, il devient possible de dire qu'ils partagent plus ou moins une même culture. Ces personnes peuvent alors être membres d'une même société. Or, il est presque impossible de dire que d'une civilisation à une autre, d'une société à une autre, les cultures demeurent inchangées, et ce car les acquis ne sont jamais identiques. Ceux-ci, étant eux-mêmes issus de l'éducation et des expériences vécues, sont donc loin d'être absolus, ce qui explique donc la différences des cultures entre elles, et par la même occasion, la relativité de citoyenneté.

La relativité du concept de la citoyenneté peut être remarquée dans notre vie de tous les jours. Appartenant à la même société, deux membres peuvent percevoir la citoyenneté de deux manières différentes, l’une peut être définie comme la non atteinte au bien de la société et se limiter à cela, l’autre comme un effort visant le changement positif au bénéfice de la société ou de l’être humain de façon globale. C’est l’exemple de deux marocains qui roulent chacun dans sa voiture et se retrouvent devant des débris de verre, le premier les évite en pensent qu’il ne ferait jamais un comportement pareil et qu’il dénigre l’auteur de cet acte, il évite les débris et continue son chemin, le deuxième quant à lui prendra la peine de descendre et éloigner les débris pour éviter le mal à celui ou celle qui ne les verra pas . Quoique les deux personnes appartiennent à la même société, ils ont chacun sa propre définition de la citoyenneté, ils sont tous les deux citoyens mais chacun à sa manière. Le premier se contente de ne pas faire de mal à autrui , de ne pas nuire au patrimoine et de respecter les limites de sa liberté. À la différence du deuxième qui lui, se mobilisera en ayant comme objectif d’apporter une amélioration à son environnement en s’appropriant les moyens nécessaires pour effectuer ce changement. Ces moyens peuvent être simplement une allocation de ressources personnelles, en énergie, en argent ou en temps au profit de la cause défendue. Ca pourrait aussi se faire en intégrant ou créant une association qui vise à apporter un changement à l’entourage.

Par ailleurs, l'opinion publique, étant l'ensemble des convictions et valeurs plus ou moins partagées, des jugements, des préjugés et des croyances de la population d'une société, est également un point décisif permettant de définir et de remodeler la citoyenneté. En effet, lorsque l'opinion publique se mobilise, elle peut constituer un poids considérable lors d'une prise de décision. Mais sur quoi se base l'opinion publique si ce n'est sur la culture ? Afin d'illustrer ce point, nous prendrons l'exemple de l'homosexualité en France. Pendant la période du mouvement "mariage pour tous", les français se sont mobilisés en tant que bons citoyens, afin de faire de leur société une société meilleure. Sauf que les divergences au niveau des conceptions ont fait que pour certains, être bon citoyen revenait à défendre l'homosexualité afin de protéger les libertés individuelles, ne considérant pas cette orientation sexuelle comme une déviance, mais plutôt comme une option parmi tant d'autres. Alors que pour d'autres, un bon citoyen se devait de militer contre l'adoption de la loi en faveur du mariage pour tous, car considérant l'homosexualité comme déviance, l'adopter signifierait faire un pas vers l'anomie. Il est donc évident qu'un bon citoyen se doit de protéger les valeurs de sa société et de faire en sorte que jamais une déviance ne passe au statut de norme sociale. Cette situation met parfaitement en exergue cette relativité qui peut aboutir à des modifications très différentes de la citoyenneté, et qui met donc en évidence à quel point des conceptions différentes

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