La colonisation des îles d'Eole d'après Diodore et Pausanias
Commentaire de texte : La colonisation des îles d'Eole d'après Diodore et Pausanias. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chauvinisme • 17 Novembre 2021 • Commentaire de texte • 3 462 Mots (14 Pages) • 437 Vues
La première phase de la colonisation a marqué les siècles obscurs, lorsque les Grecs ont établi des colonies sur la côte de l'Asie Mineure et dans les îles limitrophes. L'expansion vers de nouveaux horizons a repris au cours du VIIIe siècle et a duré près de deux siècles. C’est à cette époque que les îles éoliennes furent colonisées par les Cnidiens et Rhodiens.
Les deux documents sont des récits de colonisation issus d’ouvrages géographiques et historiques qui ne sont issues que de copie successive, il ne s’agit donc pas d’original. Voici un exemple d’un autre récit de colonisation dans une encyclopédie géographique : «10. L'histoire nous apprend encore cette particularité curieuse au sujet des Rhodiens, que leur prépondérance maritime ne date pas seulement de la fondation de leur ville actuelle, mais que, bien des années avant l'institution des jeux Olympiques, ils entreprenaient déjà, pour opérer le sauvetage des naufragés, des navigations lointaines : témoin ce voyage d'Ibérie pendant lequel ils fondèrent la ville de Rhodé, devenue plus tard possession massaliote ; témoin encore la double expédition pendant laquelle ils bâtirent Parthénopé chez les Opiques, et, en compagnie d'habitants de Cos, Elpies chez les Dauniens. Quelques auteurs prétendent même que, postérieurement au Retour de Troie, les îles Gymnésies auraient reçu un établissement rhodien. Timée range, sous le rapport de l'étendue, la plus grande des îles Gymnésies tout de suite après les sept îles de Sardaigne, de Sicile, de Cypre, de Crète, d'Eubée, de Cyrnos et de Lesbos, mais ce qu'il dit là n'est pas vrai : on connaît d'autres îles beaucoup plus grandes. Des colons rhodiens vinrent aussi s'établir en Chônie aux environs de Sybaris. Ajoutons qu'Homère lui-même semble attester l'antique prospérité des Rhodiens et la faire remonter au lendemain de la fondation des trois villes, lorsqu'il dit (Il. II, 668) :
«Les peuples vivaient là répartis en trois cités d'après le nombre de leurs tribus, et ils étaient chéris de Jupiter, qui règne à la fois sur les dieux et sur les hommes. Et le fils de Saturne aimait à répandre sur eux l'inépuisable richesse».
Ramènant ce dernier vers à une forme mythique, quelques auteurs l'entendent d'une pluie d'or qui serait tombée sur l'île de Rhodes, le jour où, pour parler comme Pindare (Olymp. VII, 61), Minerve naquit du cerveau de Jupiter. - L'île de Rhodes a 920 stades de tour.» Strabon, Géographie, 2, 10.
Le premier document est un extrait de la Bibliothèque Historique de Diodore de Sicile. Contemporain de Jules César et de son fils Auguste, ce dernier est un sicéliote, né à Agyrion en Sicile. C’est un historien grec qui va passer le début de sa vie à Rome, cette dernière offrant écoles et bibliothèques publiques pour Diodore qui va ensuite consacrer sa vie à la rédaction d’une histoire universelle nommée Bibliothèque historique en voyageant par exemple à Alexandrie ou encore à Babylone. Cette dernière est composée de quarante livres couvrant une période allant des événements mythologiques à l’avènement de Jules César. Il n’y a plus que quinze livres sur les quarante qui subsiste encore aujourd’hui dans leur totalité, sans doute détruite lors du sac de Constantinople en 1204. Les quinze livres restant vont du livre 1 au livre 5 et les livres 11 à 20, les autres n’étant que fragmentaires.
Diodore de Sicile est souvent présenté comme un auteur très dépendant de ses sources et certains vont même jusqu’à le qualifier de «vulgaire gratte-papiers» comme l’a fait Wilamowitz, grand philologue allemand du 20ème siècle. Il est ainsi vu comme un simple compilateur d’œuvres de ses prédécesseurs, sans réel originalité ou sens critique. Il faut tout de même relativiser ses critiques quelques peut mièvres. L’œuvre de Diodore de Sicile, malgré son morcellement, reste titanesque. Il réussit en un ouvrage à réunir les traditions mythologiques, les œuvres de nombres d’historiens et géographes tel que Ctésias, d'Éphore, de Callisthène, d'Agatharchide, d’Hécatée d'Abdère, Théopompe, Hiéronymos de Cardia, Douris de Samos, Diyllos, Philistos de Syracuse, Timée de Tauroménion, Polybe et Posidonios. L’on peut aussi noter le fait que Diodore a voulut écrire une histoire universelle de l’humanité, il n’a donc pas négligé les peuples Barbares comme certains auteurs grecs. Il faut aussi noter que Diodore représente la deuxième source la plus prépondérante sur Égypte antique après Hérodote.
Le second document nous vient de Pausanias dans sa Périégèse ou Description de la Grèce. C’est un extrait du chapitre 11 du Xème livre, la Phocide rédigé entre 150 et 175 de notre ère durant l’un de ses voyages. Son œuvre constitue un témoignage sur la Grèce à l’époque romaine au IIème siècle. Pausanias mêle dans cette dernière histoire et mythologie. Il y décrit énormément de sites aux cours de ses voyages, d’où son nom de Périégète qui signifie auteur de description géographique et de récit de voyage. Il est comme beaucoup de savant grec, géographe dans le sens de l’époque de la Grèce antique tel que Thalès de Milet ou même Hérodote, il voyage et décrit le monde connu pour ainsi le cartographié.
Tout d’abord, les îles d’Eole également appelées îles Lipari du nom de la principale île sont un archipel volcanique de 17 îles (dont 7 sont habités), qui se trouve en Italie plus précisément au nord de la Sicile dans la mer Tyrrhénienne. Diodore de Sicile fait d’ailleurs une description précise des îles d’éoliennes : «Après cet exposé, passons à la description des îles Éoliennes. Ces îles sont au nombre de sept : Strongyle, Évonyme, Didyme, Phœnicodès, Éricodès, Hiéra, consacrée à Vulcain, et Lipare, dans laquelle a été fondée la ville de même nom. Elles sont situées entre la Sicile et l'Italie, presqu'en ligne droite du levant au couchant. Elles sont à environ cent cinquante stades de la Sicile. Elles sont presque toutes de même étendue ; la plus grande a environ cent cinquante stades de tour. Toutes ces îles ont éprouvé des éruptions volcaniques ; et l'on y voit encore aujourd'hui des bouches de cratères. Dans Strongyle et Hiéra, il existe encore actuellement des gouffres d'où sort un vent violent et un bruit effroyable. » Bibliothèque Historique, Livre 3 chapitre 7.
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