En quoi le discours de Marius est-il convaincant ?

Julia CUVELIER

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Latin

Texte : Marius flatte le peuple, p.103

En quoi le discours de Marius est-il convaincant ?

  Marius était un grand homme d’Etat romain du IIe siècle avant J-C. Il fut nommé plusieurs fois consul, dont la première fois en 107 avant J.-C. Quelques années après son élection, il veut engager Rome dans la guerre de Jugurtha et tente ainsi de convaincre le peuple romain de le laisser mener ce combat. La noblesse quant à ne supporte pas Marius dans cette campagne et la version de son discours écrite par Salluste, caractérise cette opposition entre l’attitude des nobles et celle du peuple.

 Afin d’être proche de ses interlocuteurs, Marius s’adresse directement au peule et le renvoie à son action, comme l’illustre le verbe « jussistis ». Il interpelle le peuple et l’encourage à réfléchir par lui-même en entendant ses arguments : « reputate cum animis vostris » (l.2). Il s’adresse en particulier à ce peuple de Rome, en nommant chacun d’entre eux « quirites » et en l’opposant un peu plus ainsi à la noblesse.

Il va par conséquent s’opposer constamment à la noblesse tout au long de son discours, notamment dès la deuxième phrase, décrédibilisant les nobles en les qualifiant d’hommes de vielles souches « hominem veteris prosapiae » (l.4) et en disant qu’ils n’ont pas d’expérience de l’action « nulius stipendi » (l.5). Pour illustrer son argument il demande au peuple romain d’imaginer la situation s’il choisissait un noble : « « sumat aliquem ex populo monitorem offici sui » ? et de conclure ainsi qu’un homme du peuple, fort de son expérience militaire, devrait être le maître d’un noble. Il appui son argument en parlant de situations concrètes, qu’il a vécu : « ego scio… » (L.8) et qui ont nourri son expérience. Il souhaite alors montrer que dans n’importe quelle situation, il est toujours mieux de choisir un homme compétent comme lui. Il met d’ailleurs en avant les actes et les faits concrets plutôt que le savoir superficiel et théorique des hommes de la noblesse : « quae illi audire aut legere solent », et de conclure que rien ne vaut l’expérience vécue par soi-même « eorum partem vidi, alia egomet gessi. ».

Après les avoir discréditer, il va lui-même se qualifier d’hominem novum » en opposition à  leur « illorum superbia», qu’il considère ici de façon ironique et non pas comme une qualité.

Pour conclure, Marius cherche à convaincre le peuple Romain en étant le plus proche possible de celui-ci. Il veut lui montrer qu’il fait partie des leurs et qu’il est plus qu’aucun noble, l’homme de la situation pour cette mission. Il évoque le fait que l’expérience sera toujours plus forte que le savoir des nobles, usant d’exemples et d’arguments qui lui permettent de démontrer que dans tous les cas, un homme nouveau comme lui sera plus apte à mener cette mission qu’un noble.

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