Cours d'Histoire ancienne

CM7 Histoire ancienne

Chapitre V : La première guerre civile et la dictature syllanienne (88-70 a.C)

II. La dictature syllanienne

B. Un régime politique à la fois traditionnel et novateur : la dictature

La dictature de Sylla a fait couler beaucoup d’encre. Pourtant, c’est une magistrature traditionnelle à laquelle l’État romain a déjà fait appel en cas de crise. Normalement, le dictateur est nommé par l’un des deux consuls en exercice. Donc, la nouveauté vient de là.

Normalement, le dictateur est nommé pour accomplir une tâche précise limitée, il est circonscrit à une tâche particulière.

Le dernier consul Carbo est mort, Marius le jeune qui était le consul de 82 est mort aussi. Il va falloir donc en élire deux nouveaux. Les consuls remplaçants sont les consuls suffects. Les nouveaux consuls devraient entrés en fonction en janvier, et là, nous sommes en décembre. Donc, on attend, cela ne sert à rien. On se retrouve sans consul.

Dans ce cas-là, on recoure à une procédure d’exception : l’interrex (interroi). L’interrex est normalement un patricien choisi par le sénat pour présider les comices pour procéder à l’élection consulaire.

L’interrex choisi est un certain Lucius Valerius Flaccus. Il reçoit une lettre ouverte (lue au public) de Sylla, qui lui demande de choisir un dictateur qui réforme les institutions. Tout le monde comprend que Sylla veut se faire nommer.

L’interrex Lucius Valerius Flaccus réunit les comices et leur propose une loi et le dictateur serait : Legibus Scribundis et rei publicae constituendae. C’est-à-dire, qu’il aura d’écrire les lois et restaurer la république. Cela veut dire que le dictateur va pouvoir émettre des lois sans passer par les comices. Les comices votent à l’unanimité. Ils se sont dessaisis de leur pouvoir législatif provisoirement.

Une fois le principe acquis, l’interrex choisi Sylla comme dictateur. Sylla agit de manière tout à fait légale. Cela va lui permettre de mener à bien les réformes promises sans aucun recours possible. Parfois, on lit que la dictature est limitée à 6 mois. Il semblerait en réalité que la durée est celle de la mission. Tant qu’il n’a pas acquis sa mission, il reste au pouvoir.

La dictature est donc au-dessus de toutes les autres magistratures. Mais, elle ne supprime pas les autres pour autant. En 81, on a des magistrats ordinaires élus. La mission de Sylla est de réformer et de superviser. Les magistrats élus sont des gens soutenus par Sylla, ce sont les fidèles de la première heure.  

Cette dictature apparaît comme un scandale parce que si les formes légales sont préservées, le dictateur s’est quand même imposé par la force après avoir éliminé toutes les d’oppositions. De plus, la dictature place Sylla au-dessus de tous les autres citoyens et Sylla est le premier dictateur à avoir 24 licteurs. Les licteurs sont une manière symbolique de montrer la puissance, par exemple, les consuls en ont 12.

On voit apparaître avec Sylla un désir de pouvoir absolu et il a le sentiment d’être un homme providentiel. Sa propagande utilise l’onction de la victoire et il organise un énorme triomphe sur deux jours le 29 et 30 janvier 81. Moment au cours duquel il prend le nom de Félix (veut dire heureux car bénit des dieux).

C. Les réformes syllaniennes

Le premier train de loi qu’il prend accélère et facilite la liquidation de la guerre civile.

La lex cornelia de hostibus (cours précédent).

De plus, une série de mesure sont prises en punitions des communautés italiennes. Il fait en sorte que certaines cités perdent leur statut de Cité. Par exemple, dans le cas de Rimini et Volaterrae. Dans d’autres cas, on prend du territoire à certaines cités. Cela va permettre dans certains cas l’installation de colonies (installer 11 colonies).

Sylla veut quand même donner l’impression qu’il respecte les lois. Il donne donc des terres aux vétérans qu’il veut démilitariser.

Il prend des terres donc aux italiens qui soutenaient Marius et dans d’autres, il prend les terres pour faire des lots individuels pour les légions qu’il veut enlever.

De plus, il procède à l’affranchissement des esclaves de ses ennemis. Du coup, pendant les 20 ans qui suivent, on retrouve pleins d’affranchis dans certaines affaires.

La deuxième série de réforme vise le sénat, afin de la rénover et à rétablir son autorité. Il procède à le Lectio Senatus. Après les guerres civiles, il ne restait que 150 sénateurs au mieux, du coup Sylla décide de compléter le nombre manquant, donc on monte à 300. Il fait donc entrer au sénat des gens qui ne sont pas magistrats mais que leur fortune, comportement, sont bien.

Il décide aussi d’augmenter le nombre de sénateurs, qui passe de 300 à 600 membres. C’est un moyen de faire coïncider des élites italiennes au sénat. C’est une expansion d’une communauté civique. Pour augmenter le nombre, on choisit dans chaque tribut 9 personnes.

La troisième série de loi est tout ce qui concerne les affaires judiciaires. Il décide que dans les jurys, il n’y aura que des sénateurs (plus de chevaliers). Sylla essaye de réorganiser les grands tribunaux en les séparant en 6 grands tribunaux :

• Le De Repetundis : tout ce qui concerne les affaires de conclusions et d’extorsion de fonds.

• Le De Peculatu : tout ce qui concerne le détournement de fonds publics.

• Le De Ambitu : tout ce qui concerne la corruption électorale.

• Le De Maiestate : tout ce qui concerne le crime contre la majesté.

• Le De Falso : tout ce qui concerne le faux et usage de faux.

• Le De Sicariis et Veneficiis : tout ce qui concerne les assassinats et les empoisonnements.

• Autres séries de loi qu’on caractérise comme des lois réactionnaires avec une volonté de revenir aux mœurs antiques. Dans ces lois, on a des lois sur l’adultère, sur la pureté des mœurs et la loi somptuaire qui vise à réduire les dépenses des plus riches.

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